Les drogues de rue dites légales

Volume 26, Numéro 1

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Auteur(s)
Pierre-André Dubé
B. Pharm., Pharm. D., M. Sc., C. Clin. Tox., Pharmacien-toxicologue, Institut national de santé publique du Québec

Révision scientifique :
Lyse Lefebvre, B. Pharm., Pharmacienne, Institut national de santé publique du Québec
Benoit Bailey, M.D., M. Sc., FRCPC, Pédiatre et toxicologue, Section de l’urgence, Département de pédiatrie, CHU Sainte-Justine
Pierre-Yves Tremblay, B. Sc., Pharmacologue, Institut national de santé publique du Québec

Introduction

L’alcool, la caféine et la nicotine (tabac) sont des substances légales bien que certains les considèrent comme des drogues. Par ailleurs, certaines drogues sont malheureusement promues comme « légales », et, à tort, jugées « plus sûres » telles que le cannabis, les amphétamines ou la MDMA (ecstasy) et par conséquent utilisées comme alternatives aux drogues illégales. Ces drogues de rue dites « légales » sont généralement des drogues non contrôlées ou des herbes offertes en vente libre ou sur Internet. Il peut même s’agir de produits mentionnant qu’ils ne sont pas conçus pour la consommation humaine (ex. : encens, engrais), probablement dans le but premier de contourner certaines lois.

Souvent, l'étiquetage sur l'emballage du produit ne précise pas l'ingrédient actif ou la concentration de la formulation. Lorsque les ingrédients actifs sont indiqués, leur concentration peut être trompeuse, inexacte ou vide de sens (par exemple, plusieurs ingrédients sont regroupés avec l'inscription « 500 mg de caféine/mélange de vitamines »). Ces produits peuvent contenir une grande variété de drogues différentes, des herbes, des vitamines, des minéraux et des acides aminés. En outre, ils peuvent être adultérés par l’ajout de drogues illicites ou contaminés par des métaux lourds. Parfois, même le fabricant ne connaît pas les ingrédients contenus dans ses produits. Par exemple, les produits qui se proclament « sans benzylpipérazine (BZP) » peuvent contenir d'autres pipérazines, tout comme des produits « sans éphédra » qui peuvent contenir de la synéphrine (oxédrine). Dans certains cas, l'ingrédient actif est expérimental et n'a pas été suffisamment testé par des essais cliniques ou déclaré sécuritaire par une autorité indépendante et compétente comme Santé Canada. Le consommateur n'a donc aucune garantie de sécurité pour l'utilisation de ces produits.

Au Canada, l'importation, la production, la distribution et la possession de différentes drogues et substances sont régies principalement par les dispositions de la Loi réglementant certaines drogues et autres substances. Cette loi interdit l'importation, l'exportation, la production, la vente, l'acquisition et la possession d'une grande variété de drogues et de substances contrôlées, sauf lorsqu'un règlement permet de le faire à des fins médicales. Toute personne arrêtée pour trafic ou possession illégale, exportation, importation, vente ou confection illégale d'une drogue est passible d'amende, de prison, ou des deux (1).

Cet article présente une brève revue des principales drogues de rue dites « légales » pouvant être retrouvées sur le marché québécois. Cependant, avec l’avènement du commerce sur Internet, plusieurs autres produits pourront causer des symptômes de toxicité. Le tableau 1 (voir version pdf) présente les principales drogues de rue dites « légales », ainsi que divers noms pouvant figurer sur l’étiquette pour les identifier.

Spice

Introduction

En juillet 2009, les médias se sont intéressés au Spice® (figure 1, voir version pdf) (9,10). En effet, les journaux rapportaient que certains militaires de la base de Valcartier consommeraient du Spice®, puisque celui-ci est « légal » et indétectable avec les tests de dépistages actuels(9). Le Spice® est vendu comme encens (11). L’étiquette spécifie que le produit n’est pas conçu pour la consommation humaine. Néanmoins, des analyses effectuées en décembre 2008 par la compagnie pharmaceutique allemande THC Pharm GmbH ont révélé la présence de cannabinoïdes synthétiques dans des échantillons de Spice® (8). THC Pharm GmbH est une compagnie pharmaceutique œuvrant dans des programmes de recherche et développement de molécules (principalement ayant des effets similaires au cannabis) pour le traitement de la douleur (12). D’autres analyses effectuées par l’Université de Freiburg, en janvier 2009, auraient également confirmé la présence de cannabinoïdes synthétiques dans des échantillons de Spice® (13). Il n’est donc pas étonnant que les consommateurs de drogues fument ce mélange d’herbes contenant ces dérivés synthétiques (9,11).

