Prévalence des symptômes et du diagnostic de la rhinite allergique chez les 15 ans et plus au Québec, 2008

La rhinite allergique est une maladie consécutive à une exposition à des allergènes qui causent une inflammation de la muqueuse nasale. Les principaux symptômes sont observés au nez (p. ex., éternuements, écoulement nasal), à la gorge (picotements) et aux yeux (p. ex., larmoiements). La rhinite allergique saisonnière (souvent appelée rhume des foins) se caractérise par des symptômes qui surviennent à certaines périodes seulement, tandis que la rhinite allergique persistante (per annuelle) se distingue par des symptômes fréquents et non saisonniers. Les symptômes de la rhinite allergique saisonnière sont souvent causés par des allergènes provenant de l'air extérieur, généralement transportés par le vent (p. ex., pollens), alors que ceux de la rhinite allergique persistante sont souvent causés par des allergènes présents dans l'air intérieur (p. ex., les acariens, les animaux).

Ce rapport a pour but d'analyser les réponses aux questions relatives à la rhinite allergique de l'Enquête québécoise de la santé de la population (EQSP) réalisée en 2008 afin d'estimer la prévalence des symptômes et du diagnostic médical de la rhinite allergique chez les personnes âgées de 15 ans et plus au Québec.

Les résultats permettent d'estimer que 17 % de la population québécoise de 15 ans et plus a eu des symptômes de rhinite allergique en 2008, soit un peu plus d'une personne sur six. La prévalence des symptômes chez l'adulte augmente jusqu'à la quarantaine pour atteindre environ 20 % chez les 25 à 44 ans. La prévalence des symptômes de la rhinite allergique est plus fréquente chez les femmes (19 %) que chez les hommes (15 %).

Les résultats révèlent également qu'environ 17 % de la population québécoise de 15 ans et plus a reçu un diagnostic médical de rhinite allergique au cours de sa vie. Toutefois, ce ne sont pas nécessairement les mêmes personnes qui ont reçu un diagnostic et qui ont eu des symptômes. Les données de l'enquête permettent d'estimer qu'environ 10 % des personnes ont reçu un diagnostic de rhinite allergique sans avoir eu des symptômes au cours des 12 derniers mois. De plus, 9 % des personnes ont eu des symptômes de rhinite allergique sans avoir reçu un diagnostic médical. Ainsi, le calcul de la prévalence à partir des symptômes, tel que défini dans l'étude ISAAC1, sous-estime la prévalence de la rhinite allergique au Québec.

En additionnant la prévalence des personnes qui ont eu des symptômes au cours des 12 derniers mois à celle des personnes qui ont reçu un diagnostic, la prévalence combinée de la rhinite allergique est estimée entre 17 % et 26 % (de la population québécoise de 15 ans et plus). Toutefois, il est peu probable qu'elle atteigne 26 %, étant donné que certaines conditions non allergiques peuvent aussi causer des symptômes similaires au nez et aux yeux, comme un débalancement hormonal, des agents physiques et l'utilisation de certaines drogues.

Parmi les personnes qui ont eu des symptômes de rhinite allergique, les pollens déclenchaient le plus souvent les symptômes (76 %). Au Québec, la prévalence des symptômes de la rhinite allergique saisonnière en 2008 est estimée à 11 %. L'EQSP a permis d'estimer la prévalence des symptômes de la rhinite allergique en août (période du pollen de l'herbe à poux) à environ 5 %, et en avril et mai (période du pollen des arbres) à 6 %. En additionnant la proportion de personnes qui a reçu un diagnostic médical d'allergie à l'herbe à poux à celle qui a eu des symptômes en août, la prévalence combinée de la rhinite allergique possiblement associée à l'herbe à poux au Québec en 2008 est estimée à environ 11 %. Cette prévalence combinée de l'allergie à l'herbe à poux est plus élevée dans les régions où l'herbe à poux est abondante2 (12 %), comparativement aux régions où l'herbe à poux était jugée rare ou fréquente, mais peu envahissante (6 %).

Le coût estimé de la rhinite allergique pour la société est très élevé. La rhinite allergique touche un nombre important de personnes. Des campagnes d'information pour le grand public sur la rhinite allergique et les méthodes pour diminuer ou prévenir les symptômes pourraient être mises en place. Par ailleurs, d'autres études pourraient évaluer l'efficacité des mesures visant à diminuer l'exposition aux différents allergènes, sachant que certains médicaments ne sont pas entièrement efficaces pour contrer les symptômes.


1International Study of Asthma and Allergies in Childhood.

2Selon l'inventaire de l'herbe à poux effectué par le MAPAQ en 2001.

Auteur(-trice)s
Magalie Canuel
M. Sc., conseillère scientifique, Direction de la santé environnementale et de la toxicologie, Institut national de santé publique du Québec
Germain Lebel
M. A., M. Sc., conseiller scientifique, Direction de la santé environnementale et de la toxicologie
ISBN (électronique)
978-2-550-64724-9
ISBN (imprimé)
978-2-550-64723-2
Notice Santécom
Date de publication