Menaces climatiques et répercussions sur la santé physique des Autochtones au Canada
Faits saillants
Les Nations autochtones constatent les changements climatiques, alors qu’elles contribuent moins aux émissions de gaz à effet de serre. Les répercussions immédiates et à long terme de ces changements sur la santé suscitent un intérêt croissant de la part des organisations de santé publique, des organisations autochtones et des chercheurs au Canada.
Dans l’objectif d’orienter les actions de santé publique en matière de prévention des impacts des changements climatiques sur la santé, notamment, une revue de la portée de la littérature scientifique a été réalisée. Elle visait à répondre à la question suivante: quelles sont les connaissances scientifiques sur les menaces climatiques et la santé des Autochtones au Canada? La revue a été concentrée spécifiquement sur les facteurs influençant la santé physique.
L’analyse de 21 articles révèle que :
- Les menaces climatiques les plus souvent rapportées en contextes autochtones incluent : le gel et dégel du pergélisol et/ou de la banquise, les précipitations extrêmes, les écarts de température, la météo imprévisible et les tempêtes.
- Les répercussions des menaces climatiques sur la santé les plus fréquemment nommées sont : les traumatismes et les décès attribuables aux traumatismes non intentionnels, les intoxications alimentaires, les maladies chroniques et respiratoires, ainsi que les infections parasitaires. Les déterminants de la santé principalement étudiés sont : l’accès au territoire, l’alimentation, la culture et la transmission des savoirs. Les répercussions sur les services publics, l’autodétermination et la gouvernance, ainsi que la scolarisation ont été moins explorées.
- Les auteur(e)s se sont davantage intéressé(e)s aux réalités vécues par les Inuit et celles des Premières Nations, mais pas du tout aux réalités vécues par les Métis. D’ailleurs, les communautés de l’Arctique ont été davantage étudiées que celles du Subarctique.
- L’approche participative et collaborative a été principalement adoptée par les chercheur(e)s, avec une importance accordée aux observations et expériences des personnes considérées comme étant plus directement concernées par les changements climatiques. Par exemple : les chasseurs et les aîné(e)s.
Des champs d’études restent à explorer. Les effets des menaces climatiques sur la santé physique des Autochtones ne semblent pas avoir été mesurés de manière quantitative, ce qui constitue une lacune dans les connaissances scientifiques sur le sujet. De plus, il n’y a pas d’articles sur les Premières Nations et les Inuit au Québec, tant en communauté qu’en milieu urbain. Plusieurs menaces, dont les feux de forêt, et répercussions sur la santé et ses déterminants, ont été peu ou pas étudiés dans la littérature scientifique.