Surveillance provinciale des bactériémies à Staphylococcus aureus : rapport 2007
Depuis janvier 2006, la surveillance cible uniquement les souches de Staphylococcus aureus isolées des hémocultures. L'origine de l'acquisition des bactériémies à Staphylococcus aureus est documentée de manière à distinguer les bactériémies d'origine nosocomiale de celles d'origine non nosocomiale. De plus, l'information relative à l'identification du foyer primaire d'infection à l'origine des bactériémies nosocomiales est maintenant recueillie et analysée. L'analyse de ces données permet de mieux cibler les activités de surveillance spécifique à ces infections, d'étudier les facteurs de risque associés et de mettre en place des mesures d'intervention pertinentes dont l'impact pourra être mesuré.
Ainsi l'origine de la bactériémie à SARM est basée sur le lieu d'acquisition ou de développement de l'infection clinique, soit nosocomiale ou non nosocomiale, et non sur le lieu d'acquisition potentiel du SARM lui-même. Il n'est donc pas possible de classifier des bactériémies selon le vocable SARM communautaire puisque celui-ci fait référence à un profil particulier de souches de SARM qui se présentent avec un antibiogramme et un profil électrophorétique différents des souches hospitalières. Le questionnaire a été modifié et depuis janvier 2007, pour toute bactériémie à SARM d'origine non nosocomiale (catégorie 3), une nouvelle section «nbsp;origine présumée du SARMnbsp;» a été ajoutée.
Les résultats de cette surveillance sont une source inestimable d’information. D’autres provinces suivent de près le modèle québécois.
La surveillance uniquement des bactériémies ne représente qu’une partie des patients porteurs du SARM mais la méthodologie permet une comparaison interhospitalière et la surveillance d’infections demeure le meilleur étalonnage tant que les pratiques de dépistage (indications; techniques; nombre de sites…) ne seront pas uniformes d’un centre hospitalier à l’autre.
Ces données de surveillance des bactériémies sont un outil utile qui peut servir les centres hospitaliers pour comparaison de leurs données aux années antérieures ou encore pour fin de comparaison avec des centres de grosseur et de vocation similaires. Mais ce type d’infection ne représente qu’une partie des patients porteurs du SARM. Idéalement, il faudrait élargir la surveillance provinciale à tous les nouveaux cas de SARM d’acquisition nosocomiale en distinguant les infections des colonisations.
Cela est plus facilement réalisable à l’intérieur d’un même centre qui peut se comparer à lui-même lorsque les techniques de dépistage, les indications de dépistages sont comparables d’une année à l’autre, ou encore se comparer à certains centres qui ont des pratiques semblables.
Avant d’élargir le programme de surveillance du SARM, on doit au préalable s’assurer d’une conformité dans les indications de dépistage, d’une qualité comparable des techniques de dépistage et aussi connaître les mesures de prévention et contrôle des infections nosocomiales en place afin de pouvoir interpréter si possible les variations d’incidence entre les centres.
Nous prévoyons donc faire un sondage dans les centres hospitaliers pour connaître leurs indications de dépistage ainsi que valider la mise en place des recommandations des lignes directrices émises en 2006.
Nous tenons sincèrement à remercier toutes les équipes en prévention et contrôle des infections pour leur participation exceptionnelle.