Modes de transmission du SRAS-CoV-2 : état des connaissances et recours aux systèmes de ventilation de l’air intérieur

L’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) publie aujourd’hui deux rapports sur l’état des connaissances scientifiques sur la transmission du virus SRAS-Cov-2 et sur le rôle que pourrait notamment jouer la ventilation des milieux intérieurs dans un contexte de pandémie.

La revue de littérature Transmission du SRAS-CoV-2 : constats et proposition de terminologie propose de revoir la définition des termes sur la transmission d’un agent infectieux par les voies respiratoires, en favorisant une approche basée sur un continuum de tailles de particules.

Expectoré par une personne infectée – symptomatique ou pas – qui tousse, éternue, rit ou parle, le virus s’accroche à des particules de diverses tailles, allant des gouttes de plus de 100 µm – soit l’épaisseur d’une feuille de papier, aux particules inférieures à cette taille, appelées les aérosols. La présence de SRAS-CoV-2 a été observée dans des particules de toutes tailles.

Le SRAS-CoV-2 est transmis principalement lors de contacts rapprochés à moins de 2 mètres et prolongés (plus de 15 minutes) entre les personnes. Conformément aux définitions proposées, les données expérimentales et épidémiologiques disponibles soutiennent une transmission par aérosols à proximité, c’est-à-dire à moins de 2 mètres. La littérature suggère aussi que la transmission peut se faire au-delà de 2 mètres par les aérosols, sans toutefois se propager par voie aérienne sur de longues distances comme c’est le cas pour la rougeole ou la tuberculose.

Les données scientifiques et épidémiologiques actuelles demeurent limitées et l’INSPQ continue de suivre l’évolution de la situation.

Garder ses distances et ventiler

L’INSPQ s’est aussi penché sur la viabilité du virus dans les milieux intérieurs et le recours à la ventilation pour contrer la transmission.

La littérature scientifique démontre que la présence du virus du SRAS-CoV-2 est favorisée dans l’air à une température de 4 °C et une humidité relative de 20 à 40 %. Le virus peut survivre dans l’air et sur les surfaces de quelques minutes à quelques heures, selon les contextes environnementaux.

Le risque de transmission du SRAS-CoV-2 est augmenté dans des espaces restreints, ventilés de façon inadéquate, à forte densité d’occupants et lorsque la durée d’exposition est prolongée.

L’INSPQ recommande d’appliquer de manière préventive des mesures de contrôle dans les lieux intérieurs en considérant que chaque bâtiment est unique et doit faire l’objet d’une évaluation spécifique. Le recours à la ventilation devrait être préconisé en association avec les autres mesures de protection telles que les mesures de distanciation physique, de minimisation des contacts et de respect de l’étiquette respiratoire.

C’est la complémentarité de toutes ces mesures de contrôle qui permet de réduire le risque de transmission de la COVID-19 dans les milieux intérieurs.

Les publications sont disponibles ici :

 

Sujet(s)
8 janvier 2021