Intoxications aiguës à l’alcool et boissons sucrées alcoolisées
Les intoxications aiguës à l’alcool sont fréquentes au Québec. Entre le 1er janvier et le 26 novembre 2017, les services d’urgence ont reçu 2 332 jeunes âgés de 12 à 24 ans pour cette raison. Cela équivaut à 214 cas par mois, 49 cas par semaine ou 7 cas par jour.
Ces cas sont graves. Parmi les consultations dans les urgences du Centre hospitalier de l’Université de Sherbrooke pour des problèmes liés à l’alcool, le quart des jeunes patients âgés de 12 à 24 ans avait un niveau de priorité indiquant que leur vie était en danger.
Les données disponibles ne permettent pas de conclure que les produits à haute teneur en sucre et alcool sont la cause principale des cas d’intoxications aiguës vus aux urgences du Québec en 2017. Néanmoins, leur analyse met en évidence une problématique préoccupante qui justifie de renforcer les actions de prévention.
Les ventes de boissons haute teneur en sucre et alcool sont à la hausse dans les épiceries et dépanneurs du Québec. Ce sont les produits les plus fortement alcoolisés qui voient leurs ventes progresser le plus : une hausse de plus du triple (319 %) pour les produits de plus de 11 % d’alcool dans l’espace d’une année. Plusieurs sont accessibles à faible prix. La publicité de ces produits cible particulièrement les jeunes.
L’adoption d’un ensemble de mesures est nécessaire pour prévenir les problèmes liés à l’alcool, incluant les intoxications aiguës. La priorité est de fixer un prix minimum pour toutes les boissons alcoolisées, ajusté selon la concentration en alcool. C’est la meilleure façon d’éviter qu’il soit possible de se procurer des boissons alcoolisées à trop bas prix.
Les cas d’intoxications aiguës chez les jeunes surviennent de façon prépondérante à certains moments de l’année. Il y a lieu de renforcer les mesures de prévention autour des bals de fin d’études et de la Fête nationale, ainsi qu’au moment de la rentrée scolaire dans les cégeps et les universités. Il importe aussi d’offrir un suivi aux jeunes qui consultent aux urgences pour une intoxication à l’alcool ou un problème lié à l’alcool. Enfin, l’application du règlement sur la promotion, la publicité et les programmes éducatifs en matière de boissons alcooliques doit considérer que les messages publiés dans les pages et les comptes commerciaux des médias sociaux sont du contenu publicitaire.