Consultations particulières et auditions publiques dans le cadre de l’étude des pétitions concernant l’instauration et l’application d’un plan d’action relatif à la maladie de Lyme : mémoire déposé à la Commission de la santé et les services sociaux
L’INSPQ salue l’opportunité qui lui est donnée de présenter à la Commission de la santé et des services sociaux un portrait des activités de surveillance et de prévention de la maladie de Lyme au Québec, et de préciser quelques éléments permettant de répondre à certaines préoccupations soulevées par les signataires des pétitions déposées et étudiées dans le cadre de cette consultation particulière.
- Les données de surveillance de la maladie de Lyme révèlent une augmentation du nombre de cas humains déclarés à la santé publique et acquis au Québec :
- En 2011, 43 cas ont été déclarés au Québec alors qu’en 2017 ce nombre s’élevait à 327 cas;
- Parmi les cas déclarés, 16 % des cas étaient acquis au Québec en 2011 alors qu’en 2017 cette proportion s’élevait à 76 %.
- Les données de surveillance révèlent également que les régions où le risque de transmission de la maladie de Lyme par une piqûre de tique est le plus élevé sont l’Estrie, la Montérégie, l’Outaouais et la Maurice-et-Centre-du-Québec. On sait que dans certaines zones de ces régions dites « endémiques », les populations de tiques sont bien établies.
- Il existe toutefois un risque possible de transmission de la maladie de Lyme dans les zones non endémiques où des tiques infectées sont retrouvées occasionnellement sans que des populations de tiques y soient bien établies.
- La progression de l'établissement des tiques vers le nord du Québec à mesure que le climat se réchauffe est sans doute l'un des principaux facteurs pouvant expliquer l’augmentation du nombre de cas déclarés. Toutefois, d'autres facteurs tels qu’une plus grande sensibilisation de la population et une meilleure formation des cliniciens participent fort probablement à cette augmentation de cas déclarés.
- Les analyses offertes pour le diagnostic de la maladie de Lyme au Québec respectent les évidences scientifiques actuelles et les lignes directrices nord-américaines en vigueur. Les analyses de laboratoire sont sensibles et spécifiques lorsqu’elles sont prescrites adéquatement et que l’algorithme d’interprétation est respecté.
- La sensibilisation de la population et des professionnels de la santé aux mesures de prévention des piqûres de tiques et à la reconnaissance rapide des symptômes de la maladie sont d’autant plus importants qu’un traitement efficace de la maladie est disponible lorsqu’elle est diagnostiquée à temps.
- L’INSPQ considère que l’augmentation de la prévalence de cas humains doit être suivie de près, appelle à la concertation des efforts et des acteurs impliqués ainsi qu’au développement de la recherche dans tous les aspects de la maladie de Lyme.
- En ce sens, le LSPQ dispose des expertises nécessaires pour soutenir des initiatives ou projets d’évaluation de nouveaux moyens diagnostics qui peuvent améliorer la prise en charge des patients affectés par la maladie de Lyme aux différents stades de leur maladie.
Document déposé à l'Assemblée nationale