Cancer

L’exposition professionnelle aux pesticides, à divers biocides et le risque de cancer thyroïdien

Le taux d’incidence du cancer de la thyroïde est celui qui augmente le plus rapidement parmi l’ensemble des principaux cancers, tant au Canada qu’ailleurs dans le monde. Selon la Société canadienne du cancer (2016), au Canada on a observé une augmentation de 6,3 % par année chez les hommes, entre 2001 et 2010, et de 4,7 % par année chez les femmes, entre 2005 et 2010. Les causes de l'augmentation de l'incidence du cancer de la thyroïde ont fait l'objet de plusieurs débats. Cette augmentation pourrait être attribuable à une surveillance accrue ainsi qu’à l’utilisation de technologies permettant davantage de diagnostics de cancers asymptomatiques de la thyroïde à un stade précoce. Néanmoins, certains auteurs croient que d’autres facteurs pourraient expliquer ces tendances, notamment les expositions environnementales.

Parmi les facteurs de risques environnementaux suspectés, l’exposition aux pesticides pourrait avoir un impact dans le développement du cancer de la thyroïde. Leurs rôles en tant que perturbateur endocrinien et inducteur d’effets ou de cancers thyroïdiens sont en effet bien démontrés chez les animaux de laboratoire lors d’essais standardisés. Cependant, les études chez l’homme n’ont pas montré d’association entre l’exposition aux pesticides et l’apparition de ce type de cancer (Inserm, 2013). Par ailleurs, aucune étude n’a été menée concernant le risque des cancers thyroïdiens et l’exposition aux biocides. La question des risques des cancers thyroïdiens portant sur les facteurs de risques professionnels autres que les radiations demeurent donc entière et pertinente.

L’évaluation de l’ European Food Safety Autority (EFSA) concernant la cancérogénicité du glyphosate contredit les conclusions de l’AIRC

En 2015, l’Agence internationale de recherche sur le cancer (AIRC) rendait public un rapport d’évaluation qui indiquait que le glyphosate, l’herbicide le plus utilisé à travers le monde, et les produits commerciaux qui contiennent cette matière active étaient génotoxiques et qu’ils pourraient être une cause probable de cancer pour l’humain, notamment des lymphomes non Hodgkinien. À la suite de la publication de ce rapport, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a reçu le mandat de l’Union européenne (UE) pour revoir sa propre évaluation des risques de la matière active afin d’orienter la position européenne quant au maintien du glyphosate sur la liste des matières actives approuvées. Contrairement à l’AIRC, l’EFSA et un Comité d’examen par les pairs représentant les États membres de l’UE ont conclu presqu’unanimement qu’il était improbable que le glyphosate puisse induire le cancer chez l’humain. Selon cette conclusion, ni les données épidémiologiques ni les données…

Comportements en lien avec l’exposition aux rayons ultraviolets chez les adolescents au Québec en 2012-2013

Le principal facteur associé au cancer de la peau est l’exposition au rayonnement ultraviolet (UV). Le soleil est la principale source de rayons UV à laquelle est exposée l’humain. Le rayonnement UV se subdivise en rayons UVA, UVB et UVC. Les rayons UV qui atteignent la terre sont des UVA (environ 95 %) et des UVB (environ 5 %) tandis que les rayons UVC sont entièrement bloqués par la couche d’ozone stratosphérique.

Les rayons UV ont des effets sur la peau qui diffèrent selon la longueur d’onde des rayons. Un des effets visibles des rayons UVA est le bronzage qui apparait de 48 à 72 heures après l’exposition. Une exposition excessive aux rayons UV peut occasionner des coups de soleil majoritairement causés par les rayons UVB. Les effets à long terme associés à l’exposition aux rayons UV sont le photoviellissement, la cataracte et les troubles immunologiques. Ces effets peuvent survenir chez les personnes de tous les types de peau, même chez celles à la pigmentation foncée. Les rayons UVA et UVB peuvent endommager l’ADN et ainsi, contribuer au développement d’un cancer de la peau.

