L'urgence hospitalière : un substitut à la première ligne? Résultats d'une enquête auprès de la population de Montréal et de la Montérégie : résumé
Près du tiers (31 %) de la population adulte de Montréal et de la Montérégie déclare avoir consulté l’urgence au moins une fois au cours des deux années précédant l’enquête. L’utilisation de l’urgence varie selon les territoires de centres de santé et de services sociaux (CSSS), celle-ci étant plus élevée en milieu rural. L’organisation différente des pratiques médicales en milieu rural pourrait expliquer ce phénomène. Le fait de bénéficier d’une source régulière de soins en 1re ligne et la perception d’avoir accès rapidement à un médecin en 1re ligne réduisent le recours à l’urgence. L’enquête révèle aussi des proportions d’utilisation de l’urgence nettement plus élevées parmi les personnes en moins bonne santé, les jeunes adultes, les personnes socio-économiquement moins favorisées et les immigrants récents.
Parmi les personnes ayant déclaré avoir eu un problème de santé au cours des six derniers mois, une sur trois rapporte que l’urgence a été le lieu principal de consultation pour leur problème de santé le plus important. Plusieurs éléments interviennent dans la décision d’aller à l’urgence lorsque survient un problème de santé. La perception du degré d’urgence et de la sévérité du problème de santé ainsi que les recommandations des professionnels consultés sont des facteurs importants. Le choix des individus d’aller à l’urgence est influencé par la perception d’un accès limité aux services de 1re ligne. Recourir à l’urgence semble aussi un moyen d’accéder plus rapidement à des services spécialisés et à des ressources perçues comme pouvant répondre à l’ensemble des besoins.
Les urgences des hôpitaux constituent, dans le contexte actuel, un important filet de sécurité pour répondre aux besoins de soins immédiats des personnes n’ayant pas de source habituelle de soins ou ne pouvant avoir accès rapidement à des services de 1re ligne. Pour