Surveillance des souches de Neisseria gonorrhoeae résistantes aux antibiotiques dans la province de Québec : rapport 2021

En 2021, le programme de surveillance a permis de mettre en évidence les faits suivants :

Cas rapportés et analyses de laboratoire pour la détection des infections

  • Les 1522 souches qui ont été retenues pour analyse (1 souche/personne/14 jours) correspondent à 23 % des cas déclarés au fichier de déclaration des maladies à déclaration obligatoire (MADO).
    • Les 1344 souches isolées chez des hommes1 correspondent à 27 % des 5043 cas déclarés chez les hommes au fichier MADO.
    • Les 177 souches isolées chez des femmes1 correspondent à 12 % des 1476 cas déclarés chez les femmes.
    • Une souche a été isolée chez une personne dont l’information sur le sexe n’était pas disponible.
  • Parmi les 14 régions où au moins 10 cas d’infection ont été déclarés, la proportion estimée de souches testées au LSPQ était au moins de 20 % pour 11 d’entre elles.
  • En 2021, le taux de positivité par culture (6,8 %) était plus élevé qu’au cours des années antérieures, alors que celui par TAAN (1,5 %) était relativement stable.
  • La proportion du nombre de cas détectés uniquement par TAAN était stable (entre 74-79 %) depuis 2016 et se situait à 76,8 % en 2021.

Résistance 

  • Toutes les souches qui ont été reçues (n = 1682) furent soumises aux analyses de sensibilité aux antibiotiques, sauf deux pour lesquelles l’absence de croissance n’a pas permis la réalisation de l’antibiogramme (ces deux souches avaient été isolées chez des hommes).
  • En 2021, les souches de N. gonorrhoeae ont été analysées afin d’établir les concentrations minimales inhibitrices (CMI) pour cinq antibiotiques (ciprofloxacine, azithromycine, céfixime, ceftriaxone et gentamicine) par la méthode de dilution en agar.
  • Parmi les 1520 souches pour lesquelles l’antibiogramme a pu être réalisé, 80 % (1213/1520) ont montré une résistance à au moins un antibiotique testé.
  • La résistance à la ciprofloxacine (CMI ≥ 1 mg/L) a fluctué à travers les années. Elle se situait entre 32 et 48 % en 2010-2015, entre 60 et 74 % en 2016-2020 puis a diminué à 50 % en 2021;
    • Une résistance à la ciprofloxacine a été retrouvée chez 60 % des souches isolées chez des femmes (106/177) et 49 % des souches isolées chez des hommes (659/1342).
  • La résistance à l’azithromycine (CMI ≥ 2 mg/L) a augmenté à un rythme inquiétant. Elle était à moins de 2 % entre 2008 et 2013. En 2014, elle a augmenté à 7 % pour atteindre 31 % en 2017, s’est stabilisée en 2018-2020 (24-28 %), puis a de nouveau augmenté en 2021, atteignant un nouveau sommet de 39 %;
    • Des souches résistantes ont été retrouvées dans 13 des 18 régions du Québec.
    • La résistance à l’azithromycine a été détectée chez 32 % des souches isolées chez des femmes (57/177) et 40 % des souches isolées chez des hommes (536/1342).
    • Parmi les souches résistantes à l’azithromycine, 25 % (146/593) étaient également résistantes à la ciprofloxacine.
  • De 2010 à 2018, les souches étaient majoritairement sensibles à la céfixime (2 souches non sensibles en 2015, 1 souche en 2016 et 3 souches en 2017). En 2019 et 2020, quelques souches non sensibles ont été identifiées soient 12 et 7 souches, respectivement. En 2021, toutes les souches étaient sensibles à la céfixime.  
  • En 2021 bien qu’aucune souche non sensible aux céphalosporines de 3e génération (C3G) n’ait été identifiée, des souches pour lesquelles la CMI s’approche du seuil de non sensibilité aux C3G, ou correspondant à une sensibilité réduite aux C3G selon les critères de l’OMS, ont été détectées :
    • Céfixime : 24 souches (1,6 %) : CMI = 0,12 mg/L (n = 20) et CMI = 0,25 mg/L (n = 4);
      • Ces 24 souches ont été isolées respectivement chez 12 hommes et 12 femmes.
      • Les 4 souches dont la CMI à la céfixime se situait à 0,25 mg/L correspondent à une sensibilité réduite.
    • Ceftriaxone : une souche possédait une sensibilité réduite (CMI = 0,12 mg/L).

1Les informations disponibles sur les requêtes de demande d’analyse de laboratoire ne permettent pas de déterminer le genre de la personne. Les termes hommes et femmes utilisés dans ce rapport font donc référence aux informations présentes sur les requêtes de laboratoire et ne correspond pas nécessairement au sexe assigné à la naissance ni à l'identité de genre.

Type de publication
ISBN (électronique)
9 978-2-550-95932-8
Notice Santécom
Date de publication