Réseau sentinelle de surveillance de l’infection gonococcique, de l’antibiorésistance et des échecs de traitement au Québec : Résultats du 1er septembre 2015 au 31 décembre 2017

L’augmentation constante de la résistance de la gonorrhée aux antibiotiques ajoute une pression sur le système de santé, depuis la prévention jusqu’au traitement, en passant par le dépistage. En 2014, à la suite d’une diminution du recours à la culture, ce qui a eu comme conséquence de limiter le suivi de la résistance, une réflexion a eu lieu à propos de la mise en place d’un Réseau sentinelle. Une meilleure connaissance des caractéristiques épidémiologiques des cas infectés par des souches sensibles ou résistantes permettrait l’amélioration de la prise en charge à plusieurs niveaux. Les données recueillies lors des deux premières années complètes de fonctionnement du Réseau de surveillance de l’infection gonococcique, de l’antibiorésistance et des échecs de traitement au Québec (2015 à 2017) permettent de dégager les messages suivants :

  • Au moins un prélèvement pour culture a été effectué pour 68 % des épisodes.
  • La résistance à l’azithromycine touche particulièrement, mais pas exclusivement, des personnes rapportant des antécédents d’ITSS et les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HARSAH).
  • Au moins 80 % des traitements prescrits en première intention par les cliniciens et les cliniciennes étaient conformes aux recommandations en vigueur.
  • Plus de la moitié des épisodes (56 %) ont bénéficié d’un test de contrôle respectant les délais minimaux suite au traitement.
  • Une majorité des épisodes avec un test de contrôle positif ont été considérés comme des réinfections probables plutôt que comme des échecs de traitements, en raison de réexpositions documentées.
  • Cinq échecs de traitement ont été documentés dans le Réseau sentinelle. Les causes possibles sont la monothérapie d’azithromycine pour un cas et l’infection pharyngée pour 4 cas, dont un également avec une résistance à l’azithromycine et un traitement d’azithromycine et ceftriaxone.

Les résultats du Réseau sentinelle contribueront à l’ajustement des recommandations faites au niveau national, que ce soit au niveau du ministère de la Santé et des Services sociaux ou de l’Institut national d’excellence en Santé et Services sociaux (INESSS), qui produisent respectivement le Guide québécois de dépistage des infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) et des guides d’usage optimal (GUO) ou guides de traitements pharmacologiques des ITSS.