Avis scientifique concernant l'utilisation de sirop d'ipéca et du charbon activé à domicile

Cet avis scientifique permet de statuer sur la pertinence de recommander l'utilisation de sirop d'ipéca et de charbon activé à la population comme mesure efficace de traitement lors d'une ingestion potentiellement toxique à domicile. L'utilité d'en promouvoir la distribution généralisée dans le cadre d'un programme de prévention s'adressant aux enfants est également étudiée.

Les intoxications non intentionnelles constituent un problème de santé publique qui engendre chaque année au Québec des conséquences importantes en termes de morbidité et de mortalité. Ce sont les enfants de 1 à 4 ans qui sont le plus souvent hospitalisés pour des intoxications non intentionnelles. Elles représentent d’ailleurs, dans ce groupe, la cause la plus importante d’hospitalisation pour blessures, après les chutes.

Il n’est donc pas étonnant de voir que plusieurs directions régionales de santé publique mettent en place des interventions visant la prévention des intoxications chez les jeunes enfants de même que l’atténuation de leurs conséquences (promotion du recours aux services du Centre Anti-Poison du Québec, promotion ou distribution du sirop d’ipéca ou du charbon activé, notamment).

Il existe par ailleurs, et ce principalement depuis la publication des Priorités nationales de santé publique 1997-2002, une implantation systématisée dans chacune des régions du Québec de programmes de visites pré et postnatales à domicile de type Naître égaux ‑ Grandir en santé. Dans certaines régions, les équipes de santé publique cherchent à profiter des visites à domicile pour habiliter les infirmières à effectuer de la prévention des traumatismes survenant chez les jeunes enfants. Parmi ces régions, quelques-unes distribuent des trousses contenant des moyens permettant de rendre les domiciles plus sécuritaires, et dont certaines contiennent du sirop d’ipéca et du charbon activé. 

Est-il justifié de faire la promotion de l’acquisition d’un ou de ces deux produits pour chacun des domiciles advenant une intoxication? Doit-on aller jusqu’à en distribuer gratuitement aux jeunes familles à l’intérieur de trousses?

Auteur(-trice)s
Diane Sergerie
Institut national de santé publique du Québec et Direction de santé publique de la Montérégie
Guy Sanfaçon
Ph.D., Ministère de la Santé et des Services sociaux
Sujet(s)
Toxicologie
Type de publication
ISBN (imprimé)
2-550-39693-6
Notice Santécom
Date de publication