Surveillance des maladies infectieuses chez les utilisateurs de drogues par injection – Épidémiologie du VIH de 1995 à 2014 – Épidémiologie du VHC de 2003 à 2014

Les infections par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) et par le virus de l’hépatite C (VHC) chez les utilisateurs de drogue par injection (UDI) représentent un enjeu de santé publique important au Québec.

Le réseau SurvUDI, implanté depuis 1995, effectue une surveillance des infections par le VIH et par le VHC parmi les personnes UDI au Québec et à Ottawa, ainsi que le suivi des facteurs de risque de ces infections. Ce rapport concerne les données obtenues de 1995 à 2014.

Les données les plus récentes du réseau SurvUDI (au 31 mars 2014) indiquent que :

  • La cocaïne demeure la drogue injectée par la plus grande proportion des participants, suivie par les médicaments opioïdes, l’héroïne et le crack/freebase.
  • L’injection de cocaïne ou de crack a diminué au cours des dernières années, alors que l’injection de Dilaudidâ a augmenté de façon importante.
  • L’injection de médicaments opioïdes est maintenant fréquente, surtout chez les jeunes de 24 ans et moins, et pourrait présenter des enjeux particuliers pour le risque de VIH et de VHC.
  • Après une diminution importante observée entre 1995 et 2002, le taux d’incidence du VIH est maintenant plutôt stable, mais demeure élevé à 0,8 par 100 personnes-années en 2012. Ce taux d’incidence est plus élevé que ceux observés chez les UDI de beaucoup d’autres pays industrialisés.
  • Une diminution statistiquement significative du taux d’incidence du VHC est observée, mais l’incidence continue néanmoins à osciller à des niveaux très élevés (entre 13 et 24 séroconversions par 100 personnes-années au cours des 5 dernières années disponibles).
  • La proportion de participants qui déclarent avoir utilisé des seringues déjà utilisées par quelqu’un d’autre est en constante diminution et à son plus bas en 2013, mais encore 16,9 % l’ont fait au moins une fois dans les six mois précédents.
  • L’injection quotidienne est en augmentation, tandis que la cocaïne comme drogue injectée le plus souvent est en diminution.
  • En 2013, 9,0 % des participants infectés par le VIH, de même que 15,5 % de ceux ayant des anticorps contre le VHC l’ignorent.
  • Entre 2003 et 2013, la prise en charge et le traitement se sont améliorés de façon importante pour le VIH, mais très peu pour le VHC.

La hausse de la consommation de médicaments opioïdes par injection fait craindre des impacts négatifs sur les épidémies de VIH et de VHC chez les UDI du Québec. Les efforts doivent se poursuivre pour augmenter l’utilisation de matériel d’injection stérile, et adapter le matériel distribué aux changements dans les drogues consommées. La promotion du dépistage régulier du VIH et du VHC ainsi que la prise en charge doivent également demeurer des priorités.

 

Note(s)

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Surveillance des maladies infectieuses chez les utilisateurs de drogues par injection – Épidémiologie du VIH de 1995 à 2014 – Épidémiologie du VHC de 2003 à 2014
Type de publication
ISBN (électronique)
978-2-550-75194-6
ISSN (électronique)
1918-4557
Notice Santécom
Date de publication