Risques toxicologiques liés au henné et à ses produits associés dans les teintures à usage corporel

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Auteur(s)
Jean-Louis Benedetti
Institut national de santé publique du Québec

Le henné est utilisé depuis très longtemps dans les pays du Moyen-Orient et du Maghreb, lors de mariages ou autres cérémonies familiales, par des dessins sur les mains et sur les pieds notamment. L’utilisation des dessins peut être plus généralisée, comme en Inde, utilisant des motifs (floraux, géométriques, etc.) colorés sur le corps entier; cette façon de faire est appelée « mehndi », traduction hindoue du mot henné.

Cependant, surtout depuis les dernières années, il s’agit d’une mode qui s’est répandue chez les vacanciers, que ce soit dans les pays occidentaux, notamment européens, lors de manifestations festives ou lors de voyages dans les pays où cette pratique est traditionnelle, et qui est réalisée par des artistes de la rue dont tout l’art est d’enluminer le corps. Cet engouement vient du fait que ces tatouages sont indolores, car ne nécessitant pas d’effractions par aiguilles pour l’application, et ne durent que l’espace de deux semaines environ. À la limite, donc, le terme de tatouage est incorrect, car le tatouage implique une pénétration de colorant dans le derme et l’appellation application cosmétique cutanée serait plus appropriée. 

La substance la plus utilisée pour créer ces dessins cutanés ou colorer les cheveux est, traditionnellement et essentiellement, le henné. Cependant, comme le temps de séchage peut être relativement long et que la couleur noire peut rendre le tatouage plus visible, on a souvent recours à l’ajout d’une autre substance : la paraphénylènediamine (PPD). Cette substance chimique de synthèse, mélangée au henné, permet de raccourcir le temps de séchage et d’obtenir une coloration plus intense, mais est aussi responsable des principaux problèmes cutanés liés aux tatouages temporaires. C’est ce qu’on appelle couramment, mais de façon inappropriée, le « henné noir ».  

LE HENNÉ 

GÉNÉRALITÉS 

Dénomination

Le henné est obtenu sous forme d’extrait de plante (feuilles, poudre) à partir d’arbrisseaux natifs d’Afrique du Nord, d’Asie ou du Moyen-Orient. 

Il s’agit d’une plante du genre Lawsonia (famille des Lythracées) : Lawsonia inermis.

C’est d’ailleurs la dénomination INCI (International Nomenclature of Cosmetic Ingredients). Mais on trouve parfois citée l’appellation Lawsonia alba, anté- rieure et synonyme, qui s’applique à la variété la plus fréquemment rencontrée, possédant des fleurs d’une couleur blanche. Une autre variété (Lawsonia miniata) possèderait des fleurs d’une couleur jaune soufre, plus ou moins bigarrée selon les races. On trouve parfois aussi, dans la littérature, la dénomination de Lawsonia spinosa, mais il s’agit de la même espèce, inerme dans le jeune âge et seulement épineuse sur les arbres âgés. (1) 

Le « Henné rouge » est le seul véritable et naturel henné.  

Selon la région où il est cultivé, le henné peut cependant donner différentes teintes, mais toujours dans la gamme jaunerouge-brun. 

On trouve dans le commerce différentes couleurs de henné, mais elles sont gé- néralement le fait de substances ajoutées, soit naturelles, soit chimiques.  

La lawsone et autres constituants 

Une des principales substances chimiques du henné, la lawsone (1 à 2 %), est responsable de la couleur rougebrun ou auburn obtenue. La lawsone est une naphtoquinone (2-hydroxy-1,4- naphtoquinone) et est le principal composant (bio) actif qui a pu entraîner des effets toxiques, reliés à son potentiel oxydant ou à ses propriétés allergisantes.

Parmi les autres constituants du henné rapportés dans la littérature, on note : huiles essentielles, 1,4-naphtoquinone, tannins et ingrédients tanniques (5- 10 %), flavonoïdes, matières grasses, xanthones, dérivés de la coumarine, résines (2-3 %), acide gallique, acide pyrogallique, lipides, sucres, etc.  

Historique

Les utilisations passées du henné, principalement à titre de cosmétiques et de médicaments, peuvent être trouvées dans les récits des voyageurs ou explorateurs de siècles écoulés (2, 3,4) ou dans des œuvres scientifiques anciennes. 

Plusieurs momies égyptiennes ont été enveloppées dans des vêtements teints au henné ou avaient les ongles colorés par ce produit. Le récit de la découverte du corps de Ramsès II indique qu’il avait les mains et les pieds teints avec du henné. (5)

Les fleurs fraîches, dégageant une odeur suave pour certains, alors que pour d’autres, cette odeur est plutôt forte, voire hircine, étaient utilisées pour parfumer les appartements. (2,6) Fanées, les fleurs étaient utilisées pour parfumer le linge. 