Législation fédérale

À la suite de la découverte de dérivés synthétiques du cannabis dans le Spice®, plusieurs pays ont rendu illégale la possession ou la vente de ce produit (8). Au Canada, le cannabis, ainsi que ses préparations et dérivés et les préparations synthétiques semblables et ses dérivés sont régis par la Loi réglementant certaines drogues et autres substances, ainsi que le Règlement sur les stupéfiants (14,15). Tous les cannabinoïdes synthétiques retrouvés jusqu’à présent dans le Spice® sont ainsi considérés comme des drogues contrôlées au Canada. Comparativement à d’autres pays où ceux-ci doivent ajouter chacun des dérivés synthétiques à leur législation, la Loi réglementant certaines drogues et autres substances du Canada prévoyait déjà ces dérivés. Le Spice®, dans la mesure où il contient des cannabinoïdes synthétiques et non seulement des herbes ayant des propriétés similaires, est donc une drogue illégale au Canada.

Pharmacologie

Les cannabinoïdes synthétiques retrouvés dans le Spice® sont le CP 47,497 et ses homologues, JHW-018, JHW-073, HU-210 et HU-211 (8,18). Des études in vitro auraient démontré que le JHW-018 et ses analogues possèderaient une affinité équivalente ou même supérieure pour les récepteurs CB1 et CB2 que le ǻ9-THC, le principal composé psychoactif du cannabis (8). Les produits du cannabis sont généralement fumés ou ingérés. Lorsque fumé ou inhalé, l'apparition des symptômes se produit généralement immédiatement, le pic d’effet est atteint en 15 à 30 min, et les symptômes persistent généralement pendant environ 2 à 3 h. Lorsque les cannabinoïdes sont ingérés, les symptômes sont retardés avec l'apparition des effets en 30 à 90 min, le pic d’effet est atteint en 2 à 3 h, et les symptômes persistent pendant environ 4 à 12 h (19).

Toxicologie clinique

Les signes et les symptômes provoqués par des cannabinoïdes synthétiques, en particulier en cas de surdosage, ne sont pas bien connus. On suppose que les effets seront semblables à ceux retrouvés avec le cannabis (tableau 3, voir version pdf). Les symptômes d'intoxication peuvent être variables. Ils comprennent généralement une augmentation de l'appétit, la tachycardie et une perception altérée de l'humeur, qui pourrait inclure de l’euphorie. Le patient pourrait apparaître soit stimulé ou intoxiqué. La tension artérielle pourrait être élevée ou abaissée, mais l'hypotension est plus fréquente. Des tremblements, de la faiblesse musculaire, de la bronchodilatation et de la rétention urinaire peuvent également se produire (20,21). Lors de toxicité modérée, des hallucinations, de la paranoïa, une perte de mémoire à court terme et de l’ataxie se produisent fréquemment. Les conséquences graves de l’utilisation par voie intraveineuse incluent le collapsus cardiovasculaire, l’insuffisance rénale aigüe, la coagulation intravasculaire disséminée et, très rarement, la mort (20). Le dépistage des drogues de rue de routine (immunoessais) ne détecte pas la présence des cannabinoïdes synthétiques retrouvés dans le Spice®. 

Traitement

Le traitement d’une intoxication au Spice® sera donc le même que celui d’une intoxication aux cannabinoïdes. Il n’existe aucun antidote spécifique (20). Le Spice® étant principalement fumé, la décontamination gastrique ne sera d’aucune utilité clinique. Il est inhabituel pour les adultes de requérir un traitement de support au-delà d'une période d’observation et de surveillance. Des réactions psychologiques aigües, y compris la dysphorie et la paranoïa, pourraient toutefois survenir et nécessiter de rassurer le patient ou, éventuellement, de lui administrer une benzodiazépine. D'autres caractéristiques pouvant être présentes sont : tachycardie, hypotension et hypothermie. Celles-ci ne sont généralement pas graves et répondent aux mesures standards de traitement (20,21).

