Comportements de jeu et jeu pathologique selon le type de jeu au Québec en 2002
Ce rapport présente les résultats d'un sondage visant à évaluer les habitudes de jeu et les problèmes associés à cette problématique auprès de 8 842 adultes représentatifs de la population du Québec.
L'étude a été réalisée entre les mois de mai et novembre 2002. Elle avait pour but :
- de décrire la participation de la population québécoise aux jeux de hasard et d'argent modulée selon les types de jeu;
- de mesurer la prévalence des problèmes de jeux selon les différents jeux disponibles;
- de discuter les résultats en fonction de leurs implications pour la prévention et le traitement du jeu.
Comportements et problèmes selon les jeux
Les loteries ordinaires représentent, de loin, le jeu le plus populaire au Québec : 65 % de la population a participé à l'une ou l'autre de ces loteries au cours des douze mois précédant l'enquête.
Deux autres jeux ont la faveur de plus du tiers des Québécois : les tirages à des fins caritatives (40 %) et les loteries instantanées (37 %).
De plus, 17 % de la population ont fréquenté un casino au cours des douze derniers mois, 11 % ont joué aux cartes en famille, 9 % jouent aux loteries quotidiennes et 9 % au bingo.
Au total 73 % des Québécois ont participé à des jeux de hasard et d'argent contrôlés par l'État et 48 % ont misé à des jeux privés.
Moins de 2 % des Québécois s'adonnent aux courses de chevaux, aux «nbsp;poolsnbsp;» sportifs, parient auprès d'un preneur au livre ou sur Internet.
Problèmes de jeu selon les jeux
Parmi les joueurs, tous jeux confondus, nous retrouvons 2,1 % de joueurs problématiques (c'est-à-dire, 1,1 % de joueurs à risque et 1,0 % de joueurs pathologiques).
Les jeux les moins susceptibles de provoquer des problèmes sont les loteries ordinaires et les tirages, alors que 2,2 % des joueurs qui pratiquent ces jeux affichent ce type de problème.
À l'autre bout du continuum les jeux où l'on retrouve la plus grande proportion de joueurs avec un problème sont les suivants (parmi les jeux où au moins 2 % de la population jouent) (ces données représentent le cumul des joueurs à risque et des joueurs pathologiques probables) :
- Kéno (casino) 14,6 %
- Appareil de loterie vidéo (ALV) 13,8 %
- Loterie sportive 12,8 %
- Blackjack (casino) 12,4 %
- Poker (casino) 12,3 %
- Courses de chevaux 11,4 %
Conclusion
Peu de jeux ont la faveur de plus d'un adulte sur dix au Québec.
Les joueurs d'appareils de loterie vidéo et ceux de plusieurs jeux de casino présentent des taux particulièrement élevés de problèmes de jeu.
Il importe de documenter rapidement les éléments structuraux des jeux pour lesquels on observe le plus de problèmes.
Il importe de poursuivre la sensibilisation de la population à l'égard du jeu excessif et de ses conséquences négatives.
Une étude longitudinale devrait être implantée au Québec afin de suivre avec précision l'évolution des habitudes de jeu des Québécois et Québécoises et de mesurer l'incidence du jeu pathologique. Cette étude permettrait également de documenter les facteurs qui contribuent à plonger certaines personnes dans des habitudes de jeu problématique ou à l'opposer de s'en sortir seul ou avec de l'aide.