Avis sur Qanuilirpitaa? 2017 – How are we now? Enquête sur la santé des Inuits du Nunavik

La Régie régionale de la santé et des services sociaux du Nunavik, en collaboration avec l’Institut national de santé publique du Québec et le Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval, a soumis le projet d’enquête Qanuilirpitaa? 2017 – How are we now? à l’examen du Comité d’éthique de santé publique (CESP). Le projet est la troisième enquête de santé régionale entreprise au Nunavik. Ce type de projet est nécessaire étant donné la difficulté de mener des enquêtes traditionnelles de santé du Québec dans ce territoire pour des raisons linguistiques, culturelles et logistiques. Le projet fait suite à une consultation régionale auprès de la population et implique activement les représentants élus et les leaders des communautés du Nunavik.

Les principaux objectifs sont de mieux documenter les enjeux sanitaires et environnementaux, avec une emphase particulière sur les déterminants sociaux de la santé à l’aube du Plan Nord. Le projet d’enquête devrait entre autres contribuer à l’élaboration d’un portrait démographique plus précis de la population, de son espérance de vie, du logement et des contaminants présents dans l’environnement. Le projet est aussi l’occasion de colliger des données nécessaires à l’élaboration des prochaines priorités sanitaires de la région notamment en matière de santé des jeunes, de santé respiratoire, de santé buccodentaire, d’insécurité alimentaire, de santé mentale, de prévention du suicide, de dépendance et de violence. Enfin, le projet a été élaboré dans le souci de soutenir diverses initiatives cliniques et préventives sur le territoire.

Le Comité constate l’ampleur du projet d’enquête et les défis qu’il pose, notamment sur le plan de la logistique. Il voit de manière positive les mécanismes mis en place pour associer la population à l’enquête et à l’élaboration d’indicateurs communautaires de la santé et du bienêtre. Cette façon de faire pourrait éventuellement inspirer la surveillance de l’état de santé de certaines populations géographiquement circonscrites ou culturellement distinctes, ailleurs au Québec.

Dans le cadre de son examen, le CESP a d’abord porté son regard sur les mesures de soutien prévues pour les répondants, notamment sur les qualifications de la personne retenue pour soutenir les personnes en crise lors de la passation des questionnaires et des tests. Le CESP souhaite que le choix d’une aidante naturelle soit le plus adéquat possible et qu’il ne découle pas d’une difficulté liée à la disponibilité de soutien professionnel qui pourrait être requis dans ces situations. Dans cette perspective, le CESP recommande que les personnes dont la situation le justifie soient référées à des services appropriés dans les meilleurs délais. Le CESP recommande aussi qu’un passage explicite sur ces mesures de soutien soit inscrit dans le formulaire de consentement à la participation au projet.

Le CESP s’est aussi interrogé sur les capacités des services sociaux et de santé en place dans la région de répondre adéquatement aux besoins identifiés par l’enquête. Étant donné que d’importants problèmes de santé physique ou psychosociale pourraient être mis en évidence dans le cadre du projet, le CESP souhaite que des ressources appropriées et proportionnelles aux besoins identifiés soient investies afin que la région puisse adéquatement y faire face.

Enfin, le CESP note que la procédure de consentement verbal au projet de développement d’indicateurs communautaires suggère aux personnes chargées de le recueillir de mentionner qu’aucune information fournie par les participants ne sera rendue publique. Le CESP suggère de clarifier le fait que ceci ne concerne vraisemblablement que la diffusion de données identificatoires et non le contenu des discussions lui-même. 

 

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Notice Santécom
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