Mitragyna speciosa

Introduction

La Mitragyna speciosa, généralement appelée kratom (figure 3, voir version pdf), est un arbre classifié comme membre de la famille des rubiacées (22). Traditionnellement, elle était utilisée comme substitut à l’opium en Asie, en Afrique et en Indonésie (23). Les feuilles ont été utilisées par des indigènes et des ouvriers pour leurs effets euphoriques à faibles doses, soit en mâchant les feuilles ou en les infusant pour faire un thé (24).

Législation fédérale 

Au Canada, la mitragynine, principal composé actif, n’est actuellement pas considérée comme une drogue (contrôlée ou non) selon la législation fédérale. En 2005, les États-Unis, quant à eux, l'ont placée sur leur liste des médicaments et substances chimiques préoccupantes (26). Jusqu’à présent le gouvernement canadien n'a pris aucune mesure législative pour restreindre la consommation de cette herbe ou de ses produits dérivés. Elle est cependant illégale dans plusieurs pays (tableau 4, voir version pdf). La Mitragyna speciosa serait actuellement achetée par 40 millions d’Américains par l'entremise d'Internet pour tenter de contrer les effets du sevrage associé aux opioïdes (28).

Pharmacologie 

Les principaux composés actifs retrouvés dans la Mitragyna speciosa sont la mitragynine (figure 4, voir version pdf) et la 7-hydroxymitragynine (22,29). Celles-ci sont des alcaloïdes indolés, structurellement similaires à la yohimbine. La plante peut contenir d’autres composés, dépendamment de sa provenance, qui peuvent donc faire varier les symptômes de toxicité (31) :

  • Anesthétiques/dépresseurs SNC : mitraphylline, mitraversine, mitrinermine, mitraciliatine, speciociliatine 
  • Alcaloïdes oxindoles : insoratundifoline, isorhynchophylline, rotundifoline, rhychociline 
  • Autres alcaloïdes : corynantheidol, dihydrocorynantheol, rhynchophylline 

La mitragynine démontre une activité agoniste in vitro au niveau des récepteurs supraspinaux mu et delta(32). Cependant, la similarité chimique entre les alcaloïdes de la Mitragyna speciosa et d'autres composés biologiquement actifs suggère que la mitragynine et ses congénères pourraient être impliqués dans l'activation ou l'inhibition d'autres récepteurs (7,28). Une étude sur la 7-hydroxymitragynine aurait démontré une puissance antinociceptive supérieure à la morphine, même après administration par voie orale (33). Une étude plus récente aurait également montré l’effet antiinflammatoire d’un extrait de Mitragyna speciosa lorsqu’administré chez l’animal (34). 

Toxicologie clinique

Les effets cliniques de la Mitragyna speciosa sont liés à la dose; stimulants à faibles doses, et dépresseurs (effets opioïdes) à fortes doses (7). La mitragynine a des effets stimulants du SNC similaires à la cocaïne, et certaines propriétés hallucinogènes et psychotropes similaires à l’amide de l'acide lysergique (LSA) et à la psilocybine (4). La toxicité résultant d’un surdosage à la Mitragyna speciosa peut ressembler à celle retrouvée lors de l’intoxication aux opioïdes. Un rappel de la physiologie des récepteurs opioïdes mu, kappa et delta est présenté au tableau 5 (voir version pdf). Le tableau 6 (voir version pdf) résume les signes et symptômes observés lors de l’intoxication aux opioïdes. Le dépistage des drogues de rue de routine (immunoessais) ne détecte pas la présence de mitragynine ou de ses métabolites (7).

Traitement

Comme dans tout cas d’intoxication aux opioïdes par voie orale, la décontamination gastro-intestinale avec du charbon activé peut être indiquée lors d’ingestion récente (moins d’une heure) et si le patient protège bien ses voies aériennes si l’on considère la quantité ingérée toxique (36). Des études réalisées chez l’animal démontrent des résultats contradictoires sur l’efficacité des antagonistes des opioïdes comme la naloxone pour renverser les effets de la Mitragyna speciosa (22). Cependant, étant donné le profil d'innocuité et les avantages potentiels de l'utilisation de la naloxone à l'urgence, cet antidote doit être envisagé pour les patients présentant une dépression respiratoire après l’utilisation de Mitragyna speciosa, en plus des traitements de support usuels (7).