Il existe trois types de cancer de la peau soit le mélanome, le carcinome basocellulaire et le carcinome spinocellulaire. Le mélanome est le plus sérieux et son taux de mortalité est élevé. Le nombre de cas incidents de mélanome à l’échelle mondiale a été estimé à 232 000 en 2012. Selon des estimations de la Société canadienne du cancer, 5 500 Canadiens ont reçu un diagnostic de mélanome en 2010 et 1 019 Canadiens en sont décédés en 2009. Les deux autres types de cancer de la peau ont des taux de mortalité plus faibles, mais sont les plus fréquemment diagnostiqués. Au Canada, environ 76 100 personnes auront reçu un diagnostic de cancer de la peau autre que le mélanome en 2014 et 440 Canadiens en seront décédés.

Appel à l’action du ministre de la Santé publique des États-Unis pour prévenir le cancer de la peau

Le cancer de la peau constitue le cancer le plus fréquemment diagnostiqué aux États-Unis. Chaque année près de 5 millions d’Américains en sont atteints. Malgré les efforts déployés pour prévenir ce type de cancer, son taux d’incidence continue d’augmenter. C’est dans ce contexte que le ministre de la Santé publique des États-Unis (Surgeon General) a lancé un appel à l’action en juillet 2014 afin d’encourager et de susciter l’engagement de divers acteurs en vue de réduire le nombre de cancers de la peau aux États-Unis.

Les recommandations contenues dans ce rapport gouvernemental s’appuient sur une revue de la littérature exhaustive et peuvent être très inspirantes pour les pays qui souhaitent établir leurs priorités d’action en matière de prévention des cancers de la peau. Ce rapport est le fruit d’une collaboration de plusieurs représentants d’organisations scientifiques reconnues : les Centers for Disease Control and Prevention, la U.S. Food and Drug Administration, le National Institute for Occupational Safety and Health, la Federal Trade Commission, le National Cancer Institute, la U.S Environmental Protection Agency et l’Agency for Healthcare Research and Quality.

Position des autorités de santé publique sur la gestion des champs magnétiques émis par les lignes électriques

Le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec (MSSS) a récemment publié un rapport présentant la position des autorités de santé publique sur la gestion des champs magnétiques émis par les lignes électriques (MSSS, 2014). Un comité scientifique, composé de représentants du MSSS, de directions régionales de santé publique (DSP) et de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), avait été mandaté en juin 2011 par la Table de coordination nationale de santé publique (TCNSP) pour rédiger cette position. Celle-ci comporte des recommandations devant notamment servir à harmoniser les évaluations d’impacts des DSP en lien avec des projets d’installation de lignes électriques.

Les auteurs du rapport ont résumé les principaux résultats des études portant sur les impacts potentiels des champs magnétiques d’extrêmement basses fréquences (CMEBF; 50 à 60 Hz) sur la santé humaine, en mettant l’accent sur le risque de…

Évaluation des risques liés à l’exposition des Canadiens aux cancérogènes environnementaux

CAREX Canada a récemment publié des estimations d’exposition aux cancérogènes reconnus chez l’humain et les évaluations de risque associé pour la population canadienne (voir référence). Ce résumé vise à en présenter les faits saillants, mais également à profiter de l’occasion pour faire connaître ce regroupement peu connu au Québec.

CAREX (CARcinogen Exposure) est un projet de recherche multiinstitutionnel canadien qui combine l’expertise de chercheurs universitaires et des ressources au niveau gouvernemental pour générer un programme de surveillance pragmatique et factuel des cancérogènes. Ses origines remontent au constat qu’avant la fin des années 90, le Canada n’avait aucun registre centralisant les informations sur l’exposition aux agents cancérogènes. Des informations telles que le type de cancérogènes auxquels les populations étaient exposées, le nombre d’individus exposés, et les lieux de ces expositions étaient inconnues. En réponse à cette importante lacune, un groupe de chercheurs de l’université de la Colombie-Britannique a mené une étude pilote pour estimer l’exposition aux agents cancérogènes en milieu de travail dans leur province. En 2003, grâce à l’appui de WorkSafe BC, le projet s’est étendu pour inclure les agents cancérogènes présents dans les collectivités. En estimant le nombre de Canadiens exposés aux substances associées au cancer, CAREX Canada offre un support important pour cibler les stratégies de réduction des expositions et les programmes de prévention du cancer.

