Vigie des cas du syndrome inflammatoire multisystémique de l’enfant liés ou non à la COVID-19, au Québec, du début de la pandémie au 31 janvier 2022

Faits saillants

  • Depuis le début de la pandémie, un total de 283 enfants âgés de 0 à 19 ans ont eu une admission hospitalière avec un code de diagnostic du syndrome inflammatoire multisystémique de l’enfant (SIME) ou de la maladie de Kawasaki. Cent trente-cinq (47,7 %) de ces enfants avaient un antécédent de la COVID-19 confirmé.
  • La majorité des enfants admis étaient des garçons (57,6 %) et l’âge moyen était de 5,5 ans.
  • Le nombre d’enfants admis a atteint son sommet au cours de la période de janvier à mars 2021, soit durant la 2e vague de la pandémie. Cette période a suivi un pic important de nouveaux cas de la COVID-19 chez les enfants de 0 à 19 ans en décembre 2020 et début janvier 2021 (pic de 180,3 cas de la COVID-19 par 100 000 enfants observés à la semaine du 27 décembre 2020 au 2 janvier 2021).
  • Les données d’hospitalisations du fichier Med-Écho (Maintenance et exploitation des données pour l’étude de la clientèle hospitalière) présentent une concordance élevée avec les données du registre provincial de déclaration des cas du SIME liés ou non à la COVID-19.

Mise en contexte

Le présent document vise à dresser un portrait du nombre d’enfants ayant une admission hospitalière associée au syndrome inflammatoire multisystémique de l’enfant (SIME) lié ou non à la COVID-19 dans le cadre de la vigie du SRAS-CoV-2 au Québec.

Le SIME est l’une des complications rares, mais graves de la COVID-19 chez les jeunes de 0 à 19 ans. Ce syndrome fébrile se manifeste cliniquement par une fièvre persistante, une élévation des marqueurs d’inflammation et un dysfonctionnement de multiples organes(1). La Société canadienne de pédiatrie décrit trois phénotypes cliniques du SIME liés à la COVID-19(2) : 1) la fièvre accompagnée d’une hyperinflammation; 2) les caractéristiques apparentées à la maladie de Kawasaki ; 3) le syndrome du choc toxique. Le SIME et la COVID-19 sont deux conditions ayant un lien temporel. En effet, plusieurs études suggèrent que le SIME est une complication tardive à une infection au SRAS-CoV-2(3-6). Cette théorie est également soutenue par le fait que l’on observe une augmentation des cas du SIME entre deux à six semaines suivant un pic de l’incidence de la COVID-19(6-8).

Une analyse récente de la faisabilité de la vigie et la surveillance des cas du SIME liés ou non à la COVID-19 a démontré que l’utilisation du fichier des hospitalisations Med-Écho pour le repérage des cas, présente une concordance élevée avec ceux ayant été déclarés au registre provincial de déclaration des cas du SIME liés ou non à la COVID-19(9). De ce fait, les cas du SIME liés ou non à la COVID-19 dans ce rapport sont identifiés à l’aide des fichiers réguliers et préliminaires des hospitalisations Med-Écho. Puisqu’il existe un chevauchement important avec la manifestation clinique de la maladie de Kawasaki, les critères d’identification des cas utilisés sont les suivants : 1) être âgé de 0 à 19 ans à la date d’admission et 2) avoir au moins un code de diagnostic principal ou secondaire parmi les codes suivants U07.3, M35.8 ou M30.3 (voir annexe 1). Précisons que les informations sur les transferts hospitaliers chez un enfant ont été considérées dans l’analyse.

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