Salvia divinorum

Introduction

La Salvia divinorum (figure 5, voir version pdf) est une plante classifiée comme membre de la famille des lamiacées (sauge) (37). La plante a été utilisée depuis des siècles dans des cérémonies de guérison par les Indiens Mazatec de Oaxaca. Elle était souvent utilisée pour le traitement de pathologies telles que l'anémie, les céphalées, la diarrhée et les rhumatismes. Elle était également utilisée par les chamans Mazatec pour induire des visions (38). La plante peut être cultivée dans un climat semi-tropical et humide ainsi qu’à l’intérieur. En raison de sa popularité en tant que drogue « légale », elle est maintenant cultivée par un grand nombre de personnes en Amérique du Nord et en Europe (34,35). Elle est bien adaptée à la culture par des amateurs du monde entier dans des climats frais et secs. La Salvia divinorum est l’une des plantes les plus largement commercialisées par l’entremise d'Internet (7).

Législation fédérale

Au Canada, la salvinorine n’est actuellement pas considérée comme une drogue (contrôlée ou non) selon la législation fédérale. En décembre 2005, la Direction des produits de santé commercialisés de Santé Canada a recommandé que la Salvia divinorum soit placée sous la Loi réglementant certaines drogues et autres substances. Jusqu’à présent, le gouvernement canadien n'a pris aucune mesure législative pour restreindre la consommation de cette herbe ou de ses produits dérivés (40). Elle est cependant illégale dans plusieurs pays (tableau 7, voir version pdf).

Pharmacologie

Le principal composé actif retrouvé dans la Salvia divinorum est la salvinorine A (figure 6, voir version pdf), les autres composés (salvinorines B à F, salvinicines A et B, divinatorines A à C) n’auraient, quant à eux, aucune activité pharmacologique connue (41). La salvinorine A est un psychotrope diterpène provoquant des hallucinations, mais qui ne démontre aucune affinité apparente pour le récepteur 5-HT2A (comme le LSD ou la mescaline). Elle serait un agoniste hautement sélectif des récepteurs opioïdes kappa (ROK) (43).

Les effets médiés par la stimulation des ROK incluent l'analgésie, la sédation, la dysphorie et les distorsions perceptives (44). La salvinorine A n’interagirait pas avec les sites d’action de la norépinéphrine, la dopamine, la glutamine, et les GABAtransporteurs (44). L’ingestion par voie orale de 10 mg de salvinorine A ne causerait aucun effet hallucinogène. L’hypothèse proposée est un premier passage hépatique important ou la désactivation enzymatique de l’ingrédient actif. Elle semble cependant être bien absorbée par la muqueuse buccale et le système pulmonaire (45). Le début d’apparition des effets psychotropes après l'absorption par la muqueuse buccale (ex. : mâcher les feuilles, extraits liquides utilisés par voie sublinguale) est habituellement de 5 à 10 min. Les effets hallucinogènes sont généralement maintenus pendant environ une heure, puis s'estompent peu à peu au cours de l’heure suivante (45). L’inhalation de salvinorine A (extrait de salvinorine A vaporisée ou fumage de feuilles séchées) produit des effets psychotropes en moins de 30 sec. Les effets les plus puissants durent 5 à 10 min et puis s'estompent graduellement en 20 à 30 min(45).

Toxicologie clinique

Les hallucinations se manifestent rapidement après l’administration et sont typiquement très vives (45). La Salvia divinorum produit de la synesthésie comme principal effet psychotrope. En effet, plusieurs consommateurs ont rapporté des troubles de la perception des sensations (ex. : entendre des couleurs, sentir des sons) (45). Les principaux effets de la consommation de la Salvia divinorum sont présentés dans le tableau 8 (voir version pdf). Les utilisateurs ont décrit des effets d'aversion suite à l'exposition à la Salvia divinorum, limitant possiblement, à long terme, une utilisation fréquente (7). La dose toxique n’a pas encore été établie. De fortes hallucinations ont été rapportées à des doses de 200 à 500 µg après la vaporisation ou l'inhalation de salvinorine A. Les consommateurs deviennent indifférents de leur environnement et développent un délire incontrôlable après l’administration de doses supérieures à 500 µg. Des doses supérieures à 1 mg ont généralement abouti à des expériences extracorporelles. Il a été démontré que l’ingestion par voie orale a donné lieu à peu ou pas de réponse chez certains individus (6). Jusqu’à présent, aucun décès suite à un surdosage de salvinorine A n’a été rapporté dans la littérature (6). Le dépistage des drogues de rue de routine (immunoessais) ne détecte pas la présence de salvinorine A. Jusqu’à présent, aucune étude n’a validé une méthode de détection de salvinorine A (ou son métabolite, la salvinorine B) dans le sang de l’humain après consommation (7).

