Priorisation des zoonoses au Québec dans un contexte d’adaptation aux changements climatiques à l’aide d’un outil d’aide à la décision multicritère
- Au Québec comme ailleurs dans le monde, les maladies transmises entre les animaux et les humains (zoonoses) sont en émergence, notamment du fait des changements climatiques. Elles représentent environ 60 % des maladies infectieuses émergentes chez l’humain.
- Devant les enjeux zoonotiques qui se multiplient, l’Observatoire multipartite québécois sur les zoonoses et l’adaptation aux changements climatiques (Observatoire) a initié en 2015 une démarche de priorisation des zoonoses, afin d’orienter les besoins en recherche et les actions de surveillance, de prévention et de contrôle au Québec.
- Dans le cadre de cette démarche, les membres de l’Observatoire se sont initiés à l’utilisation d’un outil de priorisation des zoonoses basé sur la méthode systématique, rigoureuse et transparente d’aide à la décision multicritères (ADMC).
- Ce rapport présente les différentes étapes de cet exercice de priorisation qui ont mené à l’établissement d’une liste consensuelle de 32 zoonoses priorisées, prenant en compte la multiplicité des enjeux présents au Québec notamment leurs impacts en santé publique, en santé animale et environnementale, leurs impacts socio-économiques et leur capacité d’émergence.
- De cette liste, neuf zoonoses prioritaires se démarquent : il s’agit du Virus du Nil Occidental, du botulisme, de la rage, de la salmonellose, de la listériose, de l’infection à Escherichia coli, du syndrome pulmonaire à Hantavirus, de l’influenza aviaire et de la maladie de Lyme.
- Cette liste de zoonoses priorisées devrait servir de référence pour guider les efforts d’adaptation aux changements climatiques des décideurs (priorisation des actions) et des chercheurs ou organismes subventionnaires (identification de thèmes de recherche).
- L’exercice de priorisation à l’aide d’un outil ADMC a également permis de mettre en évidence les manques de connaissances au Québec pour certaines zoonoses. Cela représente bien sûr des défis à relever, mais également de nouvelles opportunités de recherche à exploiter, permettant de façon concrète aux décideurs de cibler où mettre des ressources pour combler ces manques.