La prévention de la violence : une responsabilité collective

Ce texte est publié dans le cadre de la série 25 ans en rétrospective qui propose un retour sur des dossiers dont les retombées ont été les plus significatives.

La violence est un problème social important en raison de ses conséquences sur les personnes et la société. Des évènements de violence sont régulièrement rapportés par les médias et les données disponibles attestent de l’ampleur de ce problème. Depuis 25 ans, l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) contribue aux efforts de prévention. 

Une expertise étendue

25 ans en rétrospective

La violence peut se manifester dans tous les milieux de vie et de différentes façons. Au fil des ans, à travers l’ensemble de ses productions, l’INSPQ a consolidé une vaste expertise sur les conséquences et la prévention de plusieurs types de violence, dans différents milieux ou contextes : violence conjugale et sexuelle, violence et maltraitance envers les enfants et les personnes ainées, tueries de masse, violence à l’école, en milieu de travail, en contexte sportif, dans les communautés autochtones et sur les réseaux sociaux. Fort de cette expertise, l’INSPQ a participé maintes fois au débat public, allant des changements législatifs en lien avec les armes à feu, en 2010, jusqu’au tout récent mémoire sur la promotion d’environnements sportifs sains et sécuritaires pour lequel il a été invité à se présenter en commission parlementaire. Plusieurs des recommandations de ce mémoire ont d’ailleurs été reprises dans le rapport de la commission. 

Une perspective globale de prévention

En 2018, l’INSPQ publie un document phare, le Rapport québécois sur la violence et la santé. Cet ouvrage collectif de référence rassemble des chercheurs universitaires et des experts du milieu institutionnel. Il fait ressortir les liens entre différents types de violence, à différents stades de la vie et dans différents milieux. Il invite à adopter une vision d’ensemble de la violence et une perspective globale de prévention où il importe, notamment, d’agir sur les déterminants individuels, relationnels, communautaires et sociétaux qui sont communs à plusieurs types de violence. L’ouvrage a servi de base au huitième rapport du directeur national de santé publique intitulé La prévention de la violence au Québec : une responsabilité individuelle et collective. 

Agir sur les normes sociales 

Depuis le milieu des années 2000, l’INSPQ s’intéresse plus particulièrement au changement des normes sociales comme stratégie de prévention primaire de la violence. Les normes sociales sont façonnées par différents éléments, dont la couverture médiatique. La façon dont la violence est traitée dans l’espace public peut en effet influencer les valeurs, les croyances ou les perceptions de la population. Par exemple, présenter un homicide conjugal comme un drame passionnel peut donner à penser qu’il s’agit d’une perte de contrôle ou d’un événement unique dans l’histoire d’un couple alors qu’il est le résultat d’un phénomène cyclique et complexe de prise de contrôle. Parler d’une « chicane s’étant mal terminée », sans autre élément de contexte, peut conduire à déculpabiliser l’agresseur ou insinuer que la victime est responsable de son sort. 

Pour soutenir une couverture médiatique juste et non stigmatisante de la violence, l’INSPQ a élaboré au fil du temps du contenu web abordant différents types de violence: les trousses média sur la violence conjugale (2006), les agressions sexuelles (2012) et l’intimidation (2019) et les pages sur les tueries de masse (2019). Ces contenus visent à améliorer la compréhension du problème, informer de son ampleur et des stratégies de prévention et présenter les éléments à considérer pour une couverture médiatique objective. Combinées, ces pages représentent des centaines de milliers de vues uniques annuellement; ce qui les place parmi les pages web les plus consultées de l’Institut.

Sujet(s)
23 avril 2024