Traitement

Le patient devrait être observé pendant 4 à 6 h. En raison de la courte durée des effets (une moyenne de 1 à 2 h pour la plupart des individus), il est peu probable que les patients requièrent une admission suite à l’exposition à la salvinorine A (6). La décontamination gastro-intestinale avec du charbon activé est peu susceptible d'être efficace ou nécessaire, puisque les méthodes les plus courantes d'utilisation de Salvia divinorum sont l’inhalation et la mastication des feuilles ou de ses extraits. Ceux-ci ne sont habituellement pas ingérés, puisqu’ils causent peu d’effets par cette voie d’administration. Par ailleurs, les effets de la salvinorine A sur le système nerveux central (délire, hallucinations, agitation, etc.) seraient susceptibles de contreindiquer l'application pratique de la décontamination gastro-intestinale chez la plupart des patients (36). Il n’existe actuellement aucun antidote pour contrer les effets de la salvinorine A. Les antagonistes des opioïdes comme la naloxone ou la naltrexone qui ont une affinité réduite pour les ROK ne seraient pas utiles (6). Étant donné que les effets de la salvinorine A sont généralement de courte durée, typiquement de 1 à 2 h, il est peu probable que la naloxone soit nécessaire. De plus, l'administration de naloxone chez un individu ayant des antécédents de toxicomanie ou d'abus de substances peut entraîner des risques de sevrage (46). L'utilisation de la naloxone n‘est donc pas recommandée. La base du traitement sera donc d'empêcher le patient de porter préjudice à lui-même ou à autrui. Dans la plupart des cas, placer le patient dans un environnement calme et sûr et lui parler de façon rassurante en attendant que les effets s'estompent, seront les seules interventions nécessaires. En cas de besoin, les benzodiazépines (lorazépam, diazépam) sont généralement efficaces dans le contrôle de l'agitation et la combativité. Dans les rares cas où une importante dépression du système nerveux central se produit, une surveillance étroite et un traitement de soutien devraient être entrepris. Toutes autres complications devraient être traitées conformément aux mesures standards (47).

Benzylpipérazine

Introduction

La benzylpipérazine (BZP) est un stimulant hallucinogène à base de pipérazine. EIle est supposée avoir une action similaire à celle des hallucinogènes amphétaminiques, ce qui explique sa popularité comme drogue d’abus. Elle est moins puissante que la méthamphétamine ou la méthylènedioxyméthamphétamine (MDMA, Ecstasy), mais est consommée avec un accroissement continu de doses, ce qui rend ses effets de plus en plus semblables à ceux des dérivés amphétaminiques plus puissants (48).

Législation fédérale

Au Canada, la BZP est actuellement considérée comme une drogue (mais non contrôlée), puisque celle-ci correspond à la définition d’une « drogue nouvelle », selon le titre 8 du Règlement sur les aliments et drogues (50). En juillet 2008, Santé Canada a produit un avis déconseillant l’utilisation des produits non autorisés vendus par la compagnie « Purepillz ». En effet, cette compagnie canadienne vend sur Internet des produits qui contiennent de la BZP. Depuis 2008, Santé Canada évalue donc la possibilité d’assujettir cette substance à la Loi réglementant certaines drogues et autres substances (51). En effet, celle-ci est utilisée comme drogue de rue et induit des effets stimulants similaires aux amphétamines.

En mars 2008, le Conseil de l’Union européenne a adopté une décision invitant les États membres à soumettre la BZP à des mesures législatives de contrôle, à cause de son utilisation récréative (52). La BZP est illégale dans certains pays depuis plusieurs années (tableau 9, voir version pdf).

Pharmacologie

Les dérivés des pipérazines agissent en augmentant la disponibilité des monoamines. Les diverses pipérazines ont des effets variables sur les monoamines, mais, en cas de surdosage, cette sélectivité est généralement perdue (54). Les études pharmacologiques portant sur la BZP ont montré une action sérotoninergique centrale directe, ce qui implique l'inhibition de la recapture de la sérotonine (5-HT) et un effet agoniste des récepteurs 5-HT1. Elle aurait également une activité agoniste de la dopamine et inhibe la recapture de la dopamine et de la noradrénaline (54-57).

