Vaccination contre la mpox (variole simienne) dans un contexte d’augmentation de la circulation du clade 1 du virus en Afrique

Les recommandations actuelles sont faites dans un contexte d’incertitude quant à l’évolution de cette éclosion, sans évidence, à ce jour, d’importation de cas au Canada ni d’issues sévères. À la lumière de ces informations, le CIQ émet quatre recommandations :

1. Mesures de prévention pour les voyageurs

Pour les voyageurs

Compte tenu des incertitudes sur l’ampleur de la transmission communautaire dans les zones touchées, de l’absence de preuves sur le rôle relatif des différentes voies de transmission, la rareté des cas détectés chez les voyageurs (1 cas en Suède, 1 cas en Thaïlande, 1 cas en Inde et 1 cas en Allemagne en date du 18 octobre 2024), les voyageurs qui se rendent dans les pays avec transmission active du clade 1 et qui auront des activités impliquant des contacts étroits avec les communautés locales touchées devraient respecter les mesures d’hygiène usuelles telles que l’hygiène des mains et éviter le contact direct avec les personnes malades.

Les voyageurs qui se rendent dans les pays avec transmission de mpox et qui n’ont pas de contacts étroits avec les communautés locales touchées ont vraisemblablement une faible probabilité d’infection.

Cette évaluation de risque devrait se faire sur une base individuelle avec un professionnel de la santé.

Par ailleurs, peu importe le pays visité, les personnes qui répondent aux indications de vaccination déjà en place depuis 2022 (voir les 3 indications du PIQ dans la section précédente) devraient recevoir deux doses de vaccin ImvamuneMD si elles n’ont pas déjà été vaccinées, puisqu’il existe un risque de transmission du clade IIb pour ces personnes. Les personnes qui voyageront dans les pays d’Afrique avec transmission de mpox de clade I (Ia et Ib) et qui prévoient avoir des contacts sexuels (incluant les contacts hétérosexuels) avec des partenaires locaux devraient également recevoir deux doses de vaccin ImvamuneMD.

Les indications de vaccination seront réévaluées selon l’évolution de la situation épidémiologique et la disponibilité des doses de vaccin.

Pour les travailleurs de la santé œuvrant à l’étranger, dans des zones avec transmission soutenue de mpox

Pour les travailleurs de la santé donnant des soins directs aux populations locales touchées, les précautions gouttelettes-contact (gants, masque) sont de mise. Si toutefois, pour ces travailleurs de la santé, il était probable de croire que les mesures de prévention ne soient pas conformes aux normes québécoises, une vaccination pourrait alors être offerte soit :

  • Par un organisme humanitaire;
  • Par un organisme de soins;
  • À la suite d’une prescription ou à la recommandation écrite d’un professionnel en santé voyage, selon les modalités régionales.

2. Vaccination des personnes avec mpox antérieure ou des personnes vaccinées depuis plus de 2 ans 

À ce jour, seuls les travailleurs de laboratoires de recherche à haut risque d’exposition à un Orthopoxvirus réplicatif (variole humaine, virus de la vaccine, MPXV) devraient être vaccinés avec une dose de rappel de vaccin contre la variole. Un calendrier à deux doses, administrées à au moins 28 jours d’intervalle, devrait être utilisé, avec une dose de rappel 2 ans après la primovaccination, si l’exposition persiste. Ces personnes sont les seules pour qui une dose de rappel a été recommandée.

Comme les données récentes démontrent qu’une vaccination antérieure tout comme une infection antérieure diminuent le risque d’infection de même que sa gravité advenant un échec vaccinal, et que les données les plus récentes ne semblent pas démontrer une morbidité et une mortalité accrue du MPXV de clade Ib par rapport au clade II, un changement dans les recommandations vaccinales n’apparaît pas nécessaire. Ainsi, une vaccination à la suite d’une infection de même qu’une dose de rappel ne sont pas recommandées à l’heure actuelle. La situation continuera à être suivie de près.

3. Vaccination des personnes âgées de moins de 18 ans

Il n’existe, à ce jour, pas de données pour la vaccination chez les moins de 18 ans. Au cours de l’éclosion de 2022, certains enfants ont été vaccinés en post-exposition, avec la dose d’ImvamuneMD adulte (le plus jeune était âgé de moins de 12 mois). La vaccination avait été bien tolérée.

Dans ce contexte, une vaccination autant en préexposition qu’en post-exposition avec ImvamuneMD est possible. Cette décision devrait être abordée sur une base individuelle, avec un professionnel de la santé, qui pourra évaluer le risque et bénéfice d’une vaccination.

4. Administration concomitante avec d’autres vaccins

De plus en plus d’informations sont disponibles sur l’innocuité d’ImvamuneMD sans signal de sécurité détecté depuis 2022. Dans ce contexte, il apparaît pertinent de permettre l’utilisation de ce vaccin en même temps qu’un autre vaccin inactivé ou qu’un vaccin vivant atténué ou n’importe quand avant ou après, comme pour les autres vaccins qui ne sont pas de type « vivant atténué ».

Sujet(s)

Type de publication

ISBN (électronique)

978-2-555-00377-4

Notice Santécom

Date de publication