Le henné était utilisé pour teindre :

  • les fourrures, le cuir, la laine, la soie
  • les crinières et les queues des chevaux, des lévriers, les chameaux une fois l’an, tous les moutons après la tonte, etc. 

Mélangé à des noix de galle, le henné servait aux vielles femmes égyptiennes à faire passer leurs cheveux du blanc au noir. (7)

La pâte de henné était utilisée pour traiter les blessures et, mélangée à de l’huile de lin, comme cataplasme pour la guérison des blessures des bêtes de charge.(7) 

Préparations et utilisations cosmétiques

Les feuilles sont cueillies deux à trois fois l’an, avant que la plante ne fleurisse, séchées puis réduites en poudre. Les racines et l’écorce peuvent être aussi à l’origine de la poudre. 

Le henné est utilisé, sous forme de suspension aqueuse (jusqu’à 10 % en volume) ou huileuse, principalement comme colorant capillaire; il s’agit là de sa plus ancienne utilisation dans les contrées où il n’est pas traditionnellement implanté. Même s’il est essentiellement utilisé comme colorant capillaire, le henné est aussi utilisé en mélange dans d’autres préparations capillaires comme les shampoings, les conditionneurs, les solutions de rinçage. 

Pour l’application cutanée, on peut pré- parer un mélange avec les feuilles fraî- ches ou la poudre, en général, diluées dans de l’eau. Environ 100 g de henné seraient nécessaires pour teindre les mains et les pieds d’un adulte. (8) Le henné peut être disponible dans des tubes coniques prêts à l’emploi, pour application cutanée, qu’on utilise comme un pinceau. Il existe aussi en vente des ensembles permettant de réaliser soimême des tatouages temporaires.

Après l’application cutanée, par pinceau, tube ou brosse, la pâte est laissée pendant plusieurs heures pour sécher. Par après, le produit restant sur la peau est enlevé et la peau lavée. La coloration d u r e a l o r s j u s q u ’ à d e u x à trois semaines. Elle est fonction de la capacité de renouvellement de la peau et des conditions cutanées (humidité). 

La lawsone est une substance active utilisée dans les écrans antisolaires cutanés, pour son action contre les rayonnements ultraviolets (UVA), en combinaison avec le 1,3-dihydroacétone, l’association entre les deux produits étant nécessaire à l’obtention de cette action protectrice. 

Utilisations thérapeutiques et médicales

Parmi les utilisations thérapeutiques du henné et de la lawsone, on note leur utilisation dans le traitement de certaines lésions cutanées : dermite irritative, mais particulièrement les mycoses, l’acné et les dermatites séborrhéiques, pour traiter les ongles cassants. Le henné a aussi été proposé comme traitement dans d’autres pathologies (Béribéri, rhumatismes, troubles digestifs, maladies vénériennes, céphalées, fièvre, morsures d’insectes, etc.). (1) 

Il est aussi utilisé comme abortif dans certaines régions d’Afrique.  

Les propriétés astringentes du henné, qui resserre la peau, l’ont fait employer pour diminuer la transpiration, avec succès, semble-t-il, dans ces contrées chaudes. (1, 3, 7,9) Autrefois, l’écorce était un médicament astringent et réputé contre l’ictère.(1) 

Mais si les indications thérapeutiques du henné s’avèrent anciennes, cette plante est depuis un certain nombre d’années sujet d’études scientifiques portant sur divers potentiels thérapeutiques.  

L’activité tuberculostatique du henné a été testée (préparation obtenue à partir de feuilles bouillies dans l’eau) et identifiée comme positive in vitro (sur un milieu de Löwenstein Jensen) et in vivo (sur des cochons d’Inde et des souris). (10)

Il possèderait des propriétés antiinflammatoires, antipyrétiques et analgé- siques, et cela a été démontré chez l’animal (rat), de façon à la fois significative et liée à la dose. (11)

Son potentiel inhibiteur dans la carcinogénèse a été évalué par Dasgupta. (12) Récemment, le henné a pu être proposé pour traiter les brûlures infectées, sur la base de ses propriétés antimicrobiennes. (13) 

Outre ses utilisations cosmétiques et thérapeutiques, ce produit a aussi été utilisé comme aide au diagnostic ou au repérage chirurgical. La pâte de henné pure a ainsi pu être utilisée pour mesurer la pousse des ongles, celle des cheveux ainsi que le temps de régénération naturelle de la peau. (14) 

