Dépistage de l'immunité contre la rubéole

Durant l’année 2000, il s’est avéré que les tests de dépistage de l’immunité contre la rubéole pratiqués dans certains laboratoires n’étaient pas conformes aux recommandations du « National Committee on Clinical Laboratory Standards » et des notices d’utilisation des fabricants. Le ministère de la Santé et des Services sociaux a donc demandé à l’Institut national de santé publique de préparer un avis scientifique qui lui permettrait de faire les démarches nécessaires pour corriger cette situation et en mitiger les conséquences. L’avis a été préparé par un Comité scientifique ad hoc et validé par le Comité sur l’Immunisation du Québec.

La poursuite du programme d’immunisation systématique des enfants et le rattrapage chez les immigrants constituent le meilleur investissement des ressources de santé publique pour atteindre l’objectif d’élimination de la rubéole au Québec.

Une étude réalisée il y a quelques années a révélé qu’une proportion importante des femmes trouvées séronégatives durant une grossesse n’étaient pas vaccinées en post partum (Gyorkos et coll. 1998). Des politiques incluant la délégation d’acte devraient être mises en place dans toutes les maternités pour corriger cette situation et des mesures devraient être prises pour assurer l’implantation effective de ces politiques.

Au niveau des laboratoires, les correctifs nécessaires doivent être apportés et des vérifications faites pour que tous les tests de dépistage de l’immunité contre la rubéole effectués au Québec soient basés sur un seuil d’anticorps égal ou supérieur à 10 U.I./mL.

Tous les médecins et sages-femmes de la province devraient être informés du fait que les tests de détection réalisés jusqu’en 2000 ne donnaient pas nécessairement l’assurance d’avoir un niveau d’anticorps égal ou supérieur à 10 U.I./mL en cas de résultat positif. Lors d’une grossesse, il n’est pas nécessaire de tester l’immunité s’il existe une preuve écrite de vaccination ou si un test antérieur indique la présence d’anticorps à un niveau égal ou supérieur à 10 U.I./mL. Dans les autres cas, un dépistage de l’immunité est indiqué, en utilisant une technique permettant d’établir l’existence d’un taux d’anticorps égal ou supérieur à 10 U.I./mL.

L’identification et le rappel de toutes les femmes testées au moyen d’un test d’agglutination au latex sans assurance d’un seuil de détection de 10 U.I./mL est une mesure dont le bénéfice potentiel est des plus minimes dans le contexte actuel. Par ailleurs, une telle intervention serait excessivement difficile à réaliser de façon efficace. Le coût serait considérable et cela ne constitue en aucune façon un investissement rentable des ressources de santé publique. Dans le cas présent, le principe de précaution ne peut s’appliquer car les causes, la nature et l’ampleur du risque sont bien documentées.

L’élimination de la rubéole au Québec crée une nouvelle situation car une proportion croissante de la population a été immunisée par des vaccins dont certains étaient moins immunogènes que les vaccins actuels et la possibilité de « boosting » de l’immunité par exposition au virus sauvage a pratiquement disparu. Un système de surveillance épidémiologique performant doit être mis en place et pour s’assurer que l’immunité de la population se maintient à un niveau satisfaisant, que les cas de rubéole sont diagnostiqués de manière sensible et spécifique, que les éclosions restent rares et limitées dans le temps et l’espace, et que les cas de rubéole congénitale restent accidentels (Perron et coll. 2001).

Type de publication
ISBN (imprimé)
2-550-38839-9
Notice Santécom
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