Avis sur l'étude clinique sur l'état de santé buccodentaire des élèves québécois du primaire

Le projet traité dans le présent avis du Comité d’éthique de santé publique (CESP) se déploie en deux volets : 1) la mise à jour du portrait de l’état de santé buccodentaire des élèves québécois du primaire et 2) une étude comparative de l’état de santé buccodentaire d’élèves en fonction de leur exposition à de l’eau fluorée. Le projet est sous la responsabilité de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).

La carie dentaire est une maladie qui affecte la majeure partie de la population du Québec. Les données populationnelles les plus récentes sur la santé buccodentaire datent d’il y a plus de 10 ans. Il est donc jugé nécessaire de conduire une nouvelle étude panquébécoise afin d’actualiser les connaissances. Il est anticipé que les données recueillies dans le cadre du projet contribueront à appuyer l’argumentaire visant à soutenir la fluoration de l’eau potable des municipalités québécoises.

Le projet propose de recueillir des données relatives aux principaux indicateurs cliniques de la santé buccodentaire : la carie dentaire et ses conditions associées, les agents de scellement, les maladies parodontales, la qualité de l’hygiène dentaire, les traumatismes dentaires et la fluorose dentaire. Il s’agira aussi d’estimer et de comparer la prévalence de la carie selon ses différents stades de progression. Une nouvelle méthode de collecte de données sera utilisée, permettant de mesurer la carie dentaire dès les premiers stades de déminéralisation de l’émail.

Le premier volet du projet vise les élèves de 2e et 6e année du primaire. L’échantillonnage des jeunes concernés s’effectue en trois moments. Tout d’abord, dix régions seront sélectionnées en fonction de la taille de leur population. Ensuite, pour chacune d’elles, des écoles seront choisies selon leur statut (privé ou public), leur taille et leur indice de pauvreté. Enfin, les écoliers seront choisis sur une base anonyme et aléatoire par les chercheurs de l’INSPQ. Cette dernière étape se réalise en collaboration avec les hygiénistes dentaires des centres de santé et de services sociaux (CSSS), ces personnes ayant accès aux listes des élèves dans le cadre de leur travail.

Dans la perspective d’appuyer l’argumentaire visant à promouvoir la fluoration de l’eau potable, le second volet a pour objectif d’estimer ses effets préventifs sur la carie dentaire. Le devis soumis au Comité prévoit d’effectuer ce volet à travers une étude comparative centrée sur deux municipalités : l’une, où la fluoration se fait de manière optimale, et l’autre, de façon sous-optimale. L’ensemble des écoles des municipalités sélectionnées et des élèves de maternelle et de 2e année du primaire qui y ont vécu toute leur vie forme la base du sondage. Les indicateurs de référence sont la carie dentaire, les agents de scellement des puits et fissures, les maladies parodontales, la qualité de l’hygiène dentaire, les traumatismes dentaires et la fluorose dentaire. Le but de ce volet est aussi d’attribuer une valeur de référence à la ville où la fluoration est sous-optimale dans le but d’y faire un suivi de la santé buccodentaire des enfants, à la suite de l’exposition à une fluoration de l’eau potable qui rencontrerait les standards fixés par le ministère de la Santé et des Services sociaux. Il est à noter que, dans le cadre d’échanges avec les responsables, le Comité a été informé que certaines caractéristiques du volet comparatif pourraient être modifiées.

Pour l’un et l’autre volet, le consentement des parents est demandé au préalable ainsi que l’histoire médicale des enfants. Le formulaire de consentement contient de l’information liée au déroulement de l’examen et à ses inconvénients. Le questionnaire vise à déterminer si l’enfant présente des problèmes de santé dont la connaissance serait pertinente pour le dentiste examinateur. Un bref questionnaire portant sur les variables susceptibles d’influencer la mesure des effets de la fluoration chez les enfants s’ajoute pour la seconde portion de l’étude.

La collecte des données cliniques sera faite par des dentistes-conseils des agences régionales, pour le projet panquébécois, et de l’INSPQ, pour l’étude comparative, au moyen d’un examen intrabuccal d’une vingtaine de minutes. Un hygiéniste dentaire accompagnera le dentiste et enregistrera les observations cliniques sur un ordinateur à l’aide d’un formulaire informatisé développé à cet effet. Les questionnaires remplis par les parents seront réacheminés vers l’INSPQ pour être saisis. Tous ces outils portent un identifiant unique propre à chaque participant.

Après avoir été formés et calibrés par des dentistes externes, à l’aide d’un prétest dans une école primaire de la région de Montréal, ceux de l’équipe santé dentaire de l’INSPQ feront la même chose pour les dentistes examinateurs. Le calibrage vise à assurer la concordance inter et intra-examinateurs.

Type de publication
Notice Santécom
Date de publication