Les infections au virus du papillome humain (VPH) et le portrait des cancers associés à ces infections au Québec

L'infection au virus du papillome humain (VPH) est l'une des infections transmissibles sexuellement les plus fréquentes dans le monde. Le VPH affecte aussi bien les femmes que les hommes. Sa prévalence varie selon le site anatomique, l'âge et la région géographique, avec une prédominance du VPH 16.

Le VPH joue un rôle causal dans la genèse de plusieurs sièges de cancer. Il est retrouvé dans près de 100 % des cas de cancer du col utérin, dans 40 % à 80 % de certains autres cancers anogénitaux (anus, vulve, vagin et pénis) et dans 47 % à 70 % des cas de cancer de l'oropharynx. Il est également retrouvé dans 10 % à 14 % des cas de cancers de la cavité orale et du larynx, bien que son rôle dans l'étiologie de ces deux sièges de cancer demeure à confirmer.

Dans le but d'estimer le fardeau de la maladie, un portrait épidémiologique des cancers associés au VPH au Québec a été réalisé en utilisant les données du Fichier des tumeurs du Québec et du Fichier démographique des décès. Ainsi, entre 2004 et 2007, environ 710 nouveaux cas de cancers et 194 décès par cancer du col utérin, du vagin, de la vulve, du pénis, de l'anus et de l'oropharynx ont été rapportés annuellement au Québec. Le fardeau est plus élevé chez les femmes que chez les hommes, avec 65 % des cas et 69 % des décès rapportés chez ces dernières. En appliquant la fraction attribuable au VPH spécifique à chaque siège de cancer mentionné précédemment, 82 % (583/710) des cas seraient attribuables au VPH (89 % chez les femmes et 69 % chez les hommes). Le cancer du col utérin contribue à lui seul pour 48 % des cas, le cancer de l'oropharynx pour 32 % des cas et les autres sièges pour 20 % des cas. Comme la majorité de ces cas seraient attribuables aux VPH 16 et 18, ils pourraient donc être évitables par la vaccination qui offre une protection contre ces deux génotypes.

Au cours de la période de 1984 à 2007, on a assisté à une nette régression dans l'incidence et la mortalité par cancer du col utérin (-2,4 % et -3,1 % par année, respectivement) et par cancer du vagin (-3,7 % et -2 % par année, respectivement). Toutefois, l'incidence du cancer de la vulve chez les femmes âgées de moins de 60 ans a connu une croissance significative de 3,5 % par année. De même, l'incidence du cancer de l'anus a augmenté de 3,1 % par année chez les femmes et de 1,6 % chez les hommes, alors que l'incidence du cancer de l'oropharynx a augmenté de 2,6 % chez les femmes et de 0,8 % chez les hommes. L'incidence du cancer du pénis est demeurée stable dans le temps.

Le dépistage du cancer du col utérin constitue une composante importante du fardeau des maladies associées au VPH avec plus d'un million de tests de dépistage effectués annuellement au Québec, auxquels s'ajoutent le suivi des cas anormaux et le traitement des lésions précancéreuses. Les coûts du dépistage et du suivi des cas anormaux sont estimés à plus de 40 millions de dollars par année.

L'implantation du programme de vaccination contre le VPH au Québec pourrait avoir un impact majeur sur le fardeau des cancers causés par le VPH au cours des prochaines décennies.

ISBN (électronique)
978-2-550-68836-5
ISBN (imprimé)
978-2-550-68835-8
Notice Santécom
Date de publication