La pâte de henné a été utilisée comme marqueur pour délimiter l’emplacement d’un greffon, avec l’avantage que la séance préopératoire de marquage peut être effectuée jusqu’à deux semaines avant l’opération, diminuant en consé- quence le temps opératoire de cette dernière. (15) Il est aussi utilisé comme marqueur, en radiothérapie externe. (16) Wurstbauer et al rapportent l’utilisation de henné chez 158 patients traités pour leur tumeur. La durabilité moyenne du henné a été de 23 jours (12-48 jours) et ce produit n’a entraîné aucun effet indé- sirable et est fortement recommandé pour une telle application. 

Autres utilisations

En ébénisterie, il a été utilisé couramment pour donner à certains bois blancs une couleur acajou. (1) 

Il existe actuellement plusieurs recherches pour trouver des substances naturelles, bon marché et écologiquement acceptables pour être utilisées comme substances anticorrosion pour les mé- taux, tels l’aluminium et l’acier. Tant les feuilles de henné que la lawsone ont montré qu’elles possédaient un potentiel intéressant pour cette utilisation. (17)

TOXICITÉ 

De façon générale, le henné est une substance reconnue comme peu ou pas toxique, surtout lors d’application cutanée. Compte tenu de son usage cosmé- tique important, de par le monde et de par les siècles, et du peu de réactions allergiques rapportées dans la littérature, on peut donc estimer que le henné n’est qu’un faible agent sensibilisant. 

Toxicité aiguë par ingestion 

Plusieurs cas d’intoxications par ingestion ont été décrits dans la littérature, que ce soit : 

  • dans un but thérapeutique. Une femme âgée de 45 ans, possédant une histoire de colite ulcérative, contrôlée sous mé- dication, a ingéré environ un litre d’une solution à base de poudre de henné diluée dans l’eau, dans un but thérapeutique, le henné ayant pu être recommandé par la médecine traditionnelle comme traitement des colites. (18) Elle a présenté une sévère diarrhée sanglante, avec douleurs abdominales et fièvre.
  • par ingestion volontaire. Une jeune fille âgée de 15 ans a été découverte décédée chez elle, consécutivement à une ingestion suicidaire d’une quantité inconnue de henné. (19) À l’autopsie, on a pu noter : œdème laryngé, congestion pulmonaire, troubles pathologiques reliés à un cas d’anaphylaxie. 

Un volontaire a pris du henné à doses croissantes et a pu tolérer sans problème 30 g par jour de feuilles de henné broyées. (20)

Toxicité par inhalation et contact cutané en milieu professionnel  

La toxicité par inhalation est le fait d’une exposition professionnelle, principalement décrite dans les salons de coiffure et d’esthétique. Lors de la manipulation professionnelle de la poudre de henné, des réactions d’hypersensibilité de type immédiat (Type I) ont été rapportées.  

Le mécanisme d’allergie, dans le cas du henné pur, est probablement médié par les IgE, et cette hypersensibilité réaginique a d’ailleurs pu être objectivée par le dosage dans le sérum des patients symptomatiques, d’anticorps sériques IgE spécifiques au henné. (21) 

Deux patientes ont présenté des réactions asthmatiformes immédiates, sans réaction asthmatiforme tardive. (22) Une coiffeuse exposée au henné a pré- senté une réaction d’hypersensibilité de type immédiat avec urticaire, rhinite et asthme bronchique, les « prick tests » effectués avec Lawsonia inermis 1 % dans l’eau montrant des réactions positives. (23)

On a pu décrire des rhinites et des asthmes, la sensibilisation survenant lors de la préparation de la solution, par le mélange de la poudre dans l’eau. (24)

Une patiente âgée de 21 ans, a présenté une réaction allergique de type immé- diat au niveau de la peau, des yeux et du nez, après exposition professionnelle aux extraits de henné, avec des réactions fortement positives aux « prick tests » avec extraits de henné et une réaction immédiate (rhinite/conjonctivite) aux tests d’inhalation. (25)

Dans la mesure où la poudre de henné, dans les locaux de travail, est la principale source de sensibilisation, une pratique préventive consisterait à utiliser, dans les salons de coiffure, le henné sous forme de pâte prête à l’usage. (21)

Toxicité par contact cutané 

La plupart des manifestations allergiques manifestées, après l’utilisation cutanée du henné, s’avèrent des réactions d’hypersensibilisation retardées (Type IV).