La protection solaire dans le sport de compétition : pistes d’interventions

Certaines clientèles présentent des risques importants de développer un cancer de la peau au cours de leur vie. C’est le cas des personnes qui pratiquent un sport extérieur qu’ils soient athlètes professionnels ou amateurs. Dans cette revue de littérature, intitulée : « Ultraviolet radiation and the athlete : risk, sun safety, and barriers to implementation of protective strategies » (Jinna S et BB Adams, Sports Med. Apr 9,2013), on s’intéresse spécifiquement à l’athlète de compétition bien que plusieurs des constats émis peuvent s’appliquer au sport en général.

Cette revue brosse le portrait général d’une diversité de thématiques liant le sport de compétition à la protection solaire en se basant sur les études répertoriées entre 1982 et 2012, pour un total de 56 études retenues. Les faits saillants de cette revue sont présentés ici.

Cancer du sein et environnement : prioriser la prévention

Le cancer du sein est la deuxième forme de cancer la plus répandue chez les Canadiennes, le cancer de la peau autre que le mélanome venant au premier rang. En 2012, on estime qu’environ 22 700 femmes et 200 hommes au Canada ont reçu un diagnostic de cancer du sein et que 5 100 femmes en mourront (Société Canadienne du Cancer, 2012). Les taux de cancer du sein aux États-Unis sont dans une proportion semblable à ceux du Canada (American Cancer Society, 2013).

Les chercheurs savent depuis longtemps que des prédispositions génétiques ainsi que des facteurs environnementaux contribuent et interagissent entre eux pour augmenter les risques de cancer du sein. Les études démontrent que les taux de cancer du sein peuvent varier en fonction des changements qui surviennent dans l’environnement. En outre, la grande majorité des cas de cancer du sein surviennent chez les femmes qui n’ont pas d’historique familial de cancer. On évalue à plus de 70 % les cas de cancer du sein qui seraient dus à l’environnement (Macon et Fenton, 2013). Les facteurs environnementaux étant plus facilement identifiables et modifiables que les facteurs génétiques, ils représentent par conséquent un fort potentiel pour la prévention de ce cancer.

Nouvelle évaluation du risque cancérigène associé à l’exposition au radon au Canada

L'exposition au radon en milieu intérieur est reconnue comme la deuxième cause de cancer du poumon après le tabagisme. Le cancer du poumon est d’ailleurs la principale cause de décès par cancer tant chez les hommes que chez les femmes. Le radon est un gaz radioactif produit par la désintégration de l'uranium naturellement présent dans les substrats géologiques de la croûte terrestre. Chen et collaborateur rapportent que le risque de mortalité (calculé pour la durée d’une vie entière) par cancer du poumon pour la population canadienne à la suite de l’exposition au radon à été évalué en 2005, sur la base des données de dépistage effectuées dans les années 1970 dans les résidences de 19 villes. À l’époque, la concentration de radon mesurée dans 14 000 foyers montrait une distribution de type log-normal avec une moyenne géométrique (MG) de 11,2 Becquerel par mètre cube (Bq/m3) et un écart-type géométrique (ETG) de 3,9 Bq/m3. À partir des données de cette enquête, il avait été estimé qu’environ 10 % des décès induit par le cancer du poumon recensés au Canada étaient liés à une exposition au radon dans l’air intérieur.

Évaluation quantitative des adduits à l’ADN dans des cellules endobuccales par immunofluorescence et de la mutagénicité urinaire par le test d’Ames

Différents secteurs industriels dans lesquels l’exposition aux hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) est importante, comme les fonderies, les cokeries, l’industrie de production de l’aluminium, font partie des activités classées cancérogènes pour l’homme par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC).

De nombreux travaux portant sur le risque génotoxique de populations exposées ont été réalisés dans ces secteurs d’activité professionnelle. Cependant, ces études concernent des situations très différentes pour les niveaux d’exposition, les multi-expositions aux HAP et les co-expositions avec d’autres produits (cokeries, fonderies, industrie de l’aluminium). Les biomarqueurs étudiés sont généralement assez variés : métabolites urinaires (1-hydroxypyrène: 1-OHP, 3-hydroxybenzo[ a]pyrène : 3-OHBaP), adduits détectés par post-marquage, adduits spécifiques benzo[a]pyrène-(trans)-7,8-dihydrodiol-9,10-époxide (BPDE), anomalies chromosomiques, échanges de chromatides soeurs, micronoyaux. Enfin, différents polymorphismes de gènes impliqués dans le métabolisme des HAP sont étudiés, notamment le cytochrome P450 1A1 et la glutathion S- transférase (Pavanello et Clonfero, 2000).