Transmission du SRAS-CoV-2 : constats et proposition de terminologie
Alors que le virus SRAS-CoV-2 cause une pandémie à travers le monde, les connaissances scientifiques sur ses modes de transmission évoluent en continu. Or, un débat perdure sur certains aspects, plus spécifiquement en lien avec la transmission du virus par les aérosols. L’absence de consensus quant aux définitions des termes entourant la transmission d’un agent infectieux par les voies respiratoires explique en partie le débat.
Ce document présente une revue de la littérature scientifique dont l’emphase porte sur ce mode de transmission, tout en intégrant les connaissances sur les autres modes de transmission. Révisé par une équipe multidisciplinaire, il vise à soutenir la prise de décision des autorités de santé publique, des différents groupes d’experts, des décideurs ministériels et des dirigeants d’établissements de santé et de services sociaux.
À ce jour, les recommandations en prévention et contrôle des infections reposaient sur une approche dichotomique, associée aux modes de transmission des infections par gouttelettes et par voie aérienne. Or, le corpus grandissant de connaissances sur l’aspect dynamique des aérosols ouvre la voie à une approche selon laquelle la transmission est tributaire d’un continuum de particules de différentes tailles (allant des gouttes jusqu’aux aérosols).
L’analyse multidisciplinaire des données expérimentales et épidémiologiques permet de dégager les constats suivants :
- Le SRAS-CoV-2 est transmis principalement lors de contacts rapprochés entre les personnes, à moins de 2 mètres de distance, et prolongés durant plus de 15 minutes.
- Les données expérimentales et épidémiologiques disponibles soutiennent une transmission par aérosols à proximité, c’est-à-dire à moins de 2 mètres.
- Le risque de transmission du SRAS-CoV-2 est augmenté dans des espaces restreints, ventilés de façon inadéquate, à forte densité d’occupants et lorsque la durée d’exposition est prolongée. Les données démontrent que la transmission lors de contacts rapprochés demeure la principale voie de transmission impliquée. Toutefois, elles suggèrent aussi qu’une transmission par aérosols à distance pourrait survenir. La distance maximale demeure imprécise, mais il est peu probable que ce soit au-delà de quelques mètres.
- La présence d’ARN du SRAS-CoV-2 dans l’air et de virus infectieux n’implique pas systématiquement qu’il y ait transmission par voie aérienne, tel que décrit pour la tuberculose. À l’heure actuelle, aucune preuve directe ne démontre clairement le mode de transmission par voie aérienne avec le SRAS-CoV-2.
La mise en œuvre d’un ensemble de mesures de prévention et de protection en milieu communautaire, dans les milieux de travail et dans les milieux de soins, permet de limiter la transmission du SRAS-CoV-2. Ces mesures comprennent notamment :
- La limitation des contacts et la distanciation physique;
- L’hygiène et l’étiquette respiratoires;
- L’hygiène des mains;
- La ventilation adéquate;
- Le port d’un masque;
- Le nettoyage et la désinfection de l’environnement;
- L’application des pratiques de base et des précautions additionnelles de prévention et contrôle des infections (PCI) recommandées selon le milieu.
Les informations et constats présentés dans ce document seront ajustés sur une base régulière selon l'évolution des connaissances sur la transmission du SRAS-CoV-2.