Étude exploratoire sur la couverture médiatique des tueries de masse dans la presse écrite francophone au Québec
Cette étude exploratoire s’inscrit dans un mandat plus large confié par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) du Québec à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) visant à produire un outil à l’intention des professionnelles et des professionnels des médias d’information afin de les soutenir dans la couverture des tueries de masse.
Le but de l’étude est de décrire la couverture médiatique de ces évènements dans la presse écrite francophone au Québec au courant des dernières années. Pour ce faire, une analyse de contenu d’articles portant sur trois cas de tueries de masse et le procès de l’auteur de l’une de ces tueries a été réalisée.
Dans un premier temps, les cas retenus ainsi que la méthodologie employée pour la conduite de cette analyse sont présentés. Les résultats sont exposés dans un deuxième temps.
Dû au nombre limité de cas étudiés, cette étude ne peut prétendre être représentative du phénomène au Québec. Ses résultats ne peuvent donc être généralisés. Elle permet tout de même de faire plusieurs constats en lien avec l’outil à l’intention des professionnelles et des professionnels des médias d’information afin de les soutenir dans leur couverture des tueries de masse.
Malgré les quelques extraits d’articles soulevés dans cette étude, le traitement médiatique des tueries de masse dans la presse écrite francophone au Québec est, selon les cas analysés, adéquat. En effet, les observations faites dans le cadre de la présente étude permettent de conclure que le contenu des articles analysés est en grande partie en accord avec les pistes de solutions pour limiter les conséquences négatives sur la santé du traitement médiatique des tueries, telles que formulées dans l’outil. À titre d’exemple, la grande majorité des articles privilégie l’utilisation d’un vocabulaire neutre et sans équivoque pour décrire les tueries ou encore évite globalement de décrire dans le détail les démarches préparatoires, l’idéologie ou les revendications des auteurs. Ce faisant, la plupart de ces écrits évitent la glorification de l’auteur. Ils limitent ainsi les risques de contagion et d’imitation de ce phénomène tout en évitant d’attiser l’insécurité et la détresse au sein de la population.
En conclusion, il pourrait être pertinent de faire ce type d’exercice auprès des médias d’informations qui couvrent les tueries de masse en direct. À cet effet, les médias télévisuels, mais aussi les fils de nouvelles mis à jour plusieurs fois par heure, tels que les plateformes de certains quotidiens, pourraient être analysés. La spontanéité du direct et l’absence de nombreux filtres, tels le montage ou la relecture, pourraient par exemple laisser entrevoir un choix de termes moins neutres, lorsque vient le temps de nommer l’auteur ou la tuerie, ou encore davantage simplifier, voir spéculer sur les motivations de l’auteur.