Portrait de la consommation d’alcool au Québec de 2000 à 2015

La consommation d’alcool est associée à environ 200 problèmes sociaux et de santé, ce qui en fait une problématique de santé publique importante. Ce document décrit l’évolution de la consommation d’alcool, ses conséquences ainsi que ses déterminants au Québec, de 2000 à 2015.

Durant cette période, la proportion de personnes de 12 ans et plus consommant de l’alcool est demeurée stable, autour de 82 %. Toutefois, tous les autres indicateurs ont augmenté : consommation per capita, consommation excessive d’alcool et consommation au-delà des limites à faible risque.

Consommation per capita : ventes d’alcool en équivalent d’alcool pur,
rapportées en litres par habitant

2004-2005 : 8,0 litres/h

2014-2015 : 8,5 litres/h
Consommation excessive : proportion de buveurs qui ont pris
5 verres ou plus par occasion, au moins une fois par mois1

2000-2001 : 18,2 %

2011-2012 : 22,9 %
Consommation au-delà des limites à faible risque :
proportion de buveurs qui ont dépassé au moins une des limites2

2000-2001 : 25,0 %

2013-2014 : 28,4 %

1   La définition a changé chez les femmes : depuis 2013-2014, elle est de 4 verres ou plus par occasion. C’est pourquoi on ne peut
    comparer que jusqu’en 2011-2012.
2    Dépassement des limites hebdomadaires : consommation de plus de 15 verres chez les hommes et de plus de 10 verres chez
    les femmes.
    Dépassement des limites quotidiennes pour réduire les risques à long terme : plus de 3 verres chez les hommes et de 2 verres
    chez les femmes en une journée.
    Nombre de jours par semaine : consommation d’alcool plus de 5 jours.

Tous les indicateurs sont plus élevés chez les hommes que chez les femmes, mais ce sont chez les femmes qu’on observe les hausses les plus marquées de la consommation excessive et du dépassement des limites de consommation à faible risque.

Les indicateurs sont également plus élevés chez les personnes âgées de 18 à 24 ans comparativement aux autres groupes d’âge. Il faut souligner que chez les personnes âgées de 65 ans et plus, malgré une proportion de buveurs et des modes de consommation à risque plus faibles, la hausse de consommation excessive observée est la plus marquée de tous les groupes, avec 57,4 %.

Il est intéressant de noter que, depuis 2011, on observe une amélioration pour deux indicateurs, soit la consommation per capita et le dépassement de la limite hebdomadaire à faible risque. Ces indicateurs demeurent toutefois plus élevés qu’en 2000-2001 et il est trop tôt pour savoir si cette tendance se maintiendra.

Pistes de recherche et d’action

Les moyens de réduire les problèmes liés à la consommation d’alcool sont bien connus : limites à l’accessibilité économique, physique et légale à l’alcool, monopole d’État pour assurer un équilibre entre les impératifs économiques et les intérêts de santé de la population, limites au marketing, mesures dissuasives pour contrer l’alcool au volant ainsi que dépistage et interventions brèves auprès des buveurs à risque.

Au Québec, l’alcool est devenu plus accessible financièrement au fil du temps. Or, l’accessibilité économique est le facteur le plus important de la consommation d’alcool. Des recherches récentes sur les mécanismes de fixation des prix proposent des avenues prometteuses qui mériteraient d’être explorées pour le Québec.

L’OMS a adopté une « Stratégie mondiale visant à réduire l’usage nocif de l’alcool » signée par les pays membres, dont le Canada. Des groupes canadiens ont fait des recommandations en vue d’une stratégie nationale sur l’alcool. Le Québec peut s’inspirer de ces recommandations pour élaborer des stratégies visant la réduction de la consommation d’alcool et des problèmes qui en découlent.

Note(s)

Veuillez noter que, dans les annexes de cette publication, le titre de la 2e colonne des tableaux 2, 3 et 4 a été modifié pour 2000-2001. (16 septembre 2016)

Portrait de la consommation d’alcool  au Québec de 2000 à 2015
ISBN (électronique)
978-2-550-75810-5
Notice Santécom
Date de publication