Nouveau regard sur l'autogestion de la santé à l’aide du cannabis au Québec

D’après l’Enquête québécoise sur le cannabis (EQC 2023), 17 % de la population québécoise âgée de 15 ans et plus a consommé du cannabis au cours des 12 mois antérieurs. Parmi ces personnes, 32 % en ont consommé pour traiter des problèmes de santé ou pour soulager divers symptômes, tels que l’anxiété, la dépression, les douleurs chroniques, les maux de tête ou encore l’insomnie.
Des lacunes dans la littérature scientifique
Cependant, une analyse de la littérature scientifique a révélé un manque de données sur l’usage du cannabis à des fins d’autogestion de la santé. En effet, les quelques études qui ont exploré ce sujet n’ont pas abordé les habitudes et les contextes d’utilisation. L’accompagnement par le personnel de la santé lié à cette autogestion reste également peu documenté.
L’Institut national de santé publique de Québec a mené un projet de recherche pour mieux comprendre ce phénomène chez les jeunes de 21 ans et plus.
Des constats révélateurs
- Les raisons de consommer du cannabis sont multiples et se situent fréquemment à la frontière entre un l’usage récréatif et des fins thérapeutiques.
- Dans de rares cas, les personnes interviewées mentionnent consommer des produits de cannabis avec une teneur plus importante en CBD et sous forme de capsules, de tisanes ou de vaporisation. Or, la consommation de ces produits survient exclusivement dans une optique de gestion de la santé.
- L’autogestion de la santé par le cannabis est perçue comme bénéfique, mais l'équilibre entre ses effets positifs et négatifs demeure souvent flou.
- L'utilisation du cannabis à des fins d'autogestion de la santé est influencée par les témoignages d'autres personnes de l’entourage et les informations accessibles sur Internet.
- Les personnes interviewées estiment que les informations qu’elles ont obtenues sur la gestion de leur santé par le cannabis sont insuffisantes.
Les enjeux soulevés ci-dessus pourraient contribuer à une réflexion sur l’importance de renforcer la communication et la diffusion d’informations précises et nuancées sur l’autogestion de la santé à l’aide du cannabis, en ciblant des canaux et des publics spécifiques.