Évaluation du programme québécois de gratuité des médicaments pour le traitement des infections transmissibles sexuellement, de 2000 à 2004
L'analyse du fichier du Programme québécois de gratuité des médicaments pour le traitement des ITS entre 2000 et 2004 permet de faire les constats suivants :
- le nombre d'ordonnances rédigées a augmenté de 10,1 % entre 2000 et 2004 soit, de 9,4 % chez les hommes et de 11,1 % chez les femmes;
- l'augmentation la plus importante (33,8 %) du nombre d'ordonnances rédigées entre 2000 et 2004 se trouve chez les bénéficiaires âgés de 25 à 29 ans;
- le rapport entre les cas-index et les cas-contacts est passé de 2,21 en 2000 à 1,97 en 2004. Ces résultats pourraient laisser croire que le traitement épidémiologique des partenaires sexuels des personnes atteintes d'une ITS est une pratique qui semble peu courante, mais l'interprétation est difficile car il y a une forte probabilité que les codes servant à distinguer les cas-index des cas-contacts aient parfois été inversés;
- les changements constatés dans la nature des médicaments prescrits indiquent que les recommandations faites dans les Lignes directrices canadiennes pour le traitement des ITS sont adoptées par un bon nombre de médecins, bien que les quinolones soient utilisées encore trop fréquemment quand on considère le développement des infections gonococciques résistantes à ces médicaments;
- le nombre de bénéficiaires a augmenté globalement de 18 % entre 2000 et 2004. Une hausse de 38 % a toutefois été notée chez les sujets âgés entre 25 et 29 ans;
- la proportion de personnes ayant reçu plus d'une ordonnance lors d'une visite a diminué progressivement de 2000 à 2004, passant de 58 à 49 % chez les hommes et de 43 à 33 % chez les femmes. Ceci pourrait indiquer que les médecins respectent mieux les lignes directrices pour le traitement des ITS. En effet, car s'il est effectivement recommandé qu'une personne traitée pour une infection gonococcique soit également traitée pour une infection génitale à Chlamydia trachomatis, aucune recommandation n'est faite de traiter une personne pour une infection gonococcique si elle a une infection génitale à C. trachomatis;
- le rapport entre le nombre de personnes traitées pour une ITS et le nombre de cas déclarés diminue constamment passant de 2,22 à 1,80 entre 2000 et 2004. Le rapport demeure toutefois nettement plus élevé chez les hommes que chez les femmes : 2,97 contre 1,26 en 2004.