Plusieurs cas de dermatites de contact allergiques ont été décrits, après utilisation du henné comme :

  • colorant capillaire (26)
  • colorant pour les ongles (27)
  • colorant pour la peau (28,29)
  • médicament pour traiter l’irritation cutanée (30)

Un érythème sévère, avec démangeaisons et sensations de brûlures au niveau du front, des paupières, des oreilles et du cuir chevelu a été décrit par Garcia Ortiz. (26) 

Après application du henné sur la main, une éruption aiguë vésiculo-bulleuse a été observée, avec des réactions fortement positives aux « patch tests » pour le henné commercial et pour les feuilles de henné sous forme de pâte. (28) 

Un cas d’eczéma palpébral a été décrit après l’utilisation de henné (31) , la réaction allergique étant objectivée par des réactions positives (++) au henné à 10 % et à lawsone à 5 %, cette manifestation cessant après usage du henné. 

Dans de rares cas, on a pu observer une dermatite de contact ectopique (27) avec, peu après l’utilisation du henné pour colorer les ongles, l’apparition de papules et de papulovésicules récurrentes, prurigineuses, érythémateuses sur les paupières, les joues, et le front, sans affecter les ongles et les régions périunguéales.

Cependant, il a été rapporté aussi, dans la littérature, quelques rares cas d’hypersensibilité de type immédiat, lors de l’application cutanée de la pâte de henné, que ce soit en milieu professionnel (24) ou en milieu domestique. (32) 

Une pigmentation anormale des ongles a pu être aussi observée. (33)

Atteintes systémiques 

Atteintes hématologiques

Plusieurs cas d’hémolyse aiguë sévères ont été décrits, par utilisation cutanée de henné, chez des personnes déficientes en glucose-6-phosphate déshydrogé- nase (G6PD), pathologie touchant entre 200 et 400 millions de personnes dans le monde, entraînant un tableau associant : hémolyse, anémie, réticulocytose et hyperbilirubinémie indirecte. Les épisodes hémolytiques surviennent habituellement après contact avec des substances oxydantes (infections, médicaments, nutriments, agents chimiques). Le henné est aussi responsable de ces atteintes hématologiques, chez des personnes atteintes de déficit enzymatique, par l’intermédiaire de la lawsone, qui possède le même mécanisme d’oxydation que la 1,4-naphtoquinone, métabolite du naphtalène, un puissant oxydant des hématies déficientes en G6PD. 

La plupart des cas décrits dans la littérature touchent préférentiellement les enfants et sont le fait de l’application de henné : 

  1. dans un but thérapeutique : Un garçon de 11 ans, ayant une histoire de lésions de psoriasis sur le corps entier, a reçu, après échec de médications répétées, une application de henné sur tout le corps et a développé une hémolyse aiguë. (34) Deux enfants (7 et 11 ans) de la même famille, traités sans succès pour des problèmes cutanés (ichtyose) ont reçu une application sur toutes les lésions, d’une solution de henné et ont présenté un tableau d’hé- molyse aiguë, amenant le décès d’ un des enfants. (35)
  2. dans un but coutumier : Plusieurs cas d’intoxications sévères écrits au Koweït, sont liés à la pratique bédouine consistant à appliquer sur le corps des premiers nouveaux-nés mâ- les, pour célébrer leur arrivée, un mé- lange fait de feuilles de henné, d’eau et de sel, ce mélange étant supposé agir aussi comme antiseptique. (36) Raupp (37) apporte sur une période d’un an, quatre cas dont un décès, chez des enfants déficients en G6PD, ayant eu soit sur le corps entier, soit sur les mains et/ou les pieds, une solution de henné. 

Le potentiel d’oxydation in vitro de la lawsone a été évalué par Zinkham et Oski. (38) Pour ces auteurs, dans les régions du monde où existe une haute incidence de déficience en G6PD et d’hyperbilirubinémie inexpliquée, l’hé- molyse oxydative secondaire à l’application cutanée de henné peut en être la cause première. Cependant, même en Amérique du Nord, cette problématique peut aussi se rencontrer. (39)

Atteintes rénales

Outre l’atteinte par hémolyse, la toxicité peut progresser vers une défaillance aiguë rénale et une nécrose rénale peut survenir quelques heures seulement après l’application topique du henné. (30) Le décès mentionné précédemment (37) est survenu deux jours après l’admission, par insuffisance rénale aiguë. Dans un autre cas, survenu chez un enfant de 27 mois, le décès est aussi survenu, peu après son admission à l’hôpital, dans un tableau d’insuffisance rénale aiguë. (40) 

Des atteintes rénales, avec augmentation du volume rénal, taux plasmatiques élevés d’urée et de créatinine ont été démontrées expérimentalement, chez l’animal, par administration de lawsone. (41) Dans cette même étude, a été mis en évidence le fait que l’action hémolytique de la lawsone était liée à la dose. Cette augmentation du volume rénal a été aussi observée chez l’humain. (8) 

Atteintes sur la reproduction

Malgré son utilisation comme abortif, en Afrique, la littérature scientifique n’a pu mettre en évidence le potentiel d’atteinte reproductive du henné. 

