Prévalence des génotypes des virus du papillome humain chez les garçons non vaccinés âgés de 16 à 20 ans au Québec

Faits saillants

  • Un programme québécois de vaccination contre les virus du papillome humain (VPH) en milieu scolaire est en place depuis 2008 chez les filles de 4e année du primaire et de 3e année du secondaire, et depuis 2016 chez les garçons de 4e année du primaire.
  • Ce programme a permis d’atteindre une couverture vaccinale élevée (> 80 %), soulevant l’hypothèse d’une immunité de groupe au Québec et d’une faible circulation des génotypes de VPH vaccinaux, incluant parmi les personnes non vaccinées des cohortes d’âges visées par le programme de vaccination.
  • En 2018, le Québec est devenu la première juridiction à utiliser un calendrier mixte de vaccination contre les VPH, comprenant une dose de vaccin nonavalent et une dose de vaccin bivalent. Ce fut l’occasion d’élargir la vaccination aux garçons de 3e secondaire.
  • L’objectif de la présente étude était de mesurer la prévalence des génotypes de VPH chez des garçons actifs sexuellement non vaccinés âgés de 16 à 20 ans, en particulier les génotypes 6 et 11 non inclus au vaccin bivalent.
  • Un total de 369 jeunes hommes non vaccinés contre les VPH et sexuellement actifs ont autoprélevé un échantillon pénien (surface externe) jugé valide pour la détection des VPH, et ont répondu à un questionnaire comprenant des questions sur leurs activités sexuelles et habitudes de vie.
  • La prévalence totale des VPH (parmi les 28 génotypes détectés par le test utilisé) était de 18,4 %, et celle des VPH ciblés par le vaccin quadrivalent (6, 11, 16 et 18) était de 0,5 % (un VPH 11 et un VPH 18). Les VPH 11 et 18 ont été détectés chez deux participants ayant rapporté des relations sexuelles avec d’autres hommes.
  • Un âge plus élevé, un nombre plus grand de partenaires sexuels à vie et des antécédents d’infections transmises sexuellement et par le sang (ITSS) étaient indépendamment associés à la détection des VPH (au moins un génotype) en analyse multivariée.
  • Hormis pour le nombre de partenaires sexuels (plus élevé), les caractéristiques des participants à l’étude apparaissaient semblables à celles de la population québécoise du même âge en termes d’usage du condom, d’antécédents d’ITSS et de prévalence du tabagisme, contribuant ainsi à renforcer la validité externe de l’étude.
  • La très faible prévalence des VPH 6, 11, 16 et 18 inclus au vaccin quadrivalent (celui administré aux filles du même âge) chez des jeunes hommes non vaccinés sexuellement actifs observée dans cette étude soutient l’hypothèse d’une forte immunité de groupe au sein de cette tranche d’âge au Québec. Cette immunité de groupe devra être prise en compte dans l’évaluation des différents calendriers de vaccination.
  • Les résultats de la présente étude soutiennent l’efficacité populationnelle de la vaccination contre les VPH.