La cigarette électronique attire de plus en plus d’adeptes chez les jeunes
La cigarette électronique et les produits de vapotage sont de plus en plus populaires chez les jeunes québécois. C’est le principal constat du Portrait de l’usage de la cigarette électronique chez les élèves du secondaire au Québec et dans le reste du Canada, 2018-2019, préparé par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), à partir de l’Enquête canadienne sur le tabac, l’alcool et les drogues chez les élèves (ECTADE), réalisée tous les deux ans à l’échelle canadienne par le Centre pour l’avancement de la santé des populations Propel de l’Université de Waterloo. Le volet québécois de l’enquête est mené par l’Université du Québec à Montréal, en collaboration avec l’INSPQ.
Selon ces données, la proportion de jeunes québécois du secondaire ayant vapoté pendant le dernier mois précédant le sondage est passée de 10 % en 2016-2017 à 17 % en 2018-2019 (de 9 % à 18 % pour le reste du Canada). Cette augmentation considérable survient après que le gouvernement fédéral a légalisé la vente de ces produits pour les adultes en mai 2018. Pour la même période, 13 % des élèves non-fumeurs ont utilisé la vapoteuse et cette proportion grimpe à 77 % pour leurs collègues fumeurs.
« L’étude confirme cette tendance à la hausse autant chez les filles que les garçons. Ces derniers tendent toutefois à faire un usage plus important des produits de vapotage », indique l’auteur principal du Portrait et conseiller scientifique à l’INSPQ, Benoit Lasnier. « Aussi, l’usage de la cigarette électronique augmente en fonction du niveau scolaire », ajoute-t-il.
Les mesures mises en place au Québec concernant les produits de vapotage, généralement plus strictes ici qu’ailleurs au Canada, semblent par ailleurs porter leurs fruits. « Non seulement les jeunes perçoivent-ils ces produits comme étant plus difficiles à se procurer que leurs semblables ailleurs au Canada, mais ils considèrent également que la cigarette électronique avec nicotine présente davantage de risques pour la santé que celle n’en contenant pas », explique monsieur Lasnier.
Les événements des dernières années, notamment les cas de maladies pulmonaires sévères liés à l’usage de produits de vapotage aux États-Unis, la pandémie de COVID-19, de même que les initiatives gouvernementales en matière d’encadrement et de prévention du vapotage, retiendront l’attention des chercheurs lors de la prochaine parution de l’ECTADÉ.
« Les mesures de confinement instaurées en 2020 en raison de la pandémie de COVID-19 auront-elles découragé les jeunes à vapoter? La limite à la baisse de 20 milligrammes par millilitre de nicotine imposée en juillet 2021 par le gouvernement canadien changera-t-elle quelque chose, tout comme le projet de règlement interdisant les arômes dans les liquides? Nous demeurerons à l’affût de ces tendances », assure la co-autrice du Portrait et conseillère scientifique spécialisée à l’INSPQ, Annie Montreuil.