Estimation du nombre de cas de COVID-19 dans la population générale au Québec : Évaluation de la méthode d’amplificateur par réseau
Les changements apportés à la stratégie provinciale de dépistage le 5 janvier 2022 ont limité l’accès aux tests d’amplification des acides nucléiques (TAAN) à certains groupes prioritaires (ex. patients en milieu de soins, personnes de 70 ans et plus). Depuis le début de l’année 2022, ceci a eu comme impact de sous-estimer l’incidence des infections COVID-19 dans la population québécoise.
L’approche par sondage initiée par le groupe de travail du Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (CIRANO) a été adaptée et utilisée par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) pour suivre l’évolution de l’incidence des cas COVID-19 au Québec.
Différentes méthodes par sondage ont été employées à savoir :
- les méthodes directes, qui réfèrent aux cas COVID-19 chez les adultes confirmés avec un test et/ou avec autodiagnostic ;
- la méthode indirecte (ou d’amplificateur par réseau, APR), qui réfère aux cas COVID-19 dans la population générale (tout âge confondu).
Dans le cadre du mandat confié par l’INSPQ de mener des sondages pour estimer le nombre de cas de COVID-19, l’un des objectifs était d’évaluer si les estimations produites par les méthodes directes et indirecte (APR) pouvaient faire partie des informations de vigie permettant de suivre les tendances sur l’évolution du nombre de cas de COVID-19 au Québec.
Les principaux résultats étaient que :
- pour estimer le nombre de cas de COVID-19 dans la population québécoise, l’utilisation de la méthode indirecte (amplificateur par réseau [APR]) fournissait globalement des estimations inférieures ou comparables aux méthodes directes de sondage (considérées comme des méthodes plus robustes). La méthode APR semblait donc sous-estimer le nombre de cas de COVID-19 dans la population générale.
- les méthodes directes (confirmation de l’infection par un test uniquement ou avec autodiagnostic) présentaient une meilleure corrélation avec d’autres données de vigie (cas d’infection confirmés par laboratoire) comparativement à la méthode APR pour le nombre de cas hebdomadaire de COVID‑19. Elles semblaient donc avoir une meilleure capacité à détecter les changements de tendances.