Campagne de vaccination contre la mpox (variole simienne) : acceptabilité de la vaccination chez les personnes à risque de contracter la maladie et chez les professionnels de la santé

Faits saillants

Ce rapport présente les résultats d’une étude mixte réalisée au Québec en 2023-2024 au sujet de la campagne de vaccination contre la mpox (variole simienne). Cette étude fait suite à la première éclosion à Montréal en 2022. L’objectif principal de l’étude était de mieux comprendre les déterminants de la vaccination contre la mpox dans les communautés à risque de contracter la maladie, chez les professionnels de la santé et de la santé publique qui offrent des services à ces communautés et chez les professionnels de la santé ou des services sociaux impliqués dans la campagne. Des données ont été recueillies sur le terrain, parmi les communautés à risque de contracter la maladie et les travailleurs du réseau de la santé, ainsi qu’en ligne sur les pages Web et les réseaux sociaux. Les principaux constats émanant de la collecte des données sont les suivants :

Acceptabilité de la vaccination :

La majorité des répondants avait un avis favorable à la vaccination.
Les raisons de vaccination les plus évoquées étaient de se sentir à risque de contracter la maladie et la protection de la communauté.
Les participants provenant de la communauté GBTQ2+ étaient préoccupés par les impacts de la mpox sur leur vie sexuelle et amoureuse.
Le manque de temps, la confusion avec une possible dose donnée à l’enfance et l’ignorance du besoin d’une deuxième dose ont été les principales raisons de la non-vaccination lors de la deuxième phase de vaccination en 2023.

Stratégies de réduction de la stigmatisation :

La stigmatisation a été un enjeu majeur, surtout sur les médias sociaux.
Des stratégies ont été mises en place pour réduire cette stigmatisation, notamment une communication ciblée et l’utilisation d’un vocabulaire inclusif.

Fatigue vaccinale et hésitation :

Une fatigue vaccinale a été observée, en partie liée aux multiples vaccinations contre la COVID-19.
L’analyse des commentaires sur les médias sociaux a révélé une méfiance envers les autorités et une minimisation de la gravité de la maladie.

Forces de la campagne de vaccination :

La campagne a été considérée comme un succès par la totalité des professionnels de la santé publique sondés (n = 12), grâce à une bonne collaboration entre les instances de santé publique et les partenaires communautaires, particulièrement ceux en contact direct avec la communauté à risque.
La vaccination de proximité et la rapidité de réaction, tirées de l’expérience de la COVID-19, ont également contribué au succès de la campagne.

Faiblesses de la campagne de vaccination :

Des difficultés à atteindre les populations défavorisées et certaines communautés, comme les personnes trans ou bisexuelles, comparativement aux hommes gais ont été observées.
Les contraintes de la vie quotidienne et le manque d’informations sur les lieux de vaccination ont été mentionnés comme des barrières par la population à risque.