Croyances, intentions et obstacles chez les aînés québécois pour améliorer leur santé

Comprendre les facteurs qui permettent de vieillir en santé revêt une grande importance dans le contexte des sociétés vieillissantes telles que la nôtre. Les mesures préventives axées sur les habitudes de vie constituent des stratégies de choix pour éviter, retarder ou réduire les maladies chroniques. Or, des obstacles ou des résistances peuvent survenir lorsqu’on tente de modifier des habitudes ancrées depuis longtemps.

Cette étude décrit les croyances, les intentions de même que les obstacles vécus par les aînés québécois pour améliorer leurs habitudes de vie. Elle se base sur les données de l’enquête Vieillissement en santé conduite par Statistique Canada en 2008-2009.  

Ces connaissances pourront guider les actions de promotion de la santé et de prévention des maladies chroniques auprès des aînés du Québec.

S’impliquer pour améliorer sa santé : près de 4 aînés sur 10 y croient

Quatre Québécois sur dix âgés de 65 ans et plus croient que quelque chose doit être fait pour améliorer leur santé. La proportion diminue à 30 % chez les aînés de 75 ans et plus. Parmi ceux qui croient qu’il y a quelque chose à faire, l’activité physique est le comportement le plus souvent déclaré et elle est suivie par la perte de poids.

L’intention d’améliorer ses habitudes de vie est toujours présente chez les aînés

Il est intéressant de constater que près du tiers des aînés québécois ont l’intention de modifier positivement leurs comportements pour améliorer leur santé même si la proportion tend à diminuer avec l’âge. Parmi les intentions déclarées, celle de faire davantage d’activité physique revient une fois de plus en première place.

Un peu plus du tiers des aînés était déjà passé de l’intention à l’action

Un peu plus du tiers des aînés québécois avaient fait des modifications pour améliorer leur santé au cours de l’année précédant l’enquête. Cette proportion est similaire chez les hommes et les femmes mais diminue significativement chez les Québécois de 75 ans et plus. L’activité physique est le comportement qui a été le plus souvent modifié, suivie par les habitudes alimentaires.

Des résultats variables selon la situation socioéconomique des aînés

Une plus grande proportion d’aînés vivant dans des  ménages plus scolarisés, avec un conjoint ou dans la  région métropolitaine avait modifié favorablement leurs habitudes de vie dans l’année précédant l’enquête.

Par ailleurs, les aînés vivant dans un ménage peu scolarisé ou à plus faible revenu sont moins nombreux à avoir l’intention d’améliorer leur santé, tout comme ceux vivant dans une petite ville ou en milieu rural.

Croyances et intentions : liens avec le cumul de facteurs favorables à la santé

Les aînés québécois cumulant 3 facteurs favorables à la santé ou moins sont plus nombreux à penser qu’il y a quelque chose à faire pour améliorer leur santé et à avoir l’intention d’adopter de saines habitudes de vie que ceux qui cumulent plus de facteurs favorables.

Croyances et comportements modifiés : liens avec le cumul de problèmes de santé chroniques

Les aînés ayant 3 problèmes de santé chroniques ou plus sont proportionnellement plus nombreux à penser qu’il y a quelque chose à faire pour améliorer leur santé et aussi à avoir modifié leurs comportements au cours de l’année précédente, comparativement à ceux qui qui n’ont pas de tels problèmes de santé.

Obstacles pour améliorer sa santé

Près de deux aînés sur trois ont rapporté rencontrer des obstacles pour améliorer leur santé. Le manque de volonté est le principal obstacle mentionné, suivi par l’incapacité fonctionnelle ou les problèmes de santé. Certains ont aussi rapporté que les conditions météorologiques n’étaient pas toujours favorables ou que leurs responsabilités familiales les en empêchaient.

Conclusion

Plusieurs études indiquent que les personnes âgées peuvent améliorer leur état de santé et leur qualité de vie en améliorant leurs habitudes de vie. Les résultats étudiés indiquent que les aînés québécois sont réceptifs à le faire.

Les actions à proposer devraient idéalement répondre à leurs besoins, leurs limites et leurs attentes. Les approches envisagées, en plus de procurer des bénéfices pour la santé, devraient renforcer la socialisation et le support social afin de favoriser la participation. Aussi, une attention spéciale doit être portée aux groupes d’aînés de faible niveau socioéconomique.  

Auteur(-trice)s
Carole Blanchet
M. Sc., épidémiologiste, Institut national de santé publique du Québec
Type de publication
ISBN (électronique)
978-2-550-76031-3
ISSN (électronique)
2367-9646
Notice Santécom
Date de publication