Proposition d'un programme de surveillance intégré pour la maladie de Lyme et les autres maladies transmises par la tique Ixodes scapularis au Québec
Faits saillants
- La maladie de Lyme est en émergence au Québec. Le nombre de cas humains déclarés est passé de 2 cas en 2004 à 42 cas en 2012. En 2013, 136 cas ont été déclarés dont 68 acquis au Québec, principalement en Montérégie.
- Le nombre total de tiques Ixodes scapularis reçues en 2013 est en augmentation. Le nombre de nymphes d'I. scapularis soumises était de 68 alors qu'il ne dépassait pas 18 annuellement les années précédentes.
- La surveillance active réalisée dans le cadre de plusieurs projets de recherche menés par l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), l'Université de Montréal et l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) en 2007-2008 et en 2010-2012 a permis d'identifier 13 sites endémiques dans l'environnement pour la maladie de Lyme. Ces sites sont localisés principalement en Montérégie (Carignan, Farnham, Henryville, Longueuil, Marieville, Noyan, Parc du Mont Saint-Bruno, Réserve nationale de faune du Lac-Saint-François, Salaberry-de-Valleyfield, Saint-Étienne-de-Beauharnois, Saint-Valentin), mais aussi en Estrie (Danville) et dans le Centre-du-Québec (Drummondville).
- Anaplasma phagocytophilum et Babesia microti sont transmis par I. scapularis et suivent l'installation de Borrelia burgdorferi. Ces deux pathogènes ont été détectés au Québec dans l'environnement.
- Les résultats de surveillance active des tiques permettent d'identifier les zones endémiques, notion nécessaire à la classification des cas selon la définition nosologique de la maladie de Lyme et à une prise en charge adéquate des cas par les cliniciens.
- Il est nécessaire de bonifier le programme de surveillance passive actuelle des tiques par l'intégration des données humaines et environnementales; la stimulation de la demande de signalement des érythèmes migrant par les médecins et l'ajout de surveillance active de l'environnement.
- Le programme de surveillance proposé recommande trois niveaux de risques basés sur la présence de population de tiques I. scapularis, de l'agent pathogène B. burgdorferi mais aussi sur la présence de cas humains de maladie de Lyme.
- Les niveaux de risque sont attribués initialement à l'aide des données de surveillance active et passive collectées entre 2009 et 2013 puis sont réévalués annuellement. L'unité géographique proposée est le réseau local de santé (RLS) et les parcs publics propices à l'établissement des tiques I.scapularis sont ciblés pour la surveillance active des tiques.
- Le risque de maladies transmises par I. scapularis doit être communiqué aux professionnels de la santé humaine et au public.
- Les mesures de protections individuelles, de réduction des sources dans l'environnement immédiat et d'aménagement des parcs accessibles au public doivent être développées et communiquées.