LES SUBSTANCES ASSOCIÉES AU HENNÉ  

Plus le temps de contact du henné naturel ou rouge avec la peau augmente, plus la couleur obtenue sur la peau est foncée, et il arrive que le henné soit mélangé avec d’autres produits pour modifier la couleur, pour l’intensifier ou pour obtenir un séchage plus rapide du dessin.

Pour foncer ou noircir le dessin au henné, ou obtenir diverses nuances, diffé- rentes substances, citées dans la littérature, sont utilisées :

  • pierre noire naturelle, écorce de noix,
  • café (poudre de café instantané), thé,
  • jus de citron, jus de betterave, vinaigre,
  • huiles parfumées, huile d’eucalyptus, huile de citron, huile de clou de girofle.

Lors de l’utilisation de ces substances, ajoutées au henné, il n’y a, en général, pas véritablement de toxicité surajoutée. L’appellation de henné noir a traditionnellement été attribuée à une autre plante. 

Le henné noir d’origine naturelle ou indigo provient d’une plante distincte de Lawsonia inermis sur le plan botanique et appelée Indigofera argentea. Cette plante peut être mélangée avec le henné pour en modifier la couleur et sa toxicité a surtout été rapportée lors de son utilisation professionnelle. Ainsi, un cas d’asthme professionnel au henné noir (Indigofera argentea) a été décrit chez une femme âgée de 35 ans, travaillant dans une herboristerie. (42) À la consultation, les symptômes (rhinorrée, éternuement, obstruction nasale, prurit, hyposmie, dysphonie, conjonctivite et toux sèche), durant depuis un an, étaient diminués lors de son absence du travail et augmentés lors de la manipulation de la poudre de henné noir. Les tests allergiques ont montré : IgE (total) élevées; IgE spécifiques pour le henné : lRAST positif pour le henné noir (+++) et négatif pour le henné rouge. 

Les autres appellations du henné (henné brun, henné noir) sont des appellations qui s’appliquent à du henné mélangé à d’autres substances, métalliques ou organiques synthétiques. Ainsi le nom de henné brun ou henné noir a pu, par le passé, être appliqué à des teintures pour cheveux pouvant contenir des sels de métaux : cuivre, mercure, plomb, bismuth, etc. mélangés en géné- ral à de l’acide pyrogallique, (43) ces composés métalliques pouvant exercer une toxicité importante. 

Dans certains pays du Maghreb, notamment le Maroc, on utilise une teinture végétale, obtenue à partir d’un arbre, le Tamaris Orientalis ou Takaout Beldia pour colorer les cheveux en noir foncé. Cette substance est aussi mélangée avec le henné, afin d’obtenir une préparation cosmétique plus foncée. Devant sa popularité et pour répondre à la demande, on recourt à un succédané chimique, la PPD, qui est connue sous le nom de « Takaout Roumia » et est vendue sous forme de roche chez les herboristes. (44) Ce produit étant facilement disponible, en vente libre, de faible coût et de haute toxicité, il est devenu, au Maroc, la substance privilégiée pour les tentatives d’autolyse et de nombreux cas d’intoxications et de décès ont été rapportés. (45)

Actuellement l’appellation de henné noir est surtout attribuée aux préparations servant à pratiquer des tatouages temporaires de couleur foncée ou noire. Les préparations utilisées pour obtenir cet effet sont essentiellement composées d’un mélange de henné et de PPD. Ce mélange permet d’obtenir une couleur plus foncée ou noire et de limiter le temps d’application ou de fixation, qui peut être réduit à une demi-heure au lieu de plusieurs heures. Il est à l’origine des principaux accidents reliés aux tatouages temporaires, lesquels peuvent être très sévères et même conduire au décès. On parle alors de tatouages temporaires au henné noir. 

La PPD est une diamine aromatique utilisée comme intermédiaire dans les colorations permanentes de cheveux, comme colorant de l’industrie textile, de la fourrure, mais aussi de l’industrie photographique, du caoutchouc, etc.  

