Utilisation d’indicateurs météorologiques de la présence de vecteurs du virus du Nil occidental (VNO)

Le rôle intrinsèque des conditions météorologiques sur l’incidence et la distribution des zoonoses est bien documenté. L’exploitation de ces paramètres météorologiques en guise d’indicateurs de la présence de certains vecteurs pourrait permettre d’émettre des prédictions significatives au sujet des éclosions. Toutefois, traduire des paramètres météorologiques en indicateurs est difficile à réaliser, notamment à cause de la non-linéarité des dynamiques de transmission zoonotique.

Cette synthèse de connaissances vise à évaluer le potentiel d’utilisation de la température et des niveaux de précipitations à titre d’indicateurs météorologiques de la présence de certains vecteurs du virus du Nil occidental (VNO) au Québec.

Elle soutient également la réflexion sur les indicateurs météorologiques à inclure dans la surveillance intégrée du VNO et sur les travaux de recherche à réaliser dans un contexte de globalisation et de changements climatiques.

Effets de la température et des précipitations

  • La température tient un rôle incontestable à titre d’indicateur, puisque les niveaux de croissance et d’activité vectoriel et viraux sont habituellement température-dépendants. Les précipitations tiennent également un rôle, quoique de façon moins linéaire.
  • Les notions de temporalité et de synchronicité sont significatives, puisque les répercussions combinées de la température et des précipitations sont supérieures lorsque ces conditions météorologiques ont lieu dans un certain ordre.
  • L’abondance relative de Culex pipiens/restuans est probablement le paramètre le plus facilement estimable à partir des paramètres météorologiques.
  • Il n’existe cependant pas de proportionnalité directe entre l’abondance ou la densité de vecteurs et le risque de transmission de l’infection à l’humain.

Pertinence d’utilisation à titre d’indicateurs

  • Puisqu’il existe une relation entre le vecteur Culex pipiens/restuans, la transmission du VNO, les niveaux de précipitations et les températures ambiantes, l’utilisation combinée de ces deux paramètres météorologiques pourrait vraisemblablement se traduire en indicateur, avec certaines nuances importantes.
  • Toutefois, il est hasardeux de tirer des conclusions sur la pertinence de leur utilisation en tant qu’indicateurs prédictifs du risque d’infection humain au VNO dans une optique de vigilance puisqu’une multitude d’interactions avec d’autres paramètres dynamiques ne peuvent être ignorées.
  • De plus, l’utilisation individuelle des paramètres météorologiques de la température et des niveaux de précipitation demeure difficile étant donné le nombre élevé de variables et de facteurs confondants.

Perspectives

  • Malgré certaines lacunes, des prédictions significatives peuvent être obtenues en incorporant les valeurs des indicateurs météorologiques dans des modèles validés, tenant compte de la complexité des interactions en jeu, plutôt qu’individuellement. Ce type de démarche requiert une expertise et un investissement substantiels.
  • Puisque le risque de transmission augmente avec le nombre de degrés-jours cumulatifs, leur utilisation peut représenter une approche intéressante et simple à implémenter.
  • Toutefois, comme les conclusions obtenues par l’entremise d’études étrangères peuvent difficilement être extrapolées pour parler de la réalité québécoise, il conviendrait de mener une validation régionale.

Auteur(-trice)s

Type de publication

ISBN (électronique)

978-2-550-83873-9

Notice Santécom

Date de publication