Synthèse du McGill Integrative Health Challenge 2005: Energy is Delight

La prévalence de l'obésité ne cesse d’augmenter, au Québec comme ailleurs, à tel point que l’obésité est maintenant considérée comme une épidémie. L’accroissement du poids dans les populations peut s’expliquer d’une part par l’augmentation de l’apport énergétique induite notamment par une disponibilité toujours croissante d’aliments de haute densité énergétique et de portions surdimensionnées et, d’autres parts, par la diminution de la dépense en énergie attribuable à un mode de vie de plus en plus sédentaire.

Ainsi, plusieurs mécanismes inhérents à la biologie humaine gagnent à être mieux compris afin d’être pris en considération dans le développement de mesures préventives. Le corps et le cerveau ont évolué pendant des milliers d'années pour s'adapter à la pénurie de nourriture. En plus d’apprendre à accumuler et à utiliser le gras efficacement, le corps a aussi développé une préférence intrinsèque pour des aliments de haute densité énergétique. Ces mécanismes posent problème dans une société où les aliments de haute densité énergétique sont abondants et peu coûteux, quand la consommation est excessive et que le manque d'exercice est chose courante.

À ce jour, les efforts de santé publique pour contrer l’obésité ont privilégié l'éducation sanitaire sur la nutrition, l’activité physique et leurs conséquences sur la santé. Ces stratégies éducatives ont pour but d’induire un processus de choix individuel, réfléchi et délibéré. Toutefois, cette approche individuelle s’avère peu efficace dans une société où les aliments à haute densité énergétique sont omniprésents, les opportunités de dépenser de l’énergie peu nombreuses et la physiologie du mangeur plus favorable à la rétention des calories qu’à leur élimination. Les techniques d’imagerie cérébrale permettent maintenant l’avancement de la recherche sur les processus cérébraux associés au geste de manger. Dans le même sens, la recherche des dernières années a permis des avancées importantes sur la physiologie de l’alimentation. Les résultats de cette recherche, qui permettent notamment de mieux comprendre le sentiment de récompense et le plaisir associé à la consommation alimentaire, doivent être pris en considération dans les approches de prévention.

Ainsi, les processus neurologiques et les diverses considérations neurophysiologiques associés à l’impulsion, à la compulsion, à la tentation, au contrôle et aux motivations préalables aux choix alimentaires ont été au coeur des discussions lors des conférences du McGill Integrative Health Challenge 2005: Energy is Delight. Les résultats de recherche présentés lors de cette activité suggèrent que tout en considérant une longue chaîne causale dont fait partie la neurophysiologie alimentaire, des efforts multisectoriels provenant des organisations et des professionnels de la santé, de l’industrie agroalimentaire, des chercheurs et des entreprises de vente au détail seront nécessaires pour produire une offre alimentaire à la fois plus faible en calorie tout en étant plaisante, et ce, conjointement à une modification des comportements par les individus.

Type de publication
ISBN (électronique)
978-2-550-51842-6
ISBN (imprimé)
978-2-550-51841-9
Notice Santécom
Date de publication