La PPD constitue un des principaux allergènes contenus dans les colorations capillaires et son potentiel allergène est bien établi. On estime qu’environ 4 % des sujets apparemment normaux sont sensibles à la paraphénylè- nediamine et que 1 % le sont de façon aiguë. Elle a été interdite un temps dans certains pays, du fait des accidents hé- matologiques (méthémoglobinémies) dont elle pouvait être responsable et est de nouveau disponible, mais à des concentrations plus faibles.  

Sa toxicité a été décrite tant en milieu professionnel qu’en milieu domestique.  

Les personnes travaillant dans l’industrie de la coiffure peuvent développer une dermatite sur les mains, qui peut parfois s’étendre aux bras ou à la poitrine, les tests cutanés révélant une hypersensibilité à la PPD. Même si l’asthme professionnel, dans les métiers de la coiffure, est essentiellement dû aux persulfates alcalins, la PPD peut se retrouver à l’origine d’une telle pathologie.

La PPD peut entraîner un tableau d’œdème angioneurotique, de détresse respiratoire, de collapsus, de rhabdomyolyse et d’insuffisance rénale. (46) 

Dans les cas d’allergies sévères à la PPD, des réactions d’anaphylaxie ont été décrites. (47)

LES MANIFESTATIONS CLINIQUES LIÉES À LA PRATIQUE DES TATOUAGES TEMPORAIRES « NOIRS » CONTENANT DE LA PPD 

Les manifestations allergiques à la PPD peuvent se manifester lors de l’utilisation répétée des tatouages temporaires (48) ou être la conséquence d’une sensibilisation antérieure aux teintures capillaires (49) ou textiles. (50) 

Elles se rencontrent chez les adultes, mais touchent aussi très souvent les enfants. (48, 51-57) 

PRINCIPALES MANIFESTATIONS CLINIQUES 

En général, les réactions sont localisées à l’aire d’application du tatouage et se présentent sous la forme de lésions érythémateuses (55), oedémateuses (58) , vésiculaires et exsudatives (59), qui peuvent être très douloureuses (60), généralement accompagnées d’un prurit pouvant être sévère. (57, 61) Plusieurs cas d’œdème palpébral ont été rapportés. (62)

Cependant, dans de rares cas, l’atteinte cutanée peut déborder le cadre du tatouage. Ainsi, à la suite de l’apparition de lésions eczémateuses sur les tatouages (bras droit), l’évolution a pu se faire vers une extension secondaire à distance (cuisses, coudes, épaules). (63) Dans une autre observation, en dehors de la réaction eczémateuse au niveau du tatouage (épaule), des lésions érythémateuses confluentes et multiformes ont pu être notées ailleurs (bras droit), ainsi qu’un rash disséminé, érythémateux et papulaire sur le tronc. (55) 

Parfois même, une réaction généralisée a pu être rapportée. (64)

Au Soudan, il est courant de mélanger la « poudre noire » (PPD) au henné, principalement pour accélérer le processus de fixation de la teinture sur la peau. Plus de 20 cas d’intoxication ont pu être décrits à Khartoum, en l’espace de deux ans. (65) Quelques heures après l’application du mélange, les symptômes initiaux sont ceux d’un œdème angioneurotique avec œdème massif de la face, des lèvres, de la glotte, du pharynx, du cou et des bronches. La symptomatologie évolue alors au deuxième jour vers l’anémie et l’insuffisance rénale aiguë. Bien que la dialyse ait pu aider quelques patients, plusieurs cas de décès (nécrose rénale tubulaire) ont été notés au troisième jour. 

COMPLICATIONS ET SÉQUELLES

Même si les lésions cutanées régressent en général, après application de stéroïdes topiques et d’antihistaminiques, on a pu observer diverses complications, survenant principalement au point de contact avec la préparation appliquée. 

Les lésions observées peuvent prendre la forme d’une scarification chéloïde du tatouage. (66)

Une hyperpigmentation postinflammatoire peut survenir au niveau du tatouage de départ (61,67) et peut durer plusieurs mois. (68, 69) 

Une hypopigmentation est assez fré- quente et survient sur le trajet original du tatouage temporaire au henné, où s’est développée la réaction allergique au PPD. (70) 

Cette hypopigmentation s’estompe en général avec le temps (54), mais peut durer plusieurs mois. (53, 55) 

La réaction cutanée peut prendre un aspect lichénoïde. (56, 71) 

On peut observer aussi une légère infiltration de la peau, deux à quatre semaines après le traitement. (72) 

Sensibilisation et risques ultérieurs 

La sensibilisation à la PPD, obtenue lors de la pratique des tatouages temporaires au henné, est permanente et peut entraîner des réactions ultérieures géné- ralisées et très sévères. 

