La consommation de cannabis et d’autres substances psychoactives chez les jeunes de 18 à 24 ans qui fréquentent les centres d’éducation des adultes
Faits saillants
Les centres d’éducation des adultes offrent aux personnes âgées de 16 ans et plus qui n’ont pas terminé leurs études secondaires, la possibilité de reprendre leur scolarité et d’obtenir un diplôme. En plus d’expériences négatives sur le plan scolaire, ces jeunes ont souvent vécu des situations difficiles dans leur parcours de vie sur le plan personnel, familial ou social, qui sont des facteurs favorisant la consommation de substances psychoactives. À notre connaissance, il n’existe aucun portrait récent de la consommation de cannabis et d’autres substances psychoactives chez les élèves qui fréquentent ces centres au Québec. Ce rapport présente une analyse basée sur des données transversales qui ont été collectées en octobre 2022, soit quatre ans après la légalisation du cannabis à des fins non médicales (octobre 2018). Au final, 792 élèves de 18 à 24 ans ont participé à cette étude en remplissant un questionnaire électronique autoadministré. Ils fréquentaient 38 centres situés dans 13 régions administratives du Québec. Les résultats ont été comparés à ceux obtenus dans les enquêtes sur la consommation de substances psychoactives chez les Québécois de 18 à 24 ans de la population générale.
Les principaux constats sont les suivants :
- Comparativement aux Québécois de 18 à 24 ans, les élèves semblent avoir des perceptions plus conservatrices à l’égard de la consommation occasionnelle de cannabis, que ce soit en termes d’acceptabilité sociale, des effets bénéfiques sur certains processus psychologiques ou du risque associé pour la santé.
- La prévalence de la consommation de cannabis au cours des 12 mois précédant l’étude chez les élèves est comparable à celle des Québécois de 18 à 24 ans. Toutefois, parmi les consommateurs, une plus grande proportion d’élèves que de Québécois de 18 à 24 ans se sont initiés au cannabis avant l’âge de 15 ans, ont vapoté du cannabis et ont développé des pratiques de consommation de cannabis qui peuvent avoir des effets néfastes sur leur santé ou sur différents aspects de leur vie.
- La pandémie de COVID-19 semble avoir nui à la santé mentale de certains élèves et peut avoir créé une situation propice à la consommation de cannabis.
- Certains élèves semblent s’autotraiter au cannabis pour gérer divers symptômes ou problèmes de santé.
- Concernant la consommation de substances psychoactives autres que le cannabis au cours des 12 mois précédant l’étude, la prévalence de la consommation d’alcool chez les élèves est inférieure à celle des Québécois de 18 à 24 ans. La prévalence de la consommation de substances psychoactives illégales est comparable chez les deux groupes. Une proportion non négligeable d’élèves ont fait mésusage de médicaments (prescrits ou non pour eux) pour avoir un effet similaire à une substance psychoactive illégale.