Utilisation de la vaccination durant la grossesse pour prévenir l’infection grave par le virus respiratoire syncytial (VRS) chez les nourrissons dans le programme québécois d’immunisation
Cet avis scientifique porte sur la prévention des infections causées par le virus respiratoire syncytial (VRS). Il se penche sur l’utilisation d’un vaccin pouvant être administré durant la grossesse (RSVpreF) pour la prévention des infections graves causées par le VRS chez les nourrissons. Ce vaccin a été autorisé le 4 janvier 2024 au Canada.
- Un vaccin à administrer durant la grossesse (RSVpreF) pour la prévention des infections graves causées par le virus respiratoire syncytial (VRS) chez les nourrissons a été autorisé le 4 janvier 2024 au Canada. Le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) a demandé au Comité sur l’immunisation du Québec (CIQ) d’émettre un avis concernant la stratégie optimale pour son utilisation.
- Le VRS est la cause la plus importante d’infections des voies respiratoires inférieures (IVRI) et de ses complications chez les enfants de moins d’un an. Le pic d’incidence d’hospitalisations et de consultations médicales causées par le VRS est dans les premiers mois de vie. Environ 80 % des hospitalisations dues au VRS chez les nourrissons ne sont associées à aucun facteur de risque connu.
- Les données probantes démontrent que le RSVpreF a une efficacité vaccinale d’environ 50-60 % pour prévenir les IVRI nécessitant une assistance médicale secondaires au VRS et les hospitalisations dues au VRS durant les six premiers mois de vie.
- Le vaccin RSVpreF a été approuvé par Santé Canada pour une administration entre 32 et 36 semaines de gestation, afin de mitiger un signal possible et non confirmé d'augmentation du risque de prématurité identifié dans les études de phase 3. Aucun risque de prématurité associé à l’utilisation de ce vaccin n’a été mis en évidence dans les pays à revenu élevé comme le Canada.
- L’autre nouvelle stratégie d’immunisation autorisée, le nirsévimab, un anticorps monoclonal donné aux nourrissons, offre vraisemblablement une protection plus élevée et de plus longue durée que le RSVpreF. Le nirsévimab a fait l’objet d’une évaluation par l’Institut national d'excellence en santé et services sociaux (INESSS). Toutefois, l’issue de la recommandation et la disponibilité du produit au Québec pour la saison 2024-2025 sont encore incertaines au moment de la rédaction du présent avis.
- Advenant que le nirsévimab ne soit pas disponible en 2024-2025 ou qu’il ne soit recommandé qu’aux nourrissons à haut risque d’infection grave au VRS, le CIQ recommanderait un programme public de vaccination saisonnière des personnes enceintes avec le RSVpreF, compte tenu du fardeau majeur que ce virus exerce chez les nouveau-nés et le système de santé pédiatrique au Québec.
- Cette recommandation s’applique à la saison 2024-2025 seulement. Elle pourrait être revue à la lueur des nouvelles données sur le RSVpreF et selon la disponibilité et les indications d’utilisation du nirsévimab pour les saisons subséquentes.