La sécurité des cyclistes : importance du casque de vélo et pertinence de le rendre obligatoire au Québec
Au Québec, les blessures à la tête sont une cause importante de décès et d’hospitalisations chez les cyclistes.
Le casque de vélo est très efficace pour prévenir les blessures à la tête chez tous les cyclistes, que ce soit lors d’une chute à vélo ou lors d’une collision avec un véhicule motorisé.
Les campagnes de promotion ciblant les moins de 18 ans sont efficaces pour augmenter le port du casque de vélo surtout si elles sont implantées à l’échelle d’une communauté et si elles sont accompagnées d’un programme de distribution de casques gratuits.
Au Québec, le port du casque de vélo a considérablement augmenté depuis 2010 pour atteindre une moyenne de 53 % en 2014. Dans certaines régions, cette proportion était d’environ 70 %, ce qui se rapproche du maximum de 80 % atteignable avec une loi rendant le port du casque de vélo obligatoire. Chez les 5 à 9 ans, le port du casque atteignait 78 %.
Les études ayant évalué l’effet des lois rendant le port du casque de vélo obligatoire suggèrent que ce type de loi peut contribuer à réduire le nombre de décès et d’hospitalisations chez les cyclistes, mais il est difficile de conclure avec certitude sur un tel effet protecteur compte tenu des limites de ces études et des résultats parfois contradictoires.
La possibilité que ce type de loi ait pour effet de réduire la pratique du vélo ne peut pas être exclue, en particulier chez les jeunes, ce qui est préoccupant parce que :
- la pratique du vélo est difficilement remplaçable par une autre activité physique;
- une diminution de l’activité physique, notamment le vélo, a un impact négatif sur la santé;
- la pratique de l’activité physique en bas âge est un bon prédicteur de l’activité physique à l’âge adulte.
D’autres mesures que le casque de vélo sont disponibles pour promouvoir la sécurité des cyclistes dont le développement d’infrastructures cyclables sécuritaires qui permettent non seulement de prévenir l’ensemble des blessures pouvant survenir à vélo, mais aussi de promouvoir la pratique du vélo.
Considérant que le port du casque de vélo a augmenté depuis 2010 pour atteindre un pourcentage moyen de 53 % en 2014, qu’il est possible d’atteindre un pourcentage d’au moins 70 % à l’échelon régional sur une base volontaire, que le port du casque de vélo dépasse rarement 80 % lorsqu’il est rendu obligatoire et qu’on ne peut pas exclure la possibilité que ce type de loi ait un effet négatif sur la pratique du vélo et par conséquent sur l’état de santé de la population, l’INSPQ croit qu’il est justifié d’appliquer le principe de précaution, c’est-à-dire de ne pas rendre obligatoire le port du casque de vélo au Québec, d’autant plus que des alternatives sont disponibles. C’est pourquoi, pour favoriser la sécurité des cyclistes au Québec, l’INSPQ recommande :
- de continuer à promouvoir le port du casque de vélo sur une base volontaire en intensifiant les efforts de promotion et en faisant appel à plusieurs types d’activités incluant la distribution de casques gratuits, en particulier pour les clientèles défavorisées au plan socioéconomique;
- d’accentuer les efforts consentis à l’implantation d’infrastructures cyclables sécuritaires.