Le risque particulier et majoré de sensibilisation par suite de l’application cutanée de PPD, dans les tatouages temporaires, vient de plusieurs éléments (52) :

  • la concentration de PPD dans ces préparations artisanales n’étant soumise à aucun contrôle, elle peut se retrouver à niveaux élevés.
  • l’absence d’agent oxydant, tel le peroxyde d’hydrogène, dans le mélange, entraîne un contact prolongé avec la substance, contrairement à la pratique des teintures capillaires où l’addition d’eau oxygénée permet une oxydation plus rapide de la PPD, diminuant ainsi son temps de contact et donc son pouvoir allergisant. (63) 

Le principal risque est de devenir sensibilisé aux teintures capillaires contenant du PPD (67,73) ou de porter des vêtements dont les couleurs, généralement sombres, peuvent contenir ce produit. (74)

La sensibilisation à la PPD survient fré- quemment dans la population générale de nos jours, et possiblement de plus en plus fréquemment, à cause de la pratique répandue des teintures capillaires et des tatouages temporaires au « henné noir ». 

Dans une étude récente visant à déterminer, dans une population d’enfants, les taux de prévalence de dermatite de contact allergique (75), la fréquence d’allergie à la PPD a montré une augmentation de 6,3 % par comparaison avec la plupart des études antérieures. 

Une autre conséquence majeure des suites d’une réaction allergique à un tatouage temporaire, liée à la présence de la PPD, réside aussi dans la possibilité ultérieure d’une polysensibilisation (caoutchouc, colorants vestimentaires), pouvant contraindre certaines personnes à ne pas accéder à un métier choisi ou à en changer (professions de la coiffure notamment).  

Une fois sensibilisée à la PPD, la personne devient allergique à presque tous les colorants capillaires utilisés dans les teintures et à toutes les substances chimiques semblables. 

En effet, la PPD peut avoir des réactions croisées avec des composés chimiques qui ont un groupe aminé en position para sur l’anneau de benzène : p-toluènediamine, p-aminobenzène, acide paraaminobenzoïque, 3- et 4-aminophénol, sulfonylurées, teintures azoïques, agent chimiques utilisés en photographie ou photocopie, filtres antisolaires, médicaments comme sulfamidés, dapsone, benzocaïne, anesthésiques locaux, antiseptiques, etc. 

On peut observer aussi une sensibilisation simultanée entre PPD et Disperse Yellow (DY) 3 et entre PPD et Disperse Orange 3 (76), utilisés comme teintures textiles.

Un cas de sensibilisation croisée avec le colorant Disperse Blue (DB) 124 a ré- cemment été rapporté. (57) 

La pratique des « patch-tests », effectués avec diverses séries standards, de la poudre de henné, de la lawsone ou avec la préparation capillaire utilisée comme teinture, a pu mettre en évidence des réactions positives au henné et parfois à d’autres substances, comme des métaux : nickel. (26)

Dans plusieurs observations, on a pu mettre en évidence des réactions positives à la fois à la PPD et au henné. (54, 77) On peut penser que la PPD sensibilise par la formation d’une quinone, suggé- rant une explication possible pour une réaction croisée avec le henné. (61) 

En cas d’apparition d’une dermatite de contact allergique, il est donc recommandé d’effectuer des « patch-tests » pour vérifier la positivité à l’agent sensibilisant et en particulier à la PPD. 

La concentration de PPD dans les « patch-tests » a été réduite à 1 % afin d’éviter de provoquer une sensibilisation en pratiquant ces tests, ce qui ne semble pas garanti pour certains. (78) 

Analyses chimiques des préparations utilisées comme teintures cosmétiques

Les principales études qui ont essayé de déterminer la composition de ces préparations l’ont fait en fonction des résultats des tests d’allergie. 

Face à un cas de dermatite de contact allergique au henné et à des réactions positives au nickel, au cobalt et à la PPD chez ce patient, les auteurs ont été amenés à évaluer la présence de PPD et de métaux lourds dans 15 préparations de henné, employées pour tatouage. (79) La PPD a été retrouvée dans 3 des 15 préparations, à des concentrations de 0,25 %, 1,76 % et 2,35 %. Le nickel a été détecté dans 11 des 15 préparations (< 2,5 ppm - 3,96 ppm) et le cobalt dans 4 échantillons (2,96 ppm – 3,54 ppm). Aucun échantillon analysé ne contenait du chrome, du plomb ou du mercure, au-delà de la limite de détection de ces métaux. 

