Risques du motocross de compétition chez les jeunes : des solutions pour les atténuer
L’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) propose des solutions afin d’atténuer les risques accrus de blessures pour les jeunes de moins de 16 ans à l’occasion des compétitions de motocross.
« À la suite d’une série d’incidents survenus lors d’une compétition en 2016, la Table de coordination nationale de santé publique a recommandé une étude sur le sujet, dont le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec nous a confié le mandat. Nous avons pu constater que les compétitions de motocross entraînaient davantage de possibilités de traumatismes que d’autres activités similaires, par exemple, le ski alpin », explique la conseillère scientifique en prévention des traumatismes à l’INSPQ et autrice principale de l’étude, Sophie-Anne Lemay.
Après avoir consulté un groupe de neuf experts de provenances diverses, madame Lemay relève quatre principales pistes à suivre pour réduire ces risques dans son étude Blessures subies lors des activités de compétitions de motocross au Québec et potentiel d’efficacité des mesures de prévention :
- Pour en assurer la sécurité, les compétitions de motocross devraient se tenir en présence d’un directeur de compétition formé et accrédité par la Fédération québécoise des motos hors route (FQHMR).
- Les vitesses moyennes et de pointe devraient être revues à la baisse, particulièrement pour les jeunes de moins de 16 ans. L’aménagement des pistes demeure le meilleur moyen pour y arriver.
- L’ajout d’équipements de protection complémentaires à ceux déjà utilisés comme des protège-cou, protections dorsales ou vestes gonflables devrait être envisagé.
- Les experts préconisent la création d’un registre des blessures subies pendant les compétitions, qui deviendraient à déclaration obligatoire.
À propos de la dernière mesure, Sophie-Anne Lemay précise : « En recensant les accidents et les blessures causées et par une analyse régulière de ses données, ce registre permettrait de mieux établir les facteurs de risque, le type et la gravité des blessures subies et d’adopter des mesures de prévention adéquates ».
Depuis 2010, 825 personnes ont subi un traumatisme associé à la pratique du motocross, en compétition ou hors compétition. Près de 14 % d’entre elles (114) étaient des enfants de moins de 16 ans. Durant la même période, selon les données du coroner, 28 personnes sont décédées au Québec d’une blessure associée à la pratique du motocross depuis 2010, dont deux lors d’une activité de compétition. Quatre de ces morts accidentelles concernaient des jeunes de moins de 16 ans.
Pour en savoir plus
Site Internet de la Fédération québécoise des motos hors route
Page sur les véhicules hors route et les jeunes de la Société d’assurance automobile du Québec