Mesures d’adaptation pour une saine qualité de l’air intérieur dans un contexte de changements climatiques : revue de la littérature

Cette revue de la littérature rapporte les différentes mesures d’adaptation aux changements climatiques, dans un contexte québécois, pouvant être mises à profit par les propriétaires, gestionnaires et occupants de bâtiments d’habitation pour y assurer et y maintenir une bonne qualité de l’air intérieur.

  • Les changements climatiques sont susceptibles de moduler la fréquence, l’étendue et l’intensité de certains processus et phénomènes de nature environnementale et, plus particulièrement, des événements climatiques extrêmes. Les problèmes de qualité de l’air intérieur des bâtiments d’habitation engendrés de façon directe ou indirecte par de tels processus sont susceptibles de se manifester différemment selon divers facteurs : les caractéristiques de l’environnement extérieur, par exemple les conditions climatiques, les caractéristiques des bâtiments, telles que l’étanchéité de l’enveloppe, et, finalement, les comportements des occupants. Les conséquences exactes des changements climatiques sur la qualité de l’air intérieur sont toutefois difficiles à prévoir compte tenu des divers facteurs qui modulent cette relation.
  • Les changements climatiques pourraient affecter l’intégrité des bâtiments d’habitation et moduler les concentrations de certains contaminants de sources extérieure et intérieure. Les modifications des caractéristiques physiques de l’air, dont la température et l’humidité relative, pourraient avoir une influence sur l’émissivité de certains produits et matériaux et sur le confort, voire sur la santé des occupants.
  • Les solutions répertoriées pour répondre de façon cohérente aux enjeux des changements climatiques sur les bâtiments d’habitation s’articulent sur la base de trois avenues générales de gestion de la qualité de l’air intérieur : le contrôle à la source, la ventilation et le traitement ou la purification de l’air intérieur.
  • Parmi l’ensemble des mesures répertoriées par cette revue de la littérature, la réduction à la source (p. ex. utilisation de matériaux moins émissifs), l’isolation et l’étanchéisation des bâtiments, combinées à une ventilation adéquate, devraient être considérées comme les mesures les plus pérennes et écoénergétiques, mais également les moins contraignantes sur le plan comportemental.
  • La ventilation naturelle volontaire constitue une avenue de maintien de la qualité de l’air intérieur accessible et, de surcroît, généralement plus efficace lorsque pratiquée la nuit.
  • La mise en place ou l’optimisation de dispositifs de ventilation mécanique dans les bâtiments constitue une mesure d’adaptation à privilégier, bien que plus onéreuse que la ventilation naturelle. Par ailleurs, l’utilisation et l’entretien adéquats de ces systèmes de ventilation mécanique s’avèrent essentiels afin d’assurer leur efficacité.
  • L’utilisation de dispositifs de traitement ou de purification de l’air intérieur peut également s’avérer une option de gestion complémentaire théoriquement efficace. En revanche, le pouvoir épurateur de tels dispositifs est généralement restreint à une classe spécifique de contaminants, et leur efficacité demeure conditionnelle à une utilisation judicieuse et à un entretien rigoureux.
  • Outre la population générale, certains groupes plus vulnérables risquent de subir davantage les conséquences des changements climatiques sur la qualité de l’air intérieur de leur demeure, ce pour quoi une attention particulière devra leur être accordée dans la mise en place de mesures d’adaptation applicables aux bâtiments d’habitation.
  • En somme, cette revue de la littérature démontre que c’est un ensemble de mesures d’adaptation intégrées, applicables tant au bâtiment et à ses composants qu’aux comportements des occupants, qui permettra d’atténuer les conséquences des changements climatiques sur la qualité de l’air intérieur.
  • L’éducation et la sensibilisation de la population et des acteurs du milieu de l’habitation au regard des différents enjeux associés au maintien de la qualité de l’air intérieur dans un contexte de changements climatiques constituent ainsi des orientations prioritaires pour l’adaptation. Il s’avère également pertinent de poursuivre les recherches sur ce thème afin de consolider les efforts d’adaptation entrepris par le Québec au cours des dernières années.

 

Auteur(-trice)s
Patrick Poulin
Ph. D., conseiller scientifique spécialisé, Direction de la santé environnementale et de la toxicologie, Institut national de santé publique du Québec
Marie-Eve Levasseur
M. Sc., conseillère scientifique, Institut national de santé publique du Québec
Vicky Huppé
M. Sc., conseillère scientifique, Institut national de santé publique du Québec
Type de publication
ISBN (électronique)
-2-550-77147-0
ISSN (électronique)
2072-1439.2014.12.21
Notice Santécom
Date de publication