Surveillance de l'exposition à l'amiante dans les métiers de la construction
Cette recherche découle du mandat de surveillance des travailleurs confié au Ministère de la santé et des services sociaux dans la foulée de la politique québécoise d'utilisation accrue et sécuritaire de l'amiante chrysotile. Elle portait sur l'élaboration et la recension d'outils de surveillance de l'exposition professionnelle à l'amiante dans l'industrie de la construction.
Le système de codification des matériaux contenant de l'amiante (MCA) élaboré par l'Association nationale de défense des victimes de l'amiante (ANDEVA) en France, légèrement bonifié, est celui qui est le plus complet pour classer les MCA dans l'industrie de la construction.
Une base de données relationnelle a été élaborée concernant les MCA et leurs fournisseurs. Elle comporte 1461 MCA et 576 fournisseurs. La majorité des données provient de sources juridiques.
Un registre de MCA en place dans des édifices québécois a été constitué à partir de données fournies par neuf organismes publics ou parapublics. Il comprend 23 099 MCA répertoriés dans 1 550 bâtiments provenant de toutes les régions du Québec. Une recension de la littérature concernant les outils de surveillance de l'exposition à l'amiante dans l'industrie de la construction a permis de dresser les constats suivants :
- Il existe d'autres matrices emploi-exposition (MEE) à part celle d'ÉV@LUTIL, notamment une MEE néerlandaise.
- Des registres nationaux de travailleurs exposés à l'amiante ont été créés par réglementation dans d'autres juridictions, notamment celui de l'Ontario où il est constitué de l'ensemble des travailleurs de la construction exposés à l'amiante.
- Les banques de données d'exposition professionnelle se sont considérablement développées au cours des dernières années. Certaines banques sont disponibles en ligne, p.ex. Fibrex, et permettent d'établir des profils d'exposition par branche industrielle, enclenchant une rétroaction préventive dans les milieux de travail.
- Les données québécoises d'exposition professionnelle à l'amiante dans la construction sont inadéquates (en postes fixes) ou indisponibles.