D’autres études ont montré la présence de PPD, à des concentrations de 0,43 %, 15,7 % à presque 50 %. (49, 60) 

Considérant la grande popularité et disponibilité des préparations pour tatouages temporaires, plusieurs auteurs ont commencé à évaluer la présence d’additifs et de contaminants dans ces diverses préparations. 

Une étude récente a évalué, pour la première fois, le niveau de contamination en rapport aux organochlorés, dans des poudres de henné, car ces pesticides peuvent être encore utilisés dans plusieurs pays où la plante est cultivée. (80) L’analyse de quatre poudres, disponibles sur le marché, en Slovénie, a montré des concentrations généralement faibles pour trois poudres sur quatre : lindane (7–13 µg/kg; p,p’-DDT (22µg/kg, 157 µg/kg); p-p’-DDE (10– 15 µg/kg). 

L’analyse de trois échantillons de « Takaout Roumia », obtenus chez trois herboristes différents, a montré des concentrations d’environ 91 %, 85 % et 10 % de PPD. (44) Cette différence dans la teneur en PPD de ces échantillons pourrait, selon les auteurs, expliquer la survenue ou non, dans le tableau clinique, d’une toxicité myocardique.

RÈGLEMENTATION ET MESURES DE PRÉVENTION 

Lors de vacances dans les pays étrangers, même dans les pays où ces pratiques de tatouages temporaires sont traditionnelles, il n’y a aucune garantie qu’une législation relative aux cosmétiques soit en place ou appliquée. 

L’utilisation de la PPD et celle d’autres diaminobenzènes est légale dans les pays de la Communauté Européenne, pour utilisation dans les teintures capillaires, en autant que la concentration ne dépasse pas 6 %. Mais, dans ces pays, leur usage est interdit comme colorant à paupières, à sourcils ou pour application cutanée.

Aux États-Unis, la Food and Drug Administration (81) émet périodiquement des directives sur les tatouages temporaires et indique que le henné est seulement approuvé comme teinture capillaire et non pour usage cutané.  

Santé Canada a déjà émis des mises en garde à l’effet de n’utiliser ni encre ni pâte au henné noir contenant de la PPD pour un tatouage temporaire. (82) Au Canada la vente de cosmétiques contenant de la PPD qu’on applique directement sur la peau est interdite. 

Il est à noter qu’il est extrêmement facile de se procurer des préparations à base de henné ou autres préparations cosmé- tiques, via Internet, et que la qualité des produits que l’on peut se procurer est loin d’être assurée. 

Quelques conseils et mesures de pré- vention simples sont donc à rappeler :

  • Les personnes ayant une déficience connue en G6PD ou une sensibilisation connue à la PPD ne doivent jamais être en contact avec des préparations de henné
  • Il est préférable de ne pas se faire appliquer des tatouages de couleur foncée ou à plus forte raison de couleur noire; la pâte de henné est géné- ralement de couleur verte
  • Dans le cas où vous faites faire un tatouage temporaire, renseignezvous sur la composition de la teinture utilisée afin qu’elle ne contienne pas de PPD ou d’autres substances non naturelles et, si possible, faites-vous remettre un échantillon de la substance utilisée
  • Les mêmes précautions sur la composition sont valables pour un achat sur Internet 
  • Demander le temps nécessaire à l’application du produit; 6 à 12 heures sont nécessaires s’il s’agit de henné naturel; ne pas accepter de recevoir un tatouage, si le temps d’application est trop court
  • Éviter de recevoir un tatouage si sa durée doit être supérieure à une ou deux semaines
  • Devant toute réaction cutanée ou autre, secondaire à l’application d’un tatouage temporaire, consulter un professionnel de la santé
  • Santé Canada (82) recommande de communiquer avec le Bureau de la sécurité des produits le plus près de chez vous si croyez qu’un commerçant local utilise de la PPD

CONCLUSIONS

L’utilisation topique du henné (pur ou naturel) est généralement bien tolérée, chez les personnes non exposées professionnellement. Mais bien que son faible potentiel allergène le fasse recommander comme substitut aux patients allergiques aux teintures synthétiques, de rares réactions allergiques au henné ont pu être rencontrées chez certains patients. 

Il en va autrement des substances chimiques qui lui sont ajoutées, et notamment la paraphénylènediamine, qui fait que ces tatouages labiles au « henné noir » entraînent des problèmes toxicologiques parfois sévères.  

Considérant que la sensibilisation à la PPD dure le reste de la vie et est handicapante, il est donc fortement déconseillé de faire faire des tatouages temporaires de couleur foncée ou noire.  

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Numéro complet (BIT)

Bulletin d'information toxicologique, Volume 22, Numéro 1, juin 2006