Portrait des zoonoses entériques au Québec, 2000-2017

Les zoonoses entériques figurent parmi les maladies à déclaration obligatoire (MADO) les plus importantes en ce qui concerne le nombre de cas déclarés au Québec. Leur fardeau de morbidité et de mortalité est déjà significatif et risque de s’alourdir au cours des prochaines décennies puisque le Québec fera face à divers changements notamment le vieillissement de la population, la mondialisation des marchés, l’immigration, l’introduction de nouvelles technologies diagnostiques et les changements climatiques. Leur surveillance est donc cruciale. Ce rapport de surveillance dresse un premier portrait rétrospectif des zoonoses entériques déclarées aux niveaux provincial et régional de 2000 à 2017.

Méthodologie

Seize maladies sont présentées dans ce rapport dont 12 zoonoses entériques (incluant deux toxi-infections alimentaires), trois zoonoses à potentiel entérique et une maladie entérique à potentiel zoonotique. Les données pour 15 de ces maladies ont été extraites du Fichier MADO-infectieuse selon la date de déclaration et ont été analysées individuellement. Des sources de données complémentaires ont également été utilisées pour trois des maladies, soit le rotavirus du groupe A et les deux toxi-infections alimentaires. Le nombre de cas déclarés et les taux bruts d’incidence et standardisés pour l’âge et le sexe ont été calculés pour ces maladies en fonction du sexe, de l’âge et de la région sociosanitaire, et ce, de 2000 à 2017.

Principaux constats

  • La campylobactériose, la salmonellose et la giardiase sont les trois maladies les plus importantes en ce qui concerne le nombre de cas déclarés et le taux d’incidence par an comparé aux autres zoonoses entériques.
  • Une tendance à la hausse du nombre de cas déclarés et du taux d’incidence par an peut être observée pour la campylobactériose et la salmonellose.
  • Le nombre de cas déclarés et le taux d’incidence de la giardiase et de la campylobactériose sont plus élevés chez les hommes que chez les femmes.
  • Les enfants de moins de 5 ans montrent des taux d’incidence plus élevés pour sept des 12 zoonoses entériques présentées.
  • Une saisonnalité du nombre des cas peut être observée pour six des 12 zoonoses entériques présentées avec un pic de cas en été et vers la fin de l’été.

Limites et conclusion

Il est possible que le nombre réel de cas des maladies entériques survenues au Québec soit supérieur à celui du registre MADO, mais il est difficile de quantifier l’ampleur de ce phénomène. D’autres facteurs tels que la disponibilité régionale des ressources ou les pratiques diagnostiques et de surveillance peuvent aussi expliquer certaines variations régionales du taux d’incidence.

Il s’agit du premier recueil descriptif sur de multiples entérites qui permet de mieux caractériser ces maladies au Québec, d’observer des tendances et d’analyser les causes éventuelles des différences observées. Les données obtenues du fichier MADO ne nous permettent pas de déterminer quels sont les facteurs de risque pour les maladies étudiées. Des études épidémiologiques sur le sujet pourraient apporter des éléments de réponse sur lesquels fonder de futures mesures de prévention et de contrôle.

Portrait des zoonoses entériques au Québec, 2000-2017
Auteur(-trice)s
Céline Gariépy
Direction de la santé publique de la Montérégie
Caroline Huot
M.D., M. Sc., FRCPC, médecin spécialiste, Direction de la santé environnementale et de la toxicologie
Type de publication
ISBN (électronique)
978-2-550-86067-9
Notice Santécom
Date de publication