Des recommandations de santé publique qui font un tabac

Ce texte est publié dans le cadre de la série 25 ans en rétrospective qui propose un retour sur des dossiers dont les retombées ont été les plus significatives pour la santé publique québécoise.

25 ans en rétrospective

Vous souvenez-vous lorsqu’il était possible de fumer dans les hôpitaux, les avions et les universités? Ou encore, vous rappelez-vous l’époque où l’on vous demandait lors d’une sortie au restaurant de choisir entre la section « fumeurs » ou « non-fumeurs »?

Si l’encadrement du tabagisme est davantage resserré de nos jours, c’est en partie grâce à l’expertise de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ). Retour sur son implication dans la lutte contre le tabagisme.

Des connaissances scientifiques, des mémoires et une prise de parole

Dans les 20 dernières années, l’INSPQ s’est prononcé à de multiples reprises sur des changements réglementaires et législatifs en lien avec le tabagisme. Par le biais de mémoires et de présentations en commission parlementaire, il a été appelé à documenter l’ampleur du problème, ainsi que l’efficacité et la faisabilité de solutions proposées pour réduire ce fardeau au Québec.

En février et mai 2005, l’INSPQ rédige deux mémoires relatifs à la Loi sur le tabac et insiste sur l’importance de protéger la santé des travailleuses et des travailleurs pouvant être exposés à la fumée secondaire. L’interdiction de fumer dans les lieux publics intérieurs comme les bars et les restaurants entre officiellement en vigueur le 1er septembre 2006.

En 2008, l’Institut appuie deux projets de règlements visant à réduire davantage les incitatifs à fumer et la promotion du tabagisme. Dans son mémoire, l’INSPQ explique que la visibilité des produits du tabac dans les points de vente constitue une forme de promotion qui incite les jeunes à la consommation et nuit aux efforts des personnes qui essaient de cesser de fumer. La même année, le projet de loi interdisant l’étalage des produits de tabac dans les points de vente est adopté.

Dans un mémoire déposé à la commission de la santé et des services sociaux en 2015, l’INSPQ appuie l’interdiction de vente de produits du tabac aromatisés, incluant le menthol. Il en a résulté la Loi concernant la lutte contre le tabagisme interdisant la vente des produits du tabac contenant une saveur autre que celle de tabac.

Il y a environ 10 ans, un produit sans tabac et sans combustion, mais contenant de la nicotine, a fait son apparition : la cigarette électronique, aussi appelée produit de vapotage. Le vapotage peut présenter à la fois des bénéfices potentiels pour les personnes désirant cesser de fumer, mais également des risques de dépendance chez les jeunes. Dans son mémoire déposé en 2023, l’INSPQ affirme que le vapotage est en hausse marquée chez les jeunes au Québec ces dernières années et que les arômes ajoutés aux produits de vapotage jouent un rôle clé dans cette augmentation. L’Institut appuie l’ensemble des dispositions proposées dans le projet de règlement soumis à consultation et la vente de produits de vapotage comportant une saveur ou un arôme autre que ceux du tabac est interdite au Québec dès le 31 octobre 2023.

Des travaux qui inspirent l’encadrement du cannabis

Ces changements législatifs ont amélioré l’encadrement du tabagisme au Québec. Les leçons qui en ont été tirées ont aussi contribué à orienter le positionnement de l’INSPQ quant au modèle québécois de réglementation du cannabis lors de sa légalisation en 2018. C’est pourquoi, par exemple, l’étalage du cannabis dans les points de vente est restreint et la promotion de la consommation du cannabis est limitée.

Le tabagisme fait son entrée sur la section revampée Substances psychoactives, tabac et jeux d’argent du site web de l’INSPQ

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14 décembre 2023