Usage des médicaments potentiellement inappropriés chez les personnes aînées

Un médicament est considéré potentiellement inapproprié lorsque les risques qu’il peut entraîner dépassent les bénéfices attendus. Les personnes aînées y sont davantage exposées puisqu’elles sont nombreuses à vivre avec une ou plusieurs maladies chroniques et peuvent avoir une consommation élevée de médicaments, souvent pris en même temps.

Ce rapport se penche sur l’usage des médicaments potentiellement inappropriés chez les personnes de 65 ans et plus entre 2012 à 2022. Ainsi, l’analyse sur 10 ans montre une baisse encourageante de l’usage, avec une proportion qui est passée de 49 % à 45 %.

Lorsqu’on regarde de près les classes de médicaments, il y a eu une diminution marquée de l’usage des benzodiazépines, utilisées pour le sommeil et l’anxiété. Celle-ci pourrait s’expliquer par des mesures telles l’introduction d’outils de déprescription, les campagnes de sensibilisation pour un bon usage, ainsi que l’éducation du public concernant les risques associés. En contrepartie, l’usage des inhibiteurs de la pompe à protons pour réduire l’acidité de l’estomac a connu une augmentation, passant de 15,4 % en 2012 à 21,5 % en 2022.

Des inégalités d’usage au sein de plusieurs sous-groupes

Pour 2022, l’étude montre que certains groupes étaient plus susceptibles d’avoir un médicament potentiellement inapproprié. Il s’agit des femmes, des personnes les plus âgées, celles vivant avec des troubles mentaux ou avec des troubles neurocognitifs majeurs, comme l’Alzheimer.

L’usage était aussi plus fréquent pour les personnes plus défavorisées matériellement et socialement et celles résidant dans certaines régions, notamment la Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine, le Saguenay—Lac-Saint-Jean et le Bas-Saint-Laurent.

Cela s’inscrit en cohérence avec les constats du portrait de la polypharmacie publié récemment qui montre une consommation plus grande de médicaments pour ces groupes.

Malgré la tendance à la baisse, il est important de continuer les efforts de sensibilisation et de miser sur des interventions pour optimiser le traitement, telle la déprescription. Une attention particulière est à porter aux groupes et aux régions avec des proportions d’usage plus élevées.

4 septembre 2025