Rapport d'activités 2010-2011 du Laboratoire de santé publique du Québec
Les principaux faits saillants de l'année 2010-2011 auront été le dossier du contrôle de la qualité en pathologie, le dossier de la résistance aux antibiotiques et l'accréditation ISO 15189 du Laboratoire de santé publique du Québec (LSPQ).
La qualité des services diagnostiques des laboratoires de pathologie en lien avec le cancer du sein avait soulevé une attention médiatique au cours de l'année 2009. Le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) a proposé un Plan global d'assurance qualité en anatomopathologie. Dans le cadre de ce plan, l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) s'est vu confier le mandat d'assurer la gestion d'un programme de contrôle externe de la qualité en pathologie. Les activités sélectionnées par les membres du comité formé à cette fin ont ciblé, pour la première année du programme, l'interprétation de frottis cytologiques, l'évaluation de colorations histologiques, des essais d'aptitude pour des marqueurs de cancer du sein de même que certaines analyses moléculaires et génétiques. Des activités de formation médicale continue ont également été incluses au programme.
La résistance des bactéries aux antibiotiques est un enjeu majeur de santé à l'échelle internationale. Les préoccupations engendrées par l'apparition de « super bactéries » résistantes aux antibiotiques comme les entérobactéries productrices de la New Delhi metallo-beta-lactamase ou autres carbapénémases constituent un dossier d'actualité. Le MSSS en fait une priorité dans ses plans d'action sur la prévention et le contrôle des infections nosocomiales au Québec. La Direction des risques biologiques et de la santé au travail et le Laboratoire de santé publique du Québec ont uni leurs forces dans le but de développer de nouvelles stratégies de lutte contre cette problématique. Nous avons élaboré un projet d'innovation scientifique visant à développer un système intégré de surveillance de la résistance aux antibiotiques au Québec en partenariat avec les centres hospitaliers et leurs laboratoires de microbiologie. Un tel système de surveillance permettra de détecter l'émergence, de mesurer l'ampleur et les tendances et de proposer des actions pour optimiser la prévention et le contrôle de la résistance aux antibiotiques. Il permettra également de cerner les besoins des laboratoires hospitaliers et d'offrir des tests de détection rapide de la résistance, priorisés par les problèmes émergents et le programme de surveillance.
Au début d'avril 2010, le Conseil canadien des normes a décerné l'accréditation ISO 15189 au Laboratoire de santé publique du Québec. Il devenait ainsi le cinquième laboratoire à obtenir ce statut au Canada. L'accréditation ISO 15189:2007 atteste de la conformité aux exigences de la norme des services analytiques de bactériologie, mycobactériologie, mycologie, parasitologie, sérodiagnostic et virologie qui sont inscrits dans la portée.
En 2010-2011, le LSPQ s'est vu confier la coordination provinciale des aspects techniques et de l'application du programme d'assurance qualité pour l'utilisation des trousses de dépistage rapide du VIH dans les points de service. De plus, la Direction générale des services de santé et médecine universitaire a confirmé la désignation du LSPQ pour la production des analyses de génotypage du virus de l'hépatite B et de sa résistance aux antiviraux.
L'Institut a renouvelé pour une période de 3 ans son mandat concernant la certification des unités de mammographie dans le cadre du Programme québécois de dépistage du cancer du sein.
La Direction générale de la santé publique a sollicité le LSPQ à poursuivre, en période postpandémique, la caractérisation des sous-types de virus grippaux dans le cadre du programme de surveillance des éclosions d'influenza en centre d'hébergement de soins de longue durée.
Le MSSS a reconduit les activités de caractérisation des souches bactériennes associées à des infections à Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline et à Clostridium difficile en soutien aux programmes obligatoires de surveillance déjà en place pour les infections nosocomiales.
Au niveau canadien, le LSPQ est membre du Réseau canadien des laboratoires de santé publique de l'Agence de la santé publique du Canada. À ce titre, il participe aux activités de tous ses groupes de travail et en particulier aux activités du Réseau de préparation des laboratoires à la pandémie d'influenza (Pandemic influenza laboratory preparedness network – PILPN), au réseau PulseNet et au Laboratory Response Network.
Le LSPQ a continué à se renouveler afin d'assurer des services de qualité à la population québécoise en lien avec les fonctions essentielles d'un laboratoire de santé publique. Des efforts importants ont été déployés pour favoriser le développement de nouvelles technologies moléculaires, revoir l'offre de services afin d'en améliorer la pertinence et l'efficience, améliorer les programmes de surveillance existants et en instituer de nouveaux à la lumière des besoins de santé publique, assurer la veille scientifique et maintenir la capacité à réagir rapidement aux infections émergentes.