La science en mouvement

Effets potentiels sur la santé humaine de l’exposition aux champs électromagnétiques

En 2015, le groupe de travail sur les champs électromagnétiques du Scientific Committee on Emerging and Newly Identified Health Risks (SCENIHR), un comité d’experts chargé de conseiller la Commission Européenne à propos des risques émergents, a publié une mise à jour des connaissances relatives aux risques associés à l’exposition aux champs électromagnétiques (CEM) de 0 Hz à 20 000 GHz. Même si l’analyse du SCENIHR considère l’exposition et les effets potentiels sur la santé des  champs magnétiques statiques (0 Hz), des CEM de fréquence intermédiaire (300 Hz à 100 kHz), et du rayonnement Terahertz (0,3 à 20 THz), le présent résumé porte principalement sur les résultats concernant les CEM d’extrêmement basse fréquence (de plus de 0 Hz à 300 Hz) et des radiofréquences (100 kHz à 300 GHz).

D’entrée de jeu, le groupe de travail du SCENIHR note que plusieurs études publiées au cours des dernières années n’étaient pas de qualité suffisante pour en tirer des conclusions utiles à une évaluation du risque. En effet, dans plusieurs des études épidémiologiques ou in vitro recensées, la caractérisation de l’exposition était inadéquate, rendant les résultats de ces études difficiles à interpréter de façon rigoureuse.

De plus, les auteurs du rapport mentionnent que les recherches sur les effets potentiels sur la santé de l’exposition aux CEM sont souvent réalisées en l’absence d’hypothèse de recherche avec des critères d’évaluation déterminés. De plus, ils soulignent que ces mêmes recherches sont réalisées en l’absence de connaissances sur des mécanismes d’interactions qui pourrait expliquer un effet pour des niveaux d’exposition auxquels la population est susceptible d’être exposée. Ces deux lacunes d’ordre méthodologique inciteraient les chercheurs à analyser l’influence d’une variété de paramètres d’exposition et de critères d’évaluation, les menant possiblement à articuler des constats souffrant de biais d’interprétation.

Le transport des hydrocarbures par modes terrestres au Québec

En avril 2015, le gouvernement du Québec dévoilait dix études réalisées par des chercheurs et experts québécois dans le cadre des évaluations environnementales stratégiques (EES) menées sur les hydrocarbures. L’Institut national de santé publique a participé à cette démarche : un bilan des connaissances sur les enjeux de santé publique associés aux activités d’exploration et d’exploitation des hydrocarbures gaziers et pétroliers a été produit. Parmi les faits saillants de cette publication, il faut mentionner les risques que peuvent représenter pour la santé et la sécurité des personnes le transport routier, ferroviaire, maritime et par pipeline des hydrocarbures et autres matières dangereuses. Les accidents de transport impliquant de tels produits peuvent avoir des répercussions importantes pour la santé humaine, notamment pour la population habitant à proximité d’infrastructures de transport. C’est d’ailleurs l’une des principales préoccupations des citoyens et des élus suscitées par le développement de l’industrie des hydrocarbures au Québec.

L’impact des cimetières sur la qualité microbienne des eaux souterraines

Question de se mettre dans l’ambiance des fêtes d’Halloween, une revue récemment publiée sur la contamination des eaux souterraines par les cimetières a été retenue(1). En introduction, les auteurs rapportent que, dans le procédé de décomposition, entre 0,4 et 0,6 litre de lixiviat est produit par kg de poids corporel, composé à 60 % d’eau, 30 % de sels sous forme d’ions contenant de l’azote ou du phosphore et de différents métaux ainsi qu’à 10 % de substances organiques.

Évaluation des données canadiennes de biosurveillance selon une approche basée sur les risques

Santé Canada étudie l’exposition de la population aux contaminants environnementaux dans le cadre de son Enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS). Des données concernant les concentrations de centaines de substances chimiques (ou de leurs métabolites) dans le sang et l’urine de milliers de participants canadiens y sont colligées. Si l’exposition environnementale est une préoccupation grandissante pour la population et les autorités de santé publique, l’interprétation des résultats de biosurveillance demeure un défi. En effet, les données toxicologiques et épidémiologiques sont, pour la majorité des contaminants mesurés chez l’humain, insuffisantes et il reste difficile de déterminer les concentrations au-delà desquelles des expositions chroniques sont susceptibles d’engendrer des effets sur la santé. À l’échelle populationnelle, il existe toutefois des outils qui permettent d’interpréter les données d’enquêtes comme celles de l’ECMS, notamment dans une perspective de priorisation des enjeux sanitaires et des orientations de gestion de risque. C’est donc avec l’objectif de faciliter la détermination des priorités de recherche et de surveillance en santé environnementale au Canada que St-Amand et al. (2014) ont analysé les données associées à l’exposition de la population canadienne aux contaminants de source environnementale issues de l’ECMS.

Qui sont les plus à risque dans les quartiers à risque élevé de chaleur dans les grands centres urbains du Québec?

Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), le nombre de journées et de nuits chaudes s’accroîtra presque certainement à l’échelle de la planète d’ici la fin du XXIe siècle. La durée, la fréquence ou l’intensité des périodes chaudes ou de vagues de chaleur augmenteront aussi très probablement. Or, ces événements affectent déjà la santé des populations les plus défavorisées et des populations des centres urbains, peu importe le niveau de développement des pays.

Cet article présente les principaux indicateurs de la prévalence d’impacts sanitaires néfastes autorapportés lorsqu’il fait très chaud et humide en été dans les aires de diffusion très défavorisées (AD-TD) des neuf villes du Québec comptant au moins 100 000 habitants, en 2011.

L’adaptation au changement climatique en zone côtière au Canada et au Sénégal, une comparaison Nord/Sud

D’après le Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (GIEC)1, les pays ayant des ressources économiques limitées, un faible niveau de technologie, d’accès à l’information et de compétences, de mauvaises infrastructures, des institutions instables ou faibles et un accès inéquitable aux ressources, disposent de faibles capacités d’adaptation et sont extrêmement vulnérables aux changements climatiques (GIEC, 2001).

Dans le cadre de nos travaux de recherche doctorale, dont les principaux résultats sont présentés dans ce résumé, notre objet de recherche était d’interroger cette idée, couramment admise au sein de la communauté internationale, qui considère que les pays du Sud seraient plus vulnérables et moins capables de faire face aux impacts négatifs des changements climatiques que les pays du Nord (Noblet, 2015). Ceci nous conduit à nous poser deux questions :

  • En quoi un pays en développement est-il plus vulnérable au changement climatique qu’un pays développé?
  • En quoi un pays développé dispose-t-il de meilleures capacités d’adaptation qu’un pays en développement?

À travers une comparaison Nord/Sud entre un pays considéré comme « développé » : le Canada (Nouveau-Brunswick) et un pays dit « en développement » : le Sénégal (Petite Côte, Région de Thiès), notre thèse analyse la manière dont les problèmes du climat et de la vulnérabilité climatique en zone côtière sont perçus et gérés au sein de ces deux sociétés, ainsi que les actions mises en œuvre au titre de l’adaptation.

Expositions dans l’environnement intérieur et exacerbation de l’asthme : mise à jour de la revue de l’Institute of Medicine (IOM) publiée en 2000

Considérant que les gens passent la majeure partie de leur temps à l’intérieur, la relation entre l’exposition aux différents contaminants retrouvés dans cet environnement et la santé respiratoire, notamment les symptômes associés à l’asthme, fait depuis de nombreuses années l’objet d’une attention particulière. Une revue des articles scientifiques publiés entre 2000 et 2013 traitant de la relation entre diverses expositions dans l’environnement intérieur et l’exacerbation de l’asthme a été réalisée récemment par Kanchongkittiphon et coll. (2015).

Appel à l’action du ministre de la Santé publique des États-Unis pour prévenir le cancer de la peau

Le cancer de la peau constitue le cancer le plus fréquemment diagnostiqué aux États-Unis. Chaque année près de 5 millions d’Américains en sont atteints. Malgré les efforts déployés pour prévenir ce type de cancer, son taux d’incidence continue d’augmenter. C’est dans ce contexte que le ministre de la Santé publique des États-Unis (Surgeon General) a lancé un appel à l’action en juillet 2014 afin d’encourager et de susciter l’engagement de divers acteurs en vue de réduire le nombre de cancers de la peau aux États-Unis.

Les recommandations contenues dans ce rapport gouvernemental s’appuient sur une revue de la littérature exhaustive et peuvent être très inspirantes pour les pays qui souhaitent établir leurs priorités d’action en matière de prévention des cancers de la peau. Ce rapport est le fruit d’une collaboration de plusieurs représentants d’organisations scientifiques reconnues : les Centers for Disease Control and Prevention, la U.S. Food and Drug Administration, le National Institute for Occupational Safety and Health, la Federal Trade Commission, le National Cancer Institute, la U.S Environmental Protection Agency et l’Agency for Healthcare Research and Quality.

Position des autorités de santé publique sur la gestion des champs magnétiques émis par les lignes électriques

Le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec (MSSS) a récemment publié un rapport présentant la position des autorités de santé publique sur la gestion des champs magnétiques émis par les lignes électriques (MSSS, 2014). Un comité scientifique, composé de représentants du MSSS, de directions régionales de santé publique (DSP) et de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), avait été mandaté en juin 2011 par la Table de coordination nationale de santé publique (TCNSP) pour rédiger cette position.

Le radon dans l’eau souterraine de la région des basses-terres du Saint-Laurent; influence de la géologie locale et risque à la santé

Une équipe de chercheurs québécois s’est récemment penchée sur la présence de radon (222Rn) dans les eaux souterraines de la plaine des basses-terres du Saint-Laurent, afin d’estimer le risque sanitaire encouru par les populations établies dans ce secteur de la province. La région investiguée, sélectionnée en raison de sa forte densité de population, s’étend de la ville de Québec (au nord) à la frontière américaine (au sud), de la ville de Sherbrooke (à l’est) à la ville de Trois-Rivières (à l’ouest).