Impact du programme d’immunisation contre les maladies invasives à pneumocoque au Québec, 2010-2014

Le programme universel d’immunisation contre les maladies invasives à pneumocoque a été implanté par le ministère de la Santé et des Services sociaux en 2004. Dès sa première année d’implantation, il a rejoint près de 90 % des enfants québécois. L’introduction des trois vaccins conjugués a d’ailleurs été suivie d’une baisse substantielle de l’incidence des cas déclarés d’infections invasives à pneumocoque chez les moins de 5 ans. Ce rapport s’inscrit en suivi des deux rapports d’évaluation précédents et présente les données recueillies pour les différents volets de l’évaluation entre 2010 et 2014.

  • Entre 2010 et 2014, la couverture vaccinale a atteint de 92 % à 95 % des cohortes, cette proportion étant croissante depuis 2005. Une proportion très élevée de 97 % a reçu au moins deux doses du vaccin. Non seulement les couvertures sont élevées, mais les enfants sont de plus en plus nombreux à être vaccinés en temps opportun, diminuant ainsi la fenêtre de vulnérabilité.
  • L’incidence des cas déclarés d’infections invasives à pneumocoque chez les moins de 5 ans a fluctué pour atteindre le taux le plus bas de 9,1/100 000 en 2013 avant d’augmenter à 11,9/100 000 en 2014. Ce taux est semblable à celui enregistré en 2006 qui marquait une baisse substantielle des cas déclarés depuis l’introduction du vaccin pneumococcique conjugué heptavalent (VPC-7).
  • L’introduction des vaccins VPC-10 (2009) et VPC-13 (2011) a été suivie chez les moins de 5 ans d’une diminution du nombre de cas d’infections invasives à pneumocoque, dont les sérotypes étaient inclus dans ceux-ci. En 2014, la vaste majorité des souches invasives isolées (85 %) appartiennent à des sérotypes non inclus dans le VPC-13. Une baisse des souches de sérotypes 7F et surtout 19A est constatée. Ces sérotypes ont également baissé chez les 65 ans ou plus. Par contre, le nombre de souches de sérotype 22F est en recrudescence, passant de 10 (7,3 %) en 2010 à 23 (18,0 %) en 2014.
  • Les trois vaccins conjugués contre le pneumocoque ont montré un niveau élevé de protection contre les infections invasives à pneumocoque causées par les sérotypes inclus dans leur composition. Bien que le VPC-10 ne contienne pas le sérotype 19A, il a fourni un niveau de protection aussi élevé que le VPC-13 contre ce sérotype. Aucune différence substantielle entre la vaccination avec le VPC-10, le VPC-13 ou un calendrier hybride VPC-10 + VPC-13 n’a été observée.
  • Entre 2010 et 2014, la baisse des hospitalisations pour infections pouvant être causées par le pneumocoque dans la population québécoise s’est légèrement accentuée chez les moins de 5 ans ciblés par le programme. Les hospitalisations pour pneumonies sont celles qui restent de loin les plus fréquentes par rapport aux septicémies et aux méningites.
  • Néanmoins, les bénéfices de l’immunité de groupe générée par les vaccins conjugués ont été érodés du fait du remplacement des sérotypes vaccinaux par d’autres sérotypes non couverts par ces vaccins.