Vieillissement en santé : Portrait des médicaments potentiellement inappropriés chez les personnes aînées au Québec de 2012 à 2022
Les médicaments potentiellement inappropriés sont des médicaments dont les risques peuvent dépasser les bénéfices attendus pour la santé. Ces médicaments représentent un enjeu de santé publique chez les personnes aînées, puisqu’elles y sont largement exposées et qu’elles sont plus susceptibles que la population générale d’en subir les effets indésirables.
Un précédent portrait réalisé en 2014 indiquait que près de la moitié (49 %) de la population québécoise âgée de plus de 65 ans avait réclamé au moins un médicament potentiellement inapproprié dans l’année. Le présent portrait décrit l’évolution de l’usage des médicaments potentiellement inappropriés chez les personnes de 65 ans et plus pour la période allant de 2012 à 2022. Il fait également le portrait détaillé de ceux qui en font usage en 2022.
Pour la période de 2012 à 2022, les constats suivants se démarquent :
- La proportion de personnes de 65 ans et plus faisant usage de médicaments potentiellement inappropriés a diminué de manière statistiquement significative au Québec, passant de 49,0 % à 45,0 %. Cette diminution s’explique principalement par la baisse de la prévalence de l’usage des benzodiazépines, qui est passée de 28,4 % à 16,7 %.
- Parallèlement à la baisse de l’usage des benzodiazépines, on constate une augmentation de l’usage des inhibiteurs de la pompe à protons, dont la prévalence passe de 15,4 % à 21,5 %.
Pour l’année la plus récente, en 2022, les faits saillants sont les suivants :
- Les femmes, les personnes les plus âgées, celles vivant avec des troubles mentaux et celles vivant avec l’Alzheimer et autres troubles neurocognitifs majeurs étaient plus susceptibles d’avoir un médicament potentiellement inapproprié.
- Les personnes présentant un niveau élevé de défavorisation matérielle et sociale ont utilisé davantage les médicaments potentiellement inappropriés.
- Certaines régions, notamment la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, le Saguenay–Lac-Saint-Jean et le Bas-Saint-Laurent affichaient également les proportions les plus élevées de personnes utilisant les médicaments potentiellement inappropriés.
Ce portrait indique une tendance à la baisse encourageante de l’usage des médicaments potentiellement inappropriés chez les personnes âgées de 65 ans et plus dans la dernière décennie. Malgré cette tendance, il importe de continuer la surveillance auprès de ces personnes qui pourraient bénéficier d’interventions, telle que la déprescription, pour optimiser leur traitement.