La trifluorométhylphénylpipérazine (TFMPP), posséderait une activité agoniste de la sérotonine, mais n’aurait pas d'action dopaminergique et noradrénergique comme celle de la BZP (54,58-60). Lorsqu'elles sont administrées ensemble, la BZP et la TFMPP miment la libération de dopamine et de sérotonine comme la MDMA, et ce, à un degré plus grand que lorsqu’elles sont prises seules (54,55,61).

Dans une récente étude chez sept sujets sains, différents paramètres pharmacocinétiques de la BZP chez l’humain ont pu être identifiés. Suite à l’administration d’une dose orale de 200 mg, la demi-vie d’élimination de la BZP était de 5,5 h. Les concentrations plasmatiques ont atteint leur maximum à 262 ng/ml (Cmax) et 75 min (Tmax). Les résultats de cette étude indiquent également que la BZP peut être détectable dans le plasma jusqu'à 30 h (63). En effet, la BZP est largement métabolisée et possède plusieurs métabolites : 4-hydroxy-BZP, 3-hydroxy-BZP, 4-hydroxy-3-méthoxy-BZP, pipérazine, benzylamine, N-benzyléthylènediamine. Son élimination est principalement urinaire (64).

Toxicologie clinique

Il existe peu de données sur la toxicité aigüe, humaine ou animale, des produits à base de pipérazine. Les signes et symptômes rapportés chez une cohorte de 178 consommateurs de BZP étaient principalement : anxiété, agitation, palpitations, vomissements, confusion, étourdissements, convulsions, hyperventilation, insomnie, tremblements, céphalées, collapsus, mouvements involontaires, diaphorèse, douleur thoracique et symptômes urinaires. Plusieurs de ces symptômes peuvent persister pendant plus de 24 h après l’ingestion (65). La co-ingestion d’alcool augmentait significativement les risques de confusion, d’agitation et de palpitations (65). L’apparition des symptômes est souvent retardée d’environ 2 h après l’ingestion. Les effets persistent habituellement pendant environ 12 à 24 h, mais peuvent se poursuivre jusqu’à 72 h après l’utilisation. En général, on peut s’attendre à des signes et symptômes ressemblant à ceux des stimulants amphétaminiques (tableau 10, voir version pdf). Il n'existe aucune étude sur les effets de doses multiples, ou sur les effets à long terme de cette drogue. Le dépistage des drogues de rue de routine (immunoessais) ne détecte pas la présence de BZP. Cependant, le laboratoire de toxicologie de l’INSPQ a développé en 2008 une méthode qualitative de dépistage de la BZP, lors du dépistage général effectué à leur laboratoire.

Traitement

Le traitement d’une intoxication à la BZP est le même que celui des stimulants amphétaminiques. Il n’y a aucun antidote spécifique (67). La décontamination gastrique n’est souvent pas nécessaire, puisque le patient se présente généralement plusieurs heures après l’ingestion alors que l’absorption est complète. Une décontamination avec du charbon activé est indiquée lors d’ingestion récente uniquement (moins d’une heure) et si le patient protège bien ses voies aériennes si l’on considère la quantité ingérée toxique (67). La majorité des intoxications par des stimulants amphétaminiques se résolvent avec une période d’observation, un environnement calme et, si nécessaire, l’administration de benzodiazépines (67).

Conclusion

Avec l’avènement du commerce par Internet, la disponibilité des drogues de rue dites « légales » est grandement augmentée. Les consommateurs peuvent aisément se procurer des drogues provenant de plusieurs pays qui les considèrent « légales », et ainsi intoxiquer des consommateurs plus ou moins avertis. Les cliniciens doivent donc se tenir au courant des tendances en terme de drogues « légales » pour facilement les suspecter cliniquement et être en mesure d’intervenir lors d’intoxications. Les drogues de rue dites « légales » ne sont généralement pas détectées par les tests de dépistage par immunoessais disponibles dans les hôpitaux. Les effets toxiques peuvent aller de négligeables à des effets stimulants graves ou à des effets hallucinogènes. Le traitement est, dans la plupart des cas, symptomatique.

Références

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Numéro complet (BIT)

Bulletin d'information toxicologique, Volume 26, Numéro 1, mars 2010