Pourquoi certaines personnes hésitent-elles à se faire vacciner?
Quels sont les facteurs individuels, sociaux, culturels ou structurels qui font en sorte qu’une personne hésite à se faire vacciner? Telle est la principale question à laquelle tentera de répondre la Chaire IRSC en santé publique appliquée sur l’anthropologie des enjeux de la vaccination INSPQ-ULaval, qui vient d’être annoncée officiellement ce matin à l’Université Laval.
La vaccination est une mesure de santé publique qui a démontré de grands bénéfices pour la santé des populations. Toutefois, l’efficacité des programmes de vaccination repose d’abord et avant tout sur leur acceptabilité. « Le concept d’hésitation à la vaccination est désormais couramment utilisé pour référer au fait qu’une partie de la population entretient des craintes importantes par rapport à la vaccination », explique la titulaire de la Chaire, Ève Dubé, professeure au Département d’anthropologie de l’Université Laval et conseillère scientifique spécialisée à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ). « Il est essentiel de bien comprendre ces préoccupations et d’identifier les barrières rencontrées par les personnes qui n’ont pas reçu les vaccins recommandés afin de mettre au point des interventions adaptées aux enjeux des communautés ayant des taux de vaccination sous-optimaux. »
La mission de la Chaire sera de générer des connaissances afin d’élaborer des stratégies qui encouragent la vaccination de façon équitable, durable et efficace. Les projets de recherche qui y seront menés s’articuleront autour de deux axes : 1) Comprendre les expressions, les causes et les conséquences de l’hésitation à la vaccination dans la population ainsi que chez les professionnels et professionnelles de la santé et 2) Mettre au point et évaluer des interventions afin d’améliorer l’accès équitable aux services et diminuer l’hésitation à la vaccination. La Chaire visera aussi à développer des stratégies novatrices de transfert des connaissances afin de mobiliser les personnes qui font face à des barrières systémiques dans l’accès aux services de vaccination.
La Chaire bénéficie d’un financement de 1,1 M$ sur cinq ans qui provient des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC).
« La réticence à la vaccination est un problème grandissant qui a été projeté dans l’actualité par la pandémie de COVID-19. Les IRSC sont donc ravis de soutenir les travaux de la Dre Ève Dubé dans ce domaine de la plus haute importance. Ses recherches orienteront les politiques et les pratiques de santé publique et, en définitive, amélioreront la santé de toute la population canadienne », a déclaré le vice-président à la recherche des IRSC, le Dr Christian Baron.
« La vaccination apporte des bénéfices indiscutables. C'est un outil de prévention sécuritaire et efficace contre plus d’une vingtaine de maladies graves et même mortelles. L’hésitation de citoyens et citoyennes de tous milieux à se faire vacciner pendant la pandémie de COVID-19 a fait l'objet de multiples débats. Les travaux d’Ève Dubé nous permettront de mieux comprendre les motifs de l’hésitation vaccinale et se traduiront en résultats concrets pour soutenir les politiques et programmes de vaccination », a déclaré Pierre-Gerlier Forest, président-directeur général de l’Institut national de santé publique du Québec.
« La professeure Dubé possède une expertise de pointe reconnue internationalement sur la question de l’hésitation à la vaccination et est, sans contredit, la personne tout indiquée pour diriger les travaux de cette chaire. Je suis convaincue qu’elle et son équipe sauront établir un dialogue constructif entre plusieurs acteurs de la société qui se traduira par une meilleure compréhension de cet enjeu complexe et sensible », a conclu la rectrice de l’Université Laval